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Yemenia Airways : "Ils disaient que c'était le crash des pauvres"

Le 30 juin 2009, un Airbus A310 de la compagnie Yemenia s’abîmait en mer au large des Comores. Crash qui avait coûté la vie à 152 personnes. Un seul passager avait survécu : une adolescente qui avait passé plus d’une dizaine d’heures dans l’eau. 13 ans plus tard s’ouvre le procès de la Yemenia Airways à Paris. Procès qui sera suivi de près à Marseille où vit une importante communauté comorienne.

Yemenia
Le crash de l'Airbus A310 de la compagnie Yemenia a coûté la vie à 152 personnes. © AFP

Lionel Maillet a rencontré pour Sud Radio Marie Oumar, qui a perdu sa mère et son frère lors du crash du vol Yemenia 626.

 

 

Crash du vol Yemenia : "Les avions étaient des 'avions poubelles'"

La dernière fois que Marie Oumar a vu son frère et sa mère, c'était à l’aéroport de Marseille Marignane. Ils partaient pour un mois aux Comores chez la famille. "On parlait d'après leurs vacances, se souvient Marie. Mon frère devait passer son permis, il aurait eu 18 ans en décembre 2009. On nous a appelés à 1h du matin pour nous annoncer que l'avion était tombé dans l'Océan Indien..."

Dysfonctionnements des feux de l’aéroport, pilotes pas suffisamment formés : la compagnie nationale du Yémen est poursuivie pour homicides et blessures involontaires. "Les vols qui partaient de Paris ou Marseille étaient aux normes, explique Marie. C'est quand il y avait la correspondance au niveau de Sanaa, au Yémen, que les avions étaient des 'avions poubelles'". "Il n'y avait parfois pas de ceinture, fustige-t-elle. L'avion bougeait beaucoup". "Des gens ont alerté, mais ça n'a pas bougé ".

 

"La compagnie ne nous a même pas présenté ses condoléances !"

152 personnes vont périr ce 30 juin 2009. 13 ans plus tard, Marie explique n’avoir toujours pas fait son deuil. Elle attend beaucoup de ce procès au pénal de la compagnie Yemenia. "Ils ne nous ont même pas présenté leurs condoléances !, dénonce-t-elle. Il y avait un mépris. Pour eux, il fallait qu'on oublie. Quand on appelait, on ne nous répondait pas". "Ils ont essayé de disperser les familles pour qu'on ne prenne pas des avocats pour nous défendre correctement". "Ils ont également mis en doute les filiations des familles des victimes". 

"Le fait de reconnaître qu'il y avait des familles derrière, la souffrance, le chagrin. Le fait qu'on n'arrive pas à faire le deuil. Ils n'ont pas reconnu qu'il s'est passé quelque chose. Ils disaient que c'était le crash des pauvres. Les billets étaient au prix actuel, souligne toutefois Marie. Pas moins de 1.000 euros". "Il y avait 152 passagers dans cet avion, ils ne peuvent pas être morts pour rien..."

 

 

Ce procès, qui va durer 4 semaines jusqu’au 2 juin à Paris, sera aussi retransmis au Palais de Justice de Marseille.

 

Aurélie

 

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