Pour Yves Buisson, le pass sanitaire est un outil d’exigibilité vaccinale, car dans une démocratie on ne peut pas vacciner les gens de force. La vaccination est en effet une très bonne chose, car c’est ainsi que l’on arrivera à empêcher le virus de circuler de façon épidémique (même si cela ne l’éradiquera pas).
"Il y a des gens qui refusent qu’on les oblige à quoi que ce soit"
Interrogé sur le bien-fondé du pass sanitaire, Yves Buisson a estimé qu’à l’avenir, il pourrait être nécessaire de transformer le pass sanitaire en pass vaccinal. S’agissant de la mise en place du pass sanitaire et de son extension progressive, il a déclaré : "ce sont des mesures qui vont dans le bon sens. Mais elles ne suffiront pas à freiner la quatrième vague, qui est en plein essor actuellement. Par contre, ces mesures jouent un rôle très important dans l’incitation à la vaccination. Je pense qu’il faudrait progressivement transformer le pass sanitaire en pass vaccinal".
[#SudRadio] #LesVraiesVoix : Le #PassSanitaire peut-il vraiment casser le 4ème vague ? Avec Pr. Yves Buisson, Épidémiologiste et membre de l'@acadmed
🗣️ "Ces mesures vont dans le bon sens mais ne suffiront pas à bloquer ou freiner la 4ème vague"
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Qui sont ces personnes qui refusent le vaccin ? "Un certain nombre de personnes ont peur du vaccin, pour des raisons qui sont recevables d’ailleurs. Mais ce sont des personnes avec qui on peut discuter, qu’on peut convaincre que ce vaccin est bien supporté dans la quasi-totalité des cas et qu’il est très efficace. Je pense que les jeunes ne sont pas les plus difficiles à convaincre. Ce sont plutôt les jeunes adultes, les 30-40 ans qui, pour des raisons politiques ou idéologiques, pseudo-philosophiques et autres, refusent le vaccin par principe. Ou alors ils refusent qu’on les oblige à quoi que ce soit."
"On est obligés de passer par l’exigibilité vaccinale"
Pour Yves Buisson, la vaccination "est la seule solution pour sortir rapidement de cette épidémie". "Maintenant, on est bien conscients qu’on ne peut pas vacciner les gens de force chez eux ou dans la rue. On est donc obligés de passer par l’exigibilité vaccinale, c’est tout le concept du pass sanitaire.
À l’Académie de médecine, en mai 2021, on avait émis un communiqué en disant que ‘obligation’ n’était pas un gros mot quand il s’agit de vacciner contre le Covid-19. Je pense que dans notre gouvernement, beaucoup souhaiteraient que la vaccination soit obligatoire, mais ils ne savent pas comment s’y prendre. On n’est pas dans un régime totalitaire où on pourra vacciner des gens de force."
"Il faut malheureusement s’attendre à une remontée des taux d’hospitalisation"
Quel pronostic pour l’évolution de l’épidémie dans les jours qui viennent ? "On parle de décorrélation entre le nombre de contaminations d’une part et le nombre d’hospitalisations et d’admissions en réanimation d’autre part. Le niveau de couverture vaccinale qu’on a en France est inférieur à celui de l’Angleterre par exemple. Il y a donc davantage de personnes sensibles à l’infection et aux formes graves de l’infection. Il faut malheureusement s’attendre à une remontée des taux d’hospitalisation", a répondu Yves Buisson.
[#SudRadio] #LesVraiesVoix : Le #PassSanitaire peut-il vraiment casser le 4ème vague ?
🗣️ Pr. Yves Buisson "Il faut s'attendre à ce qu'on ait une remontée des hospitalisations, entrées en réanimation et décès"
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"Il reste une chance que le variant Delta reste sensible à l’immunisation vaccinale"
Pourra-t-on venir à bout du Covid-19 un jour ? "L’éradication, on ne l’obtiendra pas. Éradiquer, cela veut dire supprimer totalement de la surface de la terre. Pour l’instant, il n’y a que la variole qui a été éradiquée. En revanche, si on obtient 90% de couverture vaccinale, on aura l’immunité collective qui empêchera le virus de circuler de façon épidémique. On aura sûrement des réintroductions sporadiques, par des voyageurs venant de pays où le virus circule plus", a estimé Yves Buisson.
"En plus, il reste une chance que le variant Delta reste sensible à l’immunisation vaccinale. Il faut donc se dépêcher d’avoir cette immunité collective, qui permettra de ralentir la circulation du virus et rendre la population moins réceptible."
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