Bryan, un drame a touché votre pays ce week-end avec la mort d'un instituteur et éducateur de rugby de Johannesburg. Comment avez-vous vécu cette terrible nouvelle alors que vous préparez le match le plus important de votre Mondial ?
Bryan Habana : Zukisa, sa femme et un ou deux de leurs amis ont été noyés pendant la nuit et ses derniers mots au directeur de son école étaient ‘Viva, ama Bokoboko, viva’ (‘Longue vie aux Springboks, longue vie’), la fierté et la passion qu’il a témoigné dans ses derniers instants, c’est beau. On a été très tristes d’apprendre la nouvelle.
Le fait de porter ce maillot des Springboks samedi face à la Nouvelle-Zélande sera-t-il porteur d'un message pour votre pays ?
Bryan Habana : Au nom de tous les Springboks et de tout le rugby sud-africain, nos pensées et prières vont à Zukisa Kela et à sa famille. Quand on voit le soutien et la passion qu’il a toujours témoignés aux Springboks… C’est ce qui rend la pratique de ce sport et le maillot de l’Afrique du Sud encore plus spécial. À sa famille et ses amis, à son école : on pense à vous, nos prières vous accompagnent. J’espère qu’on pourra continuer à emplir notre pays de fierté. On peut rassembler et unir ce pays. On pense à tout le monde à la maison et on espère ramener un peu de fierté avec ce maillot.
Face à vous, il y aura la meilleure équipe du monde et un joueur que l'on compare à Jonah Lomu, c'est Julian Savea, que pensez-vous de lui ?
Bryan Habana : J’ai énormément de respect pour lui. Il évolue à un niveau incroyable depuis trois saisons maintenant. Quand il a enfilé le maillot All Black pour la première fois, il y avait des doutes sur ses capacités, mais on peut voir qu’il a progressé à pas de géants durant ces trois années, et plus particulièrement dans cette Coupe du monde. Il y a des comparaisons entre lui et le grand Jonah Lomu et si vous regardez la manière dont il a marqué ses essais ce week-end, il s’est encore rapproché de Lomu. Il est non seulement physique et extrêmement rapide, mais il s’est aussi amélioré dans tous les aspects du jeu, dans la façon dont il travaille sur son aile, dans ses coups de pied.
Vous êtes père d'un petit garçon depuis plus d'un an, qu'est-ce que la paternité a changé pour vous ?
Bryan Habana : Je suis heureux d’être papa et d’avoir la responsabilité d’élever un enfant. J’espère qu’on pourra être des modèles pour nos enfants et notre pays. Beaucoup de choses ont changé. C’est super de pouvoir passer du temps avec lui… Il n’a que 16 mois, mais quand on en reparlera dans 16 ou 17 ans, ce sera très spécial. Ça met les choses en perspective, ça montre qu’on a un rôle de modèle très important. Tout ce que vous dites ou faites est scruté à longueur de temps, même entre quatre murs.