Romain Amalric : Le Castres olympique est au grand complet pour ce déplacement à Montpellier ? Christophe Urios : Quasiment, on a tout le monde mis à part Yohan Montès qui s'est fait opérer des adducteurs il y a une semaine. Sinon, tout le monde est sur le pont. Une équipe même régénérée, ce sont tes mots en conférence de presse cette semaine. C'est-à-dire ?On a régénéré depuis trois semaines maintenant. Depuis la semaine off, on a fait en sorte de prendre soin de nos joueurs qui jouent beaucoup depuis le début de la saison. On a fait un peu tourner l'effectif ces dernières semaines pour essayer d'avoir le maximum de monde frais et dispos pour le grand match qui nous attend. Dans cet effectif castrais, il y a des joueurs qui ont l'expérience de ces phases finales. Ca s'est bien passé pour eux en 2013 notamment, une belle saison aussi en 2014 avec la finale au bout et une victoire historique en barrage face à un Clermont invaincu. On peut se servir de cette expérience ? Les Castrais sont habitués à jouer en barrage chaque saison sauf la saison dernière ?Évidemment, on se sert de cette expérience. Mais au-delà de ça, ce sont eux, les joueurs, qui nous insufflent des choses, qui montrent l'exemple sur le terrain. On sent bien quand même qu'on n’est pas dans la phase régulière, les mecs sont resserrés, les visages sont différents. Le grand changement par rapport à nous l'année dernière à Oyonnax par exemple où l'on avait vécu un peu ce barrage comme une apothéose, c'est qu'on sent bien qu'il y a quelque chose qui redémarre et que les joueurs sont autrement.
"Pour espérer gagner, la dimension physique est du domaine de l'incontournable"
Le barrage n'est pas une finalité, mais un nouveau départ ? Je le sens comme ça, dans tous les cas c'est notre ambition. Je trouve que ce qui est important, c'est de mettre les actions sur les ambitions. Les ambitions vous pouvez les mettre sur le papier, ça ne vous fait pas gagner le match. L'importance c'est l'exigence que tu mets à l'entraînement et le sérieux dans la préparation. Je trouve que cette semaine, et même déjà la semaine dernière, on sent qu'on est passé dans une autre phase. En face de vous dimanche, ce sera Montpellier. Un club réputé pour sa dimension physique. Comment faire face aux défis physiques que vont proposer les Montpelliérains ? Je trouve qu'on stigmatise un peu le jeu de Montpellier, ça ne se mesure pas uniquement à de l'engagement physique, c'est une équipe qui est composée de très bons joueurs et partout. Je vais juste prendre un exemple du champ profond, Nagusa, O'Connor et Mogg sont des joueurs brillants. Après effectivement, ça passe de toute façon par un affrontement, par un jeu très brutal, très frontal, et là comment ça se passe ? Il ne faut pas s'enlever, il faut monter vite, être capable de les bloquer sur la ligne d'avantage et puis s'expliquer avec eux. C'est un rendez-vous, c'est des collisions qui vont être en place, c'est le rendez-vous avec ces mecs. On sait que pour espérer gagner ce match, la dimension physique est du domaine de l'incontournable.
"C'est une équipe qui est construite pour ralentir tous les ballons possibles"
Pour gagner face à eux, il faut arriver à rivaliser devant, mais il faut aussi arriver à les contourner, à faire bouger ce gros bloc ?Je n'ai pas la science infuse, ils n'ont pas perdu beaucoup de match. On les a battus chez nous, mais c'était juste après la coupe du monde, et on les a inquiétés chez eux. Je crois que dans un premier temps, il faut rivaliser avec eux physiquement, ne pas lâcher un centimètre de terrain, et ça pendant 80 minutes. Eux vont le faire 80 minutes, si on le fait qu'une mi-temps, ça ne suffira pas, même si on le fait 60 minutes. Si on le fait 80, on peut espérer aller un peu plus loin. Il faut arriver à trouver de la vitesse, c’est quelque chose qui n'est pas non plus facile contre eux parce que c'est une équipe qui est construite pour ralentir tous les ballons possibles. C'est ce double problème avec eux, rivaliser physiquement dans l'intensité physique, et en même temps arriver à trouver de la lucidité pour avoir des ballons qui vont vite, pour essayer, non pas de les contourner, mais de les faire dérailler. Castres à toujours bien avancé dans l'ombre. Encore cette saison, parmi les 6 équipes alignées, Castres n'est pas annoncé comme le favori de la compétition, mais peut-être en sixième position sur la liste, c'est une bonne chose selon toi ? J'ai l'habitude de penser qu'on a ce qu'on mérite. Aujourd'hui, si on pense qu'on est la sixième équipe et à priori la plus faible, c'est qu'on n’a pas suffisamment démontré de choses tout au long de l'année. Après, encore une fois, ce qui est important pour moi, c'est ce qui se passe sur le terrain.