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Clément Poitrenaud : "le premier titre restera un des plus beaux"

Par Mathilde Régis

L'arrière du stade toulousain Clément Poitrenaud joue sa dernière saison dans le club qu'il n'avait jamais quitté et avec lequel il a décroché plusieurs titres de champion de France et d'Europe. Il partage ses souvenirs et ses projets en interview dans l'émission Sud radio Sports.

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Judith Soula : Tu étais titulaire dimanche dernier face à Agen, le public t'a offert une ovation quand tu as quitté ta pelouse. À quoi as-tu pensé à ce moment-là ? Clément Poitreneau : Je pensais d'abord que c'était un bon moment, je n'ai pas de souvenirs qui sont remontés comme ça, j'ai vécu le moment assez intensément. J'ai pris toutes les bonnes ondes et les bonnes vibrations qui venaient depuis les tribunes pendant ces quelques secondes. C'est vrai que j'ai passé tant d'années sur ce terrain que c'était un moment très émouvant et assez particulier. La saison n'est pas encore finie, mais l'aventure va se terminer avec ton club, est-ce que tu le réalises ? Oui, ça fait quelques semaines maintenant que je m'y prépare. C'est toujours compliqué de mettre fin à une carrière aussi longue, quel que soit le moment. Pour moi, c'est cette année, ça aurait pu se passer à la saison prochaine, mais c'est toujours un passage un petit peu délicat. À partir du moment où l’on a la sensation de contrôler un peu les choses, il me semble que c'est plus facile à vivre. Tu espères quand même rejouer d'ici la fin de la saison, il reste encore trois journées et les phases finales. Tu restes à 100% disponible pour finir avec le club ? Bien sûr, j'ai annoncé cette nouvelle en début de semaine et j'étais titulaire pour le match d'Agen donc forcément ça a précipité un peu cette journée particulière. J'ai reçu énormément de messages, les supporters avaient envie de marquer un petit peu le coup. Ce qui est certain, c'est qu'il reste encore trois journées, je m'entraîne normalement, je suis disponible pour le groupe. J'espère qu'il y aura aussi les phases finales pour aller jusqu'au titre.

"J'ai bien fait de rester au stade pendant 16 ans"

Tu sens que c'est peut-être la bonne année pour le stade toulousain pour ramener ce bouclier, celui pour lequel vous courrez depuis quatre ans ? La bonne année, je n'en sais rien, ce qui est sur c'est qu'en terme de rugby, je trouve qu'on fait une des meilleures saisons. Même si on a parfois joué un petit peu la malchance et que je pense qu'on aurait pu sceller notre qualification plus tôt dans la saison. En l'occurrence, ce n'est pas encore le cas, il va falloir encore cravacher durant ces trois dernières journées pour pouvoir s'assurer une place de qualifiée et peut-être même un barrage à domicile. Justement là vous êtes en stage. Vous préparez la fin de saison, ça fait du bien ces stages pour la cohésion du groupe ? C'est un peu une tradition ici à Toulouse, on fait rarement de stage de présaison, mais à l'approche des phases finales, on a tendance à partir en stage. C'est une espèce de point de départ du sprint final. En général, ça nous a toujours fait du bien, j'espère que l'histoire se répètera et que ça nous permettra d'être au mieux pour ces trois dernières journées, et plus je l'espère. Tu ne continueras pas l'aventure avec le stade toulousain l'an prochain, mais tu as évoqué une pige aux États-Unis. Qu'est-ce qui t'attire dans ce nouveau défi ?J'ai passé 16 années au stade toulousain, j'aurai eu à certains moments des opportunités de partir jouer à l'étranger. Je suis quelqu'un qui est relativement ouvert d'esprit, j'ai beaucoup voyagé. Pour des raisons sportives, j'ai décidé de rester au stade et je pense que j'ai bien fait. Maintenant, j'ai toujours été attiré par une expérience à l'étranger et je me dis que c'est peut-être le moment de le faire. Dans un championnat qui en est à ses balbutiements, car c'est vraiment le tout début d'une aventure comme ça aux États Unis, l'idée d'être un peu pionnier et d'être le premier joueur français à jouer dans ce championnat fait partie d’un ensemble de choses qui font que ça m'intéresse. Maintenant, rien n'est entériné, les discussions ont tout juste commencé. Rien n'est encore fait. Mais ce serait cool de découvrir un autre pays, une autre culture et jouer au rugby avec une pression qui est quand même moindre que celle qu'on connait dans le Top 14.

"Pour intégrer le staff du stade toulousain, rien n'est validé, mais c'est toujours dans les tuyaux"

Après cette éventuelle expérience aux États-Unis, est-ce que, à terme, intégrer le staff du stade toulousain est une idée qui te trotte dans la tête ? C'est des discussions qu'on a entamées il y a quelques mois. Maintenant, ça n'a toujours pas avancé. J'ai présenté un projet à Fabien Pelous et au président Bouscatel, je pense qu'il y a des choses à faire à la formation des jeunes joueurs et puis, à terme, pourquoi ne pas aussi me rapprocher du groupe professionnel. Mais je n'ai pas envie de bruler les étapes, je sais qu'il faut passer par de la formation d'abord et ensuite se faire une idée de ma vision des choses avec une équipe de jeunes en entraînant peut être différentes catégories sur des ateliers techniques. C'est quelque chose qui m'intéresse, mais pour l'instant rien n'est validé, même si c'est toujours dans les tuyaux.Tu as été quatre fois champion de France, trois fois champion d'Europe. Quel est ton plus beau souvenir ? Les premières fois c'est toujours particulier, donc j'ai envie de parler du premier titre de champion en 2001. J'ai plein de super souvenirs, j'ai la chance d'avoir une carrière riche en titres et en finales jouées. Chacun des titres à une saveur un peu particulière, mais le premier restera certainement un des plus beaux. Tu es le joueur toulousain qui a le plus joué de matchs en coupe d'Europe. Quel est ton sentiment sur la finale qui arrive entre le Racing 92 et les Sarracens, ce sera dur pour le Racing ?Ce sera forcément dur. Une finale de coupe d'Europe, c'est toujours compliqué à négocier. Les Sarracens font figure de favoris, ils sont invaincus dans la compétition. Nous les avions à la poule, c'est une équipe qui est très difficile à manoeuvré. Les deux équipes se ressemblent un petit peu en terme de rugby, je ne m'attends pas à un match avec de très grandes envolées, mais je peux toujours me tromper. Par rapport à Yannick Nyanga qui est parti jouer à Paris, ça me ferait plaisir pour lui qu'il gagne un nouveau titre de champion d'Europe.

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