"Par définition le coup d'envoi d'une longue aventure comme une coupe du monde, on l'attend beaucoup. Celle-ci sera à Twinkenham en Angleterre, c’est à dire à la source du rugby. La cérémonie sera belle et probablement empreinte de légitimité et d'une émotion rassurante", s'est réjoui Daniel Herrero. Fort en gouaille, le consultant historique de Sud Radio nous a donné son avis sur les forces en présence et notamment sur la France : "Les Anglais font partie des favoris. Mais il y a aussi quatre ou cinq autres équipes. Les Français sont des candidats même si ce qu'ils ont montré depuis deux ans ne laisse pas présager qu'ils vont aller au bout. Pour la France, j'ai un optimisme de supporter, mais mon analyse me dit que le jeu semble insuffisant pour aller cueillir la victoire. Mais cette équipe de France on la sent gaillarde, solidaire. Les hommes semblent harmonieux entre eux et le collectif dégage quelque chose. Cependant, nous sommes encore souffreteux sur le jeu. Mais attendons samedi pour voir si nous avons encore la touche créative pour avoir un nouveau regain d’espérance."
"Pourquoi ne pas faire jouer Dulin à la place de Spedding ?"
Ce samedi, les Bleus vont affronter l'Écosse pour un dernier match de préparation. L'arrière du XV de France, Brice Dulin n'est pas sur la feuille de match. Un choix qu'a commenté Daniel Herrero : "Scott Spedding a été trois fois titulaire. Brice Dulin a fait une petite apparition piteuse sur le poste d'ailier qui n'était pas le sien. Alors pourquoi ne pas faire jouer Dulin à la place d'un Spedding qui apporte de la confiance au staff sur tous les paramètres de la gaillardise générale, malgré une subtilité offensive restreinte ? Brice Dulin a un physique moins robuste, mais un potentiel offensif plus grand. L'un est dans le cadrage débordement, l'autre dans le cadrage désossement. Il y a deux hypothèses : soit il est blessé, soit la réflexion sur le jeu offensif n’est pas prédominante dans cette équipe."
"Il y a eu une robotisation des corps colossale"
Haut en bouche et en couleurs, il est aussi revenu sur l'évolution physique et tactique qu'a subi le rugby depuis maintenant 20 ans : "Je suis assez méfiant des analyses comparatives entre les années. Mais aujourd'hui, il y a eu une grosse métamorphose. Les hommes ont changé de mentalité sur le travail, le professionnalisme. Et ce bouleversement a fait évoluer les physiques. Il y a eu une robotisation des corps colossale. Ce qui a fait évoluer le jeu. Les règles du jeu ont évolué depuis 15 ans. Les médias ont aussi fait évoluer le jeu. Aujourd'hui il faut que l'on voie la balle. Il y a moins de phase cachée, de phase de combat ancestral. Il y a donc moins d'espace. On pensait mettre en place des règles pour que l'on voie plus la balle, mais les hommes de combat sont moins dans le combat et donc occupent plus l'espace. Finalement, le jeu s'est stéréotypé. Le rugby s'est mis à un niveau où l'engagement, le défi physique, a pris une telle importance que le potentiel créatif a diminué. Alors est-ce que cette coupe du monde va marquer la fin de ce rugby de collision pour le retour du grand mouvement ?" Telle est la question.