C'est un match historique que va jouer le FC Grenoble face aux Harlequins pour la demi-finale de la Challenge Cup ce vendredi. Pour en parler, Sud Radio Sports recevait Fabien Estebanez, le trois-quart centre du club grenoblois. Sud Radio Sports : À 48 heures du coup d'envoi de ce match Harlequins-Grenoble, dans quel état d'esprit sont les Grenoblois ? Fabrice Estebanez : On a hâte d'y être, car c'est un match historique pour nous. On est à 80 minutes d'un finale qui se déroulera à Lyon donc c'est vrai que ce serait sympa de pouvoir amener tous les Grenoblois à Lyon en fin de saison. Ce ne sera pas simple, les Harlequins sont chez eux à Londres, c'est une grosse équipe de Premiership même s'ils sont 7 ème au classement. Cela correspond un peu au classement de Grenoble en Top 14 car il y a un peu moins de clubs dans le championnat anglais. Vous allez là-bas en vous disant que vous n'avez rien à perdre ou il y a la pression d'un éventuel dernier événement de la saison ?On a tout à gagner, on sait très bien que chez les Harlequins il y a des individualités à chaque poste. Presque la moitié de l'équipe d'Angleterre est dans ce groupe, donc on s'attend à un énorme match. On sait que ce ne sera pas simple, on sait qu'ils sont très pragmatiques et qu'il y aura tous les supporters derrière eux, même s'il y a quelques Grenoblois qui viennent. On va se jeter dans la bataille et tout donner en espérant un petit exploit là-bas pour continuer l'aventure. On précise quelques joueurs de l'équipe d'Angleterre : Chris Robshaw notamment, Danny Care ou Mike Brown. On peut citer aussi Jamie Roberts qui est le centre Gallois que tu as peut être d'ailleurs croisé au Racing ? On sait que Jamie Roberts, en théorie, est quelqu'un de plutôt difficile à arrêter ? C'est sur que c'est quelqu'un de très physique et qui joue sur ça, il le fait très bien. Il fait partie des meilleurs centres du monde. L'avoir côtoyé au Racing fut un grand plaisir, c'est une personne extraordinaire donc c'est vrai que j'ai hâte de le recroiser sur le terrain et en dehors. Fabrice Landreau a dit, peu de temps après votre qualification pour les demi-finales : "Grenoble est une équipe de Coupe de France, gagner une coupe c'est possible, on espère faire l'exploit". C'est aussi votre avis ? On est sur le courant alternatif un peu depuis le début de la saison : on peut sortir des prestations de très grandes qualités et à côté de ça souffrir un peu.
"On est capable de renverser n'importe qui"
C'est dû à quoi selon toi ? C'est dû au fait qu'on est un club en train de grandir. Pendant deux ans, Grenoble a fait un début de championnat très intéressant et s'est cassé la figure en fin de saison. Aujourd'hui, on voit qu'on arrive un peu plus à tenir sur la longueur même si le championnat n'est pas fini. On est en train de grandir petit à petit. Mais comme disait Fabrice, on est capable de renverser n'importe qui, cette configuration de Coupe nous va bien. Tu parles justement du Top 14, car c'est peut être directement lié, aujourd'hui en top 14 vous êtes 10e avec 47 points, il y a eu cette défaite face à Castres le week-end dernier, est ce que ça a annihilé un peu tous les espoirs pour les phases finales ou il reste encore un léger espoir par rapport à ça ? C'est vrai que si on avait fait le nécessaire le week-end dernier face à Castres cela nous mettait dans une configuration plus que favorable. En perdant chez nous, il nous reste encore des déplacements périlleux à Brive et à Montpellier avec deux réceptions qui sont Bordeaux et Toulouse. Si on avait gagné au moins le CO, on aurait été vraiment à l'affût derrière les Toulousains et les Bordelais, sachant qu'on les reçoit. J'imagine que comme le Top 14 apparaît un peu compliqué aujourd'hui, cela donne encore plus d'importance au match de vendredi soir ? On avait aussi à cœur de bien figurer en Top 14, on a l'objectif d'être dans les huit premiers. Pour l'instant on tient la corde pour ses huit premières places. On avait l'objectif de se qualifier pour les phases finales et notamment le quart de finale de ce challenge, ça a été chose faite, on a fait une très belle fête face au Connacht avec nos supporters. Maintenant c'est que du bonus donc voilà on va essayer de faire en sorte que cette belle aventure continue, en espérant avoir une fin de saison joyeuse. En un mot, j'imagine que tu es content de voir ton ancien club, le Racing 92 en demi-finale également, mais de l'autre coupe d'Europe, on va dire la grande, la Champions Cup ? Bien sûr que je suis heureux, c'est un club qui me tient à cœur. Voir les copains, parce que j'ai beaucoup d'amis encore là bas, faire cette saison exceptionnelle me laisse espérer qu'ils aillent au bout et qu'enfin le Racing décroche le titre qu'il mérite au vu de son président et de tous les gens qui travaillent là bas qui sont merveilleux. C'est tout le mal que je leur souhaite, en espérant les croiser à Lyon aussi, puisque les deux finales auront lieu le vendredi et le samedi du côté de Lyon.