Frédéric, quel sentiment domine après cette lourde défaite ?
Frédéric Michalak : C’est un bon retour sur la réalité des choses. On est tombés sur la meilleure équipe du monde, ils nous l’ont démontré d’une belle manière pendant 80 minutes. C’est dur parce que ça tombe sur nous et on sent vraiment de l’impuissance face à ce genre d’équipe.
On vous sent personnellement touché par ce revers...
Frédéric Michalak : C’est difficile, c’est quand même une aventure qui a duré assez longtemps. Et elle se finit pour nous tous de la plus mauvaise des manières. Je pensais finir ma carrière internationale sur une meilleure note, mais le corps ne suit plus. C’est très compliqué de pouvoir évoluer au très haut niveau en permanence. Pour moi, c’est la fin, c’est sûr.
N'est-ce pas trop dur d'arrêter sur une telle désillusion ?
Frédéric Michalak : C’est sûr que c’est triste d’arrêter comme ça. Je me suis franchement imaginé avec une coupe entre les mains, mais pas sortir comme ça. Et encore une blessure. On va dire que j’en reviendrai de celle-ci. Mais je vais faire attention à mon corps et faire moins de matchs chaque année.
Comment expliquez-vous cette impuissance française face aux All Blacks ?
Frédéric Michalak : Il y a plusieurs classes d’écart, c’est flagrant. Et en plus cet écart se creuse de plus en plus au fil des ans. Ce sont de petites équipes qui deviennent encore plus grandes et la France se retrouve, et va se retrouver de plus en plus loin si ça continue comme ça. On se rend compte que l’équipe de France n’est pas toujours dans les bonnes dispositions… (il se coupe). Enfin, on en a pris 60, je ne vais pas chercher d’excuse. Mais moi qui ai vécu à l’étranger, qui ai vu d’autres choses, je pense que le fossé va s’agrandir si on ne trouve pas de nouvelles évolutions.
Remettez-vous en cause l'accompagnement du XV de France ?
Frédéric Michalak : Ce n’était pas de la poudre aux yeux. Malheureusement, quand tu ne fais que défendre, que tu n’arrives pas bien à lancer ton jeu en touche ou en mêlée, que tu n’arrives pas bien à tenir le ballon, que tu n’es pas bon dans les rucks, tu peux faire la préparation physique que tu veux mais ce sont des détails qui te font défaut. Et contre les Blacks, ça va vite.
Aujourd'hui, le XV de France est-il délaissé par ses dirigeants ?
Frédéric Michalak : Je ne pense pas qu’on soit délaissés, mais je crois qu’il y a un système à revoir, des choses à faire que toutes les autres nations font. Mais ça n’excuse pas le match qu’on a fait ce soir.