"C’est le plus gros match de ma carrière. Si on ne gagne pas, on est éliminés". Le sélectionneur anglais, Stuart Lancaster a posé le contexte de cette rencontre ô combien importante pour le XV de la rose. Tous les téléviseurs, toutes les radios du Royaume-Uni seront branchés sur ce duel entre l'hémisphère nord et l'hémisphère sud. Twickenham va rugir de toutes ses forces avec des Swing Low, Sweet Chariot à tout va, c'est simple, toute une nation va pousser derrière son équipe qui, aussi bizarre que cela paraisse, va devoir réaliser l'exploit de se qualifier pour les phases finales d'une Coupe du monde sur ses terres. Une victoire pour continuer d'espérer et pour montrer aux supporters anglais que le XV de la rose sera présent jusqu'au bout comme le souligne le capitaine Chris Robshaw. "On se retrouve dans l’obligation de gagner. On n’a pas trop le temps de ressasser. On se sent très soutenus. On veut que tout le monde soit fier de nous, notre famille, nos amis et tout le pays". Défaite interdite sous peine d'un véritable drame national et d'une grande première tout Mondial confondu pour une nation hôte. La pression est à son comble alors que les supporters des deux camps sont déjà très nombreux à Twickenham.
"Si on arrive à calmer rapidement cette foule, ça se passera bien pour nous"
L'Australie aussi doit gagner mais la pression est moins présente sur les épaules des Wallabies. Le trois-quart polyvalent, Matt Giteau, savait depuis le début que ce match serait très dangereux pour les siens. "Imaginez qu’ils aient gagné le week-end dernier. On n'aurait pas pour autant imaginé que maintenant, ils allaient lever le pied. On a toujours pensé que ce match allait être très, très compliqué et les derniers résultats ne vont pas changer leur état d’esprit ou leur désir de victoire". Détendu, relax, presque trop, le sélectionneur australien, Michael Cheika n'a pas voulu se focaliser sur cette rencontre, selon lui, il s'agit d'un autre très grand match dans cette fameuse poule de la mort. "Tout dépend des enjeux que l’on se fixe. On ne veut pas parler pour l’adversaire, parce qu’on pense qu’on n’en a pas le droit. Nous, on revient de loin. Si vous vous souvenez de la tournée de novembre l’an dernier, on avait abordé chaque match comme s’il était à quitte ou double. Si on accorde plus d’importance à un match qu’à un autre, on trahit en quelque sorte son pays". Malmenés par la presse anglaise sur les enjeux nationaux de cette rencontre et sur l'atmosphère hostile qui va régner dans le Temple du rugby, Adam Ashley-Cooper a coupé court. "Si on commence bien le match et qu’on arrive à calmer rapidement cette foule, ça se passera bien pour nous". Il n'y aura pas de cadeau, chaque impact va résonner dans le stade, et chaque lancement de jeu soulèvera la foule pendant quatre-vingt minutes. Un match de rêve pour l'entraineur des avants anglais, Graham Rowntree. "Il faut qu’on se souvienne de la chance qu’on a d’être ici. On sent la pression de toute la nation sur nos épaules demain soir. J’envie les gars. On oublie vraiment la chance qu’on a". Un grand match, un affrontement, une guerre, appelez le comme vous voulez mais une chose est sûre, peu importe le scénario, cette soirée sous les projecteurs de Twickenham restera gravée dans l'histoire de la Coupe du monde de rugby. God save England !