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Jean-Baptiste Elissalde : "Je crois vraiment en notre projet"

Par Mathilde Régis

L'entraîneur des arrières du stade toulousain était l'invité de Sud Radio Sports pour évoquer la prolongation du staff du stade toulousain jusqu'en 2018, mais aussi la dernière performance du club face à Toulon et le prochain affrontement face à Agen.

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Sud Radio Sports : Aujourd'hui, les contrats du staff toulousain ont été officiellement prolongés jusqu'en 2018. Tu es heureux ? Jean-Baptiste Elissalde : Bien évidemment. C'est une volonté commune entre Ugo Mola et la direction du club. C'est un soulagement, même si je savais qu'Ugo comptait sur moi et que je n'étais pas trop inquiet à ce sujet-là.Tu es soulagé de pouvoir vivre pleinement la fin de saison, c'est vrai que cela libère par rapport au groupe ? Oui, mais ma personne passera après l'équipe et sincèrement, je n'ai pas attendu d'avoir signé de nouveau pour donner le meilleur. Donc je vais continuer à le faire et à donner encore plus chaque jour. Après, je crois que ce qui est bien c'est qu'on soit tous entre guillemets dans le même navire et sur un pied d'égalité. Ugo Mola est arrivé dans un nouveau staff, il a vu nos qualités et certainement aussi nos petits défauts. On s'est beaucoup entretenu ensemble et on est à peu près sur la même longueur d’onde, donc c'est très bien comme ça. Ce qui me plait le plus c'est que je suis persuadé qu'il y aura de beaux jours devant nous, le recrutement va être, je l'espère, concret.

"Comparer Ugo Mola et Guy Novès, c'est compliqué"

Qu'est-ce qui a changé avec Ugo Mola dans votre travail et votre investissement personnel par rapport à Guy Novès ? Ce n'est pas du tout le même type de management. Mais peu de choses ont changé, car je pense qu'Ugo s'est beaucoup adapté et s'est beaucoup appuyé sur William Servat et moi. On connait parfaitement les joueurs, car ça faisait pour William deux ou trois ans qu'il était entraîneur et moi ça fait cinq ans. Notre connaissance du groupe n'a pas été énormément chamboulée et beaucoup renouvelée dans les dernières années. Comparer Ugo Mola et Guy Novès, c'est compliqué parce que Guy avait une telle aura auprès des joueurs, notamment dans son discours, que sa présence suffisait parfois à transformer des joueurs. Aujourd'hui, les prérogatives sont beaucoup mieux réparties, c'est une autre manière de fonctionner : les contenus des entraînements ne sont pas les mêmes, la planification aussi. Mais vous savez, il n'y a pas forcément de très grands entraîneurs sans bons et grands joueurs. On peut bricoler, mais pour concurrencer les meilleurs, il faudra que l'on soit très pertinent dans le futur dans le contenu des entraînements, mais aussi dans le recrutement. Par rapport à ton rôle d'entraîneur, tu as évolué sur certaines choses, tu as senti une évolution dans ton management ? Mes deux premières années, j'ai cru que tout était simple : on gagne deux titres avec Yannick Bru et j'ai pris la suite de Philippe Rougé-Thomas. On avait un effectif pléthorique en qualité et en quantité, mais surtout en qualité. J'avais une ligne de trois quarts avec laquelle je jouais quelques mois auparavant et que donc je connaissais sur le bout des doigts. Mais on ne remplace pas des mecs comme ça à des postes clés aussi facilement. On a eu aussi des difficultés, William a été à un moment donné entraîneur-joueur et ce n'était pas facile du tout. Je me suis retrouvé à faire beaucoup de choses qui n'étaient pas forcément dans mes prérogatives. Alors c'est vrai que mon cartable est bien plein, mais je n'allais pas forcément au fond des choses et l’on s'est beaucoup perdu. Après, les résultats ont été moins bons et il y a eu beaucoup de pression autour de nous, et puis l'équipe de France est arrivée pour venir chercher une première fois Yannick et puis Guy ensuite. Aujourd'hui, les choses ont bien été remises aux claires, Ugo a apporté un peu de fraîcheur. Toute la partie management et discours, il s'en occupe très bien, je me concentre vraiment sur mes problématiques, qui sont celles de l'offensif. Même si tu as pris plus de bouteille en cinq ans, c'est toujours aussi stressant ? J'ai pris un peu de recul, je sais qu'Ugo s'appuie beaucoup sur le passé et le vécu que j'ai avec les joueurs, car j'ai joué avec la plupart d'entre eux et je les connais pas cœur. On parle de transition, mais je crois vraiment beaucoup en notre projet et aux hommes qui le composent. Je pense qu'en étant pertinent sur deux ou trois recrutements on va faire quelque chose. J'espère qu'on pourra continuer à concurrencer les meilleurs.

"Ce n'est pas à moi de décider pour le futur de Clément Poitrenaud et celui de Vincent Clerc"

Deux joueurs historiques, Clément Poitrenaud et Vincent Clerc ne sont pas encore fixés sur leur avenir. En tant qu'entraîneur des trois quarts, tu as ton avis à donner ? J'ai donné mon avis, on en a discuté. Rien n'est encore acté à l'heure actuelle, même si l'on entend dire beaucoup de choses. Je crois qu'il ne faut pas se précipiter. Ce qui peut fausser un peu la chose c'est que j'ai énormément d'affects pour ces deux personnes. Ce sont des garçons avec qui j'ai partagé énormément de choses sur le terrain. Quand je suis passé entraîneur, ils m'ont énormément apporté, ils ont été mes lieutenants et ont essayé de vraiment m'épauler et j'en suis très reconnaissant. Cela peut peut-être un peu fausser ma conception des choses. Ce sont des garçons exemplaires, en or. Il faut qu'ils aient une discussion sérieuse avec la direction du club et avec Ugo et Fabien. On verra ce qu'il en sera, mais ce n'est pas à moi de prendre la décision, ce n'est pas dans mes prérogatives. Vous avez fait une belle performance du côté de Nice face à Toulon le week-end dernier, vous étiez venu pour vous tester, tu dirais que le test a été concluant ? En partie oui. En ce qui concerne l'état d'esprit, je n'en avais jamais douté. On a une équipe expérimentée et je sais pertinemment que dans ces grands moments là, face aux grandes équipes et dans les grands stades, on sait se sublimer et on connait l'intensité qu'il faut mettre. Pour le contenu du match, il y a eu indéniablement une grosse partie de conquête. On a touché les sommets, car je crois qu'on a perdu un ballon en touche et qu’on a été sanctionné une fois en mêlée. Le reste du temps, ça a été notre avantage. En défense, même si on a loupé quelques plaquages, il y a eu une volonté collective de ne pas se laisser déborder par les grands joueurs qu'il y avait en face de nous. Par contre, dans l'utilisation du ballon, ça a été poussif, pour l'instant c'est ce qu'il nous manque. On arrive jamais à avoir tous les compteurs au maximum au même moment et à faire un match complet. Il nous reste quelques semaines de travail pour, je l'espère, aborder les phases finales si l’on se qualifie. Je pense que ça va le faire. Aujourd'hui, on s'est aperçu qu'on pouvait concurrencer une équipe comme Toulon sur un match couperet où eux aussi avaient besoin de points et avaient mis leurs meilleurs éléments sur le terrain. L'année dernière, la mêlée du stade toulousain était souvent pointée du doigt, finalement, en peu de temps vous réussissez à renverser des montagnes ?Nous avons changé la façon de nous entrainer. Dans les années précédentes, on était tellement en manque sur la touche et la mêlée qu'on faisait deux tiers de notre entraînement dessus. On ne faisait que du concentrique et du statique et on ne se déplaçait plus. Mais ce qui arrivait c'est que Johnston, dès qu'il y avait une séquence de jeu de plus de deux minutes, il arrivait cramé sur la mêlée d'après. Ce n'est pas pour autant devenu un mauvais pilier du jour au lendemain, mais c'est que là, il s'est remis à courir, et tous se sont remis à courir. Tout le monde s'y est retrouvé. Quand ils arrivent sur des phases de conquêtes collectives, tout le monde est bien plus frais pour prendre le bon ballon à deux mains, pour prendre les bons appuis, etc. William a en plus de cela trouvé quatre bonshommes avec lesquels il va pouvoir bosser pendant deux ans. Tout ça, c'est des voyants qui sont au vert et j'espère que cela va durer.

"Il faut voir la vérité en face : pour l'instant, on est loin d'être qualifié"

On dirait aussi que certains découvrent que Florian Fritz sait buter, la responsabilité de capitaine lui collait parfaitement. Quel est ton avis sur ce joueur ? C'est vrai que c'est une bête de travail au but. C'est vrai que quand Luke McAlister n'est pas sur le terrain il nous manque un artilleur de loin. Donc juste un mot à Florian, si tu te les sens de loin, il n'y a pas de soucis, prend les. Ce qui est paradoxal, c'est qu'aujourd'hui, deux coups de pied nous font gagner. Quand c'est deux coups de pied qui nous font perdre contre Brive et Montpellier, tout le monde crie au scandale. Je pense qu'avec le coup de pied réussi de Seb Bézi entre les poteaux, sans parler du reste, et avec trois points de plus au classement, on collerait aux meilleurs et on ne serait pas si loin du compte que ça. Aujourd'hui, dans cette quête d'un nouveau titre qui échappe à Toulouse depuis 2012, vous vous sentez dans la peau d'un outsider ?Je ne sais pas trop, on a le vécu qui parle pour nous, mais il faut aussi voir la vérité en face : pour l'instant on est loin d'être qualifié, il ne reste que 4 matchs très importants. Si on arrive par chance à se qualifier, il faudra compter sur nous pour les play-offs, car il y a quand même au sein du groupe un état d'esprit remarquable et beaucoup de qualités. Le prochain match sera à suivre en direct sur Sud Radio ce dimanche à 16 h15 et sera face à Agen. C'est un match piège ce derby ? C'est toujours difficile, car quand on sort d'une grosse performance, la donnée physiologique est importante. Nos joueurs ont laissé beaucoup de jus dans la bataille. Il faudra que nous, le staff, soyons très concret quant à la composition d'équipe. Il faut aussi se méfier d'Agen, on ne met pas 35 points à Brive aussi facilement, comme ils l'ont fait ce week-end. C'est une équipe qui n'a plus rien à perdre et tout à gagner, qui fait son petit bonhomme de chemin pour le futur proche et qui a des joueurs qui se lâchent pour se montrer sous leur meilleur jour. Donc il y a danger, bien évidemment. Il va falloir que cette semaine on puisse maintenir notre groupe sous pression et leur faire comprendre qu'il y a de la qualité en face, j'espère que tout le monde sera concerné et concentré pour disputer une bonne partie.

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