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L'avis de Pascal Papé sur la saison ratée du stade français

Par Mathilde Régis

Pourquoi le stade français n'a-t-il pas su défendre son titre de champion de France ? Comment le club va-t-il assurer son maintien en Top 14 ? Le deuxième ligne international, Pascal Papé, répond aux questions de Sud Radio Sports.

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Pourquoi le stade français n'a-t-il pas su défendre son titre de champion de France ? Comment le club va-t-il assurer son maintien en Top 14 ? Le deuxième ligne international, Pascal Papé, répond aux questions de Sud Radio Sports.Sud Radio Sports : Le stade français connait une saison particulièrement décevante, comment le club en est-il arrivé là ? Pascal Papé : C'est assez difficile à expliquer, il y a eu une saison bizarre avec une Coupe du Monde et une douzaine de joueurs qui n'étaient pas au club. Il y a eu aussi évidemment le tournoi des XV Nations où l'on était un des plus gros pourvoyeurs de joueurs pour l'équipe de France. Et puis aussi une chose que l'on n’a pas eue l'année dernière, énormément de blessures de joueurs importants, des joueurs que l'on ne voit pas forcément tout le temps ballon en main, mais qui sont très importants pour le rendement de l'équipe. Il y a eu peut être aussi ce nouveau statut que l'on a peut-être eu du mal à assumer même si on a été fier d'être champion de France, je crois qu'on a un groupe jeune et qu'on a eu du mal à s'adapter à notre nouveau statut, car forcément cette saison, et contrairement à celle de l'année dernière, on est attendu sur tous les terrains de France. Ce titre n'est il pas arrivé peut-être trop tôt ? Le groupe n'était peut-être pas prêt pour ce sacre ? Je crois que ce serait une mauvaise chose de dire ça. Si on a été champion de France, c'est qu'on le mérite, c'était notre heure. C'est une saison ratée, on le sait, on ne se le cache pas. On ne sera même pas qualifié pour la Coupe d'Europe l'année prochaine. On sait qu'on a vraiment une dernière partie de saison importante parce qu’il faut assurer le maintien du club en Top 14, mais je crois que les joueurs sont vraiment déterminés à remettre les bouchées doubles et à bien attaquer la future saison. À cinq journées de la fin de ce Top 14, le maintien n'est toujours pas assuré. Dans quelles mesures cela peut-il un peu bouleverser l'équipe d'ici la fin de la saison ? On est conscient de la situation dans laquelle on est. Pour les déplacements, on n’a plus rien à perdre et tout à gagner. On a surtout envie d'aller faire un coup chez un gros à Bordeaux ou à Clermont pour se remettre un peu de baume au cœur. Après on sait qu'on aura des matchs à pression, notamment pour la réception d'Oyonnax et d'Agen, c'est pour ça qu'on a envie d'aller faire des résultats à l'extérieur pour grappiller des points, car on ne veut pas que le suspens dure jusqu'à la dernière journée où l'on se déplacera à Castres.

"Ce qui domine, c'est la colère d'en être arrivé là"

Justement ces matchs au couteau contre Oyonnax et Agen se font contre des équipes habituées à la lutte pour le maintien. Vous sentez que l'équipe du stade français est prête à aller à la guerre pour se sauver ? On est prêt pour sauver le club, ça, c'est une certitude. Le positif, c'est que la majorité du groupe est consciente du niveau qu'on a actuellement, mais aussi surtout de la phase dans laquelle nous sommes pour le club. Ça va être des matchs compliqués, mais encore une fois, je crois qu'on a le mental pour pouvoir le faire. Je sais qu'on est capable par moment de pouvoir rivaliser avec les grosses équipes du Top 14. Aujourd'hui, quel est le sentiment qui prédomine dans le vestiaire ? Ce qui domine, c'est la colère d'en être arrivé là. La frustration aussi, car on a l'impression qu'il n'y a rien qui tourne pour nous cette saison, que ce soit les rebonds sur le terrain ou les matchs et les points que l'on perd sur les derniers instants. L'année dernière tout roulait, on avait la chance avec nous. Aujourd'hui, malheureusement, elle a tourné. On a les décisions arbitrales qui ne sont pas forcément en notre faveur, alors que la saison dernière on était plutôt pas mal là dessus. On sait que ça va être dur jusqu'à la dernière journée, mais on veut s'éviter le pire : trembler jusqu'à la fin. De l'extérieur, ce groupe donne le sentiment d'être une bande de potes. Peut-on dire qu'il n'a peut-être pas su se mettre la pression suffisante ? Évidemment, c'est un groupe qui vit bien, avec de bons mecs à l'intérieur. Mais c'est un groupe qui se dit les choses, il y a déjà eu des discussions un peu rudes entre nous. Je crois que chacun essaye de faire au mieux pour que la situation s'améliore. C'est vrai qu'on a souvent le sourire aux entraînements, parce qu'encore une fois, je sais que tous les joueurs relativisent, ce n'est pas la fin du monde, on fait un métier merveilleux et on n’est pas encore en Pro D2. Il faut aussi que le groupe soit animé de sourire et de joie de vivre. Autrement, une mauvaise ambiance peut plomber encore plus l'équipe.

"On est conscient d'être tous dans le même bateau et que la saison n'est pas finie"

Le stade français a passé 6 années à courir après les phases finales du Top 14 et la grande coupe d'Europe. Vous avez signé et prolongé pour une saison supplémentaire. Vous redoutez un peu l'intersaison et la saison prochaine ? Je sais que l'équipe va réagir, l'effectif va évoluer un petit peu. Il n'y a pas de révolution, mais on va avoir des apports précieux et on n’a pas beaucoup de départs. Le staff va évoluer aussi, je le redis, il y a vraiment une forte cohésion entre l'ensemble des joueurs et le staff, c'est aussi pour ça que l'équipe n'explose pas aujourd'hui. On est tous conscient d'être tous dans le même bateau et que la saison n'est pas finie. Après malheureusement , on jouera le Challenge parce qu'on ne mérite de jouer la grande coupe d'Europe, mais ça va nous faire des week-ends de régénérations, de préparation, et cela va être un bel observatoire pour faire jouer nos jeunes. Malheureusement, c'est aussi un manque à gagner en terme financier pour le club. Personnellement, je ne vais pas mentir, je suis plutôt optimiste pour ma dernière saison parce que je sais que ce groupe a une forte ADN, je suis persuadé qu'il va y avoir un gros boulot cet été en terme de physique, celui que l'on n’a pas pu faire la saison dernière avec le titre. Là, on donnera encore tout. Cette saison vous laisse un goût d'amertume par rapport au titre de champion de France ? Le titre est ancré sur nous, on fait partie de l'histoire de ce club maintenant. Ça ne sera pas gâché, juste un sentiment de désolation parce qu'on n’a pas pu défendre ce titre, au moins en phase finale, c'est comme ça. On assume et on assumera jusqu'au bout, l'objectif étant maintenant le maintien. Pour la saison prochaine, je sais que les mecs auront à coeur de montrer que le stade français s'est loupé une saison, mais pas deux.

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