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Le Crunch France / Angleterre

Par Mathilde Régis

Samedi pour le tournoi des 6 nations, les Anglais visent le grand Chelem. Affronter le XV de France sera donc un match décisif : un crunch. Auteur d'un documentaire sur la tradition du "Crunch" diffusé sur France 2 avant le match, Félicien Tarisse était l'invité de Sud Radio Sports.

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Sud Radio Sports : Tu es l'auteur d'un documentaire qui passera samedi avant le match sur la rivalité ancestrale entre français et anglais : le "Crunch", mais qu'est-ce que le crunch ? Félicien Tarisse : Raconter le crunch, on peut le faire en trente secondes : c'est le moment crucial entre les Anglais et les Français au rugby. Mais ça va plus loin, ça remonte à 1923 avec la création du rugby jusqu'aux premiers affrontements de la France et de l'Angleterre. Il n’y a qu'au rugby où cette rivalité ancestrale a pu être perpétué. J'ai voulu raconter toute cette histoire. Pourquoi le crunch, d'où vient ce nom ? Le nom date des années 90, ça faisait un moment que ça trottait dans la tête des Anglais. Avant, ils nous invitaient à participer à leurs tournois. En 1906, pour le premier match France / Angleterre, on était un peu "le diner de con", on n'était pas pris au sérieux. Petit à petit, les Français ont magnifié leur jeu au rugby. Les Anglais ont créé le rugby, les Français l'ont magnifié. Dans les années 70, il y avait cette rivalité dure, c'est devenu crucial pour les Anglais de ne pas perdre contre les Français, c'était une atteinte au sport national. Pour faire vivre le documentaire, tu as sollicité les acteurs principaux de ce crunch : les joueurs. Quelles anecdotes t'ont marqué ? En fin de compte, la vraie histoire du crunch était en dehors, une semaine ou un mois avant le rendez-vous. Toute l'histoire de France se retrace à travers ces matchs. Dans les années 70, les Français voulaient battre les Anglais pour rendre une fierté à leur peuple, à leur pays, c'est la grande différence avec aujourd'hui où veulent gagner pour eux même. Avant, il y avait un côté patriote. Comme anecdote, il y a par exemple la fois où Christian Darrouy, en 1977, avait gagné à Twickenham, il y avait le cousin du général de Gaulle. À la fin du match, il a dit "ce serait bien d'envoyer un télégramme au président". Et Christian Darrouy avait envoyé "mission accomplie mon général".Même si le tournoi ne se jouera pas pour les Français, c'est le Grand Chelem pour les Anglais. Comment tu sens ce crunch de samedi ? Comme on dirait dans le jargon, c'est une belle branlée qu'on va prendre. Quand je vois qu'on n’est pas capable de battre les Écossais. Tout le monde a critiqué Philippe Saint-André alors que ça fait dix ans qu'on bat les Écossais. Là, on a Guy Novès à la tête et on ne les bat pas, il y a un vrai souci. La grosse différence qu'aujourd'hui on a en France, c'est que malheureusement les jeunes Français sur le terrain ne connaissent pas ces histoires ou les oublient, mais les Anglais n'oublient pas ce passé entre la France et l'Angleterre. Ils arrivent remontés, car ils veulent dominer les Français, c'est dans leur culture.

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