N'ayons pas peur des mots, Anglais comme Gallois s'apprécient autant qu'ils se détestent. Sur les dix dernières rencontres, impossible de désigner un vainqueur, les deux nations ont respectivement gagné à cinq reprises, l'une prendra donc l'avantage ce soir. Une victoire ô combien importante pour l'honneur mais surtout pour la suite de la compétition car ce sera une sérieuse option sur la qualification pour les Quarts de finale. Dans la presse, tout le monde est unanime. "Ce sera le plus grand match pour notre nation depuis très longtemps. Notre équipe a énormément de respect pour l’Angleterre" a souligné Warren Gatland, le sélectionneur gallois. Pour Sam Burgess, le treiziste devenu star du XV, cette rencontre sera également particulière. "C’est un grand match à disputer. C’est vraiment super de faire partie de cette équipe d’Angleterre de rugby et d’être dans le XV de départ contre le pays de Galles. J’ai hâte d’être dans l’ambiance". Mais l'enjeu revient vite dans les discours des futurs adversaires."Un match du Tournoi des Six Nations est important mais une rencontre de Coupe du Monde l’est encore plus. Aucune des deux équipes ne veut se faire sortir en phase de poules, c’est un défi immense" a confié l'arrière gallois, Lloyd Williams. Un mélange d'émotions qu'il va falloir gérer le mieux possible dans un stade de Twickenham chauffé à blanc.
Lancaster : "Les zones de ruck seront une des clés de la rencontre"
On connaît le traditionnel credo du rugby : combat, défense, conquête. Une nouvelle fois, ces éléments seront déterminants pour départager les deux nations comme l'explique le sélectionneur anglais, Stuart Lancaster. "Le pays de Galles sera une équipe très difficile à jouer. Ils ont un système défensif très spécifique qui est très difficile à franchir. Les zones de ruck seront l'une des clés de la rencontre. On devra sortir les ballons très rapidement pour la charnière car les gallois ont une très bonne troisième ligne". Même son de cloche côté gallois, l'ouvreur Dan Biggar compte se reposer sur un gros travail de son paquet d'avants pour tenter de triompher à Twickenham. "Si on arrive à couper ces actions à la source, on les privera d’une de leurs principales forces. On a axé notre travail sur la possession de balle et sur la circulation. On dispose également d’une bonne paire au centre, mais personne n'en parle. On a repéré quelques petits trucs qu'on va essayer de travailler". En bref, messieurs, ne trainez pas trop longtemps au sol dans le camps adverse, vous risqueriez d'y laisser des plumes... L'affiche est belle, elle promet un combat de titans dans le Temple du rugby. Deux formations menées par deux capitaines emblématiques, les troisième-lignes, Chris Robshaw et Sam Warburton. Taiseux, guerriers et solides mentalement, les deux hommes commandent par l'exemple selon Graham Rowntree, l'entraîneur des avants anglais. "Les gars le suivent, suivent ses actions. C’est une grosse tâche que d’être capitaine d’une équipe pareille. Il semble en mesure d’acquérir la même carrure de leader que Martin Johnson (capitaine anglais lors du titre en 2003 ndlr). Il montre l’exemple par ses actions". Ce soir, Chris et Sam auront fort à faire pour mener leur équipe à une victoire significative dans cette poule de la mort. Toute la Grande-Bretagne va retenir son souffle pendant 80 minutes. God save the Queen ou Land of my Father, quoiqu'il arrive, malheur aux vaincus !