Poule A : l’Angleterre au pilori
On le savait dès le début du mondial, cette poule-là, dite “de la mort”, allait voir l'élimination d'une grande nation du rugby. Tous les bookmakers voyaient le Pays de Galles ou l'Australie passer à la trappe, mais c'est l'Angleterre qui a terminé sa Coupe du monde samedi soir à Manchester. Une énorme surprise dans cette huitième Coupe du monde, puisque c'est la première fois qu'une nation hôte ne passe pas le premier tour. Pour l'organisateur de la compétition, c'est évidemment un drame financier, mais aussi humain car l'on connaît la ferveur que suscite le XV de la rose à travers tout le Royaume-Uni.C'est donc l'Australie et le Pays de Galles qui, fort logiquement, disputeront les quarts de finale. L'Angleterre termine troisième et jouera la prochaine Coupe du monde en 2019 au Japon, tandis que les Fidji et l'Uruguay devront passer par les barrages. Une quatrième position bien dommage pour les Fidjiens de John McKee, qui ont proposé un rugby de plus en plus organisé, notamment en conquête. Il ne fait aucun doute que, dans une autre poule, ils seraient sortis au moins en deuxième position.Angleterre-Fidji : 35-11Pays de Galles-Uruguay : 54-9Australie-Fidji : 28-13Angleterre-Pays de Galles : 25-28Australie-Uruguay : 65-3Pays de Galles-Fidji : 23-13Angleterre-Australie : 13-33Fidji-Uruguay : 47-15Australie-Pays de Galles : 15-6Angleterre-Uruguay : 60-3
Poule B : la sensation japonaise
Quatre ans avant leur Coupe du monde, les Japonais ont frappé un grand coup dans ce mondial. Troisièmes de la poule avec trois victoires, c'est la toute première nation à ne pas accéder aux quarts de finale avec un tel ratio de victoires en Coupe du monde. Pour sa dernière compétition avant de tirer sa révérence, le sélectionneur japonais Eddie Jones a fait émerger l'équipe nippone jusque dans le top 10 de World Rugby. En plus de gagner les matchs, les Japonais ont produit certainement le plus beau jeu avec les Australiens, les Argentins et la Nouvelle-Zélande, excusez du peu.Au final, c'est l'Afrique du Sud et l'Écosse, comme prévu, qui accèdent aux phases finales, mais le Japon avait largement sa place. Malgré une montée en puissance dans la compétition, les Samoa et les États-Unis terminent quatrième et cinquième et devront passer par les barrages pour le mondial de 2019.Afrique du Sud-Japon : 32-34Samoa–États-Unis : 25-16Écosse-Japon : 45-10Afrique du Sud-Samoa : 46-6Écosse–États-Unis : 39-16Samoa-Japon : 5-26Afrique du Sud-Écosse : 34-16Afrique du Sud–États-Unis : 64-0Samoa-Écosse : 33-36États-Unis–Japon : 18-28
Poule C : les All Blacks et les autres
Les futurs adversaires du XV de France en quart de finale n'ont pas eu à forcer leur talent pour sortir premiers et invaincus de cette poule. Pourtant, les All Blacks semblent brouillons, approximatifs, tout simplement pas à leur meilleur niveau... Ce n'est bien qu'une impression, car au final ils ont à chaque fois fini par dérouler face à des équipes solides comme l'Argentine, la Géorgie ou les Tonga. Steve Hansen est en train de faire un très savoureux mélange entre l'ancienne et la jeune génération. Car, il faut le souligner, la Nouvelle-Zélande rassemble avec Richie McCaw, Ma'a Nonu, Dan Carter, Keven Mealamu, Conrad Smith et Tony Woodcock, près de 700 sélections sous le maillot noir !Logiquement, l'Argentine, en très grande forme depuis le début du mondial, se glisse à la deuxième place. Il y a eu ensuite un très gros duel pour la troisième place qualificative pour 2019, mais c'est finalement la Géorgie de Mamuka Gorgodze qui s'y classe. Les Tonga et la Namibie devront décrocher leur ticket ultérieurement pour le prochain mondial.Tonga-Géorgie : 10-17Nouvelle-Zélande–Argentine : 26-16Nouvelle-Zélande–Namibie : 58-14Argentine-Géorgie : 54-9Tonga-Namibie : 35-21Nouvelle-Zélande–Géorgie : 43-10Argentine-Tonga : 45-16Namibie-Géorgie : 16-17Nouvelle-Zélande–Tonga : 47-9Argentine-Namibie : 64-19
Poule D : le XV de France plus que jamais outsider
Certainement la poule la moins sexy de la compétition. Sans surprise, l'Irlande a dominé les débats jusqu'à écraser la France au Millennium Stadium (24-9). Un XV du trèfle entaché par les blessures, dont celle de son capitaine emblématique, Paul O'Connell, mais qui semble avoir une arrière-garde très fournie, à l'image des jeunes et prometteurs Ian Madigan, Chris Henry et Ian Henderson. Le XV de France n'a pas réussi à dominer l'Irlande, mais a montré une progression depuis le début de la compétition. Malheureusement, on ne peut que regretter ce manque de rigueur et de précision dans le jeu français. Trop de ballons sont rendus à l'adversaire par des fautes de choix, de technique, d'impatience. Une nouvelle fois, le XV de France est dos au mur et devra se décupler pour venir à bout des champions du monde en titre. Un remake de 2007 ? On l'espère, mais le contexte semble encore plus hostile.L'Italie a grandement souffert de l'absence de Sergio Parisse, si bien qu'elle réalisait son meilleur match à son retour face à l'Irlande. Troisièmes, les Italiens ont composté leur ticket pour le Japon en 2019. Le Canada et la Roumanie devront passer par les barrages. Mention spéciale à la Roumanie qui, avec force, acharnement et un état d'esprit toujours impeccable, a posé des problèmes à toutes les nations de sa poule et est même venue à bout des explosifs Canadiens.Irlande-Canada : 50-7France-Italie : 32-10France-Roumanie : 38-11Italie-Canada : 23-18Irlande-Roumanie : 44-10France-Canada : 41-18Irlande-Italie : 16-9Canada-Roumanie : 15-17Italie-Roumanie : 32-22France-Irlande : 9-24