Comment avez-vous digéré ce quart de finale très compliqué face à l'Écosse qui était en plus particulier pour vous (100ème cape) ?
Matt Giteau : Je crois qu’on a fait preuve d’une grande force de caractère à la fin. Personnellement, je suis simplement heureux que l’aventure se poursuive une semaine de plus. On est très fiers du calme qu’on a su conserver quand ils ont marqué un essai à quatre ou cinq minutes du terme. On a pu les renvoyer dans leur moitié de terrain et leur mettre la pression. Ça nous donne énormément de confiance car la compétition est très dure pour nous après cette phase de poule compliquée. La 100ème cape était quelque chose de sympa, mais je pense que le trophée d’Homme du match aurait dû revenir à un autre membre de l’équipe.
Le Top 14 est remis en cause après l'élimination du XV de France, qu'est-ce qui a changé pour toi depuis que tu joue au Rugby Club Toulonnais ?
Matt Giteau : Ce Mondial est spécial pour moi car je ne pensais pas y participer il y a six mois. C'est grâce à Toulon que je suis là maintenant, c'est un club qui m'a donné une autre chance, un autre challenge. Il me donne aussi beaucoup de temps car j'ai deux enfants. C'est aussi grâce à Michael Cheika qui m'a fait confiance en me reprenant dans le groupe australien.
Pense-tu qu'il y a une réelle différence entre le rugby de l'hémisphère nord et celui de l'hémisphère sud ?
Matt Giteau : Je crois que les conditions climatiques ont une grande influence sur le jeu pratiqué. Le Tournoi des Six Nations a lieu en hiver, le ballon est donc plus glissant et plus difficile à contrôler. C’est probablement la raison pour laquelle ça joue plus au près. Mais quand le ballon est sec, on voit ces équipes également tout à fait capables de proposer un jeu rapide. Ce week-end, il aurait suffi que le ballon rebondisse une fois différemment pour que les résultats soient totalement différents. Il n’y a pas de si grandes différences que ça entre eux et nous.
L'Argentine est votre adversaire en demi-finale, quel regard portez-vous sur cette équipe ?
Matt Giteau : Ils sont très bons à chaque Coupe du Monde. Ils donnent toujours l’impression de monter d’un cran pour cette compétition. Ils sont incroyablement dangereux, on a vu ce qu’ils étaient capables de faire contre l’Irlande et ils ont aussi poussé la Nouvelle-Zélande dans ses derniers retranchements lors du premier match. Ils ont été bons à chaque match, disposant assez facilement de leurs adversaires.
En face de vous, il y aura Juan Martin Hernandez, "El Mago", que pensez-vous de ce joueur ?
Matt Giteau : C’est un bel homme. Je n’arrêtais pas de lui dire quand il était à Toulon. Il a une bonne technique, il est costaud, il est présent en défense et il apporte beaucoup de stabilité à cette équipe. Je sais ce que c’est, de jouer avec lui. Surtout dans les gros matchs. C’est un très, très bon joueur, il a confiance en ses moyens et il fait des choses que beaucoup de rugbymen ne peuvent pas faire. C'est simple, il y 4-5 ans, c'était le meilleur joueur du monde, il sait tout faire.
Comment va Mario Ledesma car c'est un match très particulier pour lui qui a participé à la dernière Coupe du monde avec l'Argentine...
Matt Giteau : Je ne sais pas, il faut lui demander (rire). Ce que je sais c'est qu'il est très important pour nous, on voit aujourd'hui toutes les améliorations qu'il nous a apporté notamment dans les rucks et la mêlée.