Max Guazzini : "on est obligé de se soumettre au calendrier"

Sud Radio Sports : Qu'est-ce vous avez pensé de cette nouvelle équipe de France ? Max Guazzini : Il faut laisser le temps au temps, Rome ne s'est pas fait en un jour. Moi j'ai confiance et beaucoup d'espoir. De toute façon, je suis supporter de l'équipe de France. Vous dites que la défaite contre les Gallois était belle, mais pour moi, seule la victoire est belle dans le sport. J'ai confiance en Guy Noves et dans le staff de l'équipe de France.Beaucoup d'encre a coulé, comme chaque année, sur cette histoire de calendrier et de doublons. Plusieurs présidents de club se sont plaints de l'absence de leurs joueurs internationaux. Quel est l'avis de la ligue française de rugby par rapport à ça ? Je ne donne pas l'avis de la ligue, mais mon avis personnel. Il y a une coupe du Monde et tous les quatre ans c'est le même discours. Le calendrier est international, on est obligé de s'y soumettre. Dans les dates qu'il reste, il y a la coupe d'Europe, puis le Top 14. On ne peut pas faire entrer un éléphant dans un magasin de porcelaine. C'est comme ça, ça s'impose à nous. En 2000, le stade français est champion de France et pourtant nous avions beaucoup de joueurs en équipe de France et il y avait des doublons aussi. On ne va pas passer à 12 clubs, car il faut une représentation géographique plus large. Déjà, on souhaite tous qu'il y ait un club dans le Nord. Pour les doublons, malheureusement, à la ligue on en est bien conscient, mais qu'est ce que vous voulez qu'on fasse? On ne va pas supprimer la Coupe d'Europe pour gagner des dates. Il ne peut pas y avoir une sorte de concile pour régler tout ça ? C'est n'est pas le rugby français qui doit être réformé, mais le rugby mondial. Nous ne sommes pas maîtres du rugby mondial. En plus, la fédération française voudrait rajouter une autre date. Je ne sais pas si ça aura lieu ou pas. Mais il n'y a pas d'autres solutions. Je suis contre le fait de passer à 12, je préférerai plutôt passer à 15. C'est pour la symbolique ?Pour la symbolique oui, mais aussi puisque comme de toute façon il faut donner du repos aux internationaux, il y aurait un week-end ou un club ne jouerais pas. Personnellement, je trouve que ce serait mieux. Ça permettrait d'avoir deux matchs supplémentaires et dans des cas comme cette année, ça permettrait aux clubs de pouvoir se rattraper sur deux matchs. Les clubs sont les pourvoyeurs des joueurs de l'équipe de France. Ils considéreront toujours qu'il y a un manque d'équité quand leurs meilleurs joueurs seront mobilisés à des moments clés de la saison.Ça a toujours été comme ça. C'est quoi les solutions ? Un top 10. Donc si ce n'est pas un Top 12, on reste au statu quo ? Je crois que c'est l'occasion de donner l'opportunité aux jeunes joueurs. De toute façon, une saison ne se joue pas sur deux ou trois matchs. Ça peut se jouer sur un match à la fin, bien sûr. Le championnat n'est pas faussé en utilisant les joueurs internationaux ? Forcément qu'il est faussé, on est d'accord, mais on n’a pas d'autres solutions. Je crois qu'il faut le prévoir et que c'est comme ça. Quand j'étais président du Stade français, on avait 6 ou 7 joueurs en équipe de France et on a fait avec. La solution n'est pas de prendre des joueurs étrangers. Je trouve que pour un club c'est une fierté d'avoir des joueurs en équipe de France. D'abord parce qu'ils lèvent leur niveau de jeu, car les joueurs rencontrent de grandes équipes et qu'ils sont encore meilleurs quand ils reviennent en club. Alors je crois que quand ils sont absents il faut faire jouer des jeunes et les lancer. Regardez Jules Plisson, il a été lancé comme ça et d'autres aussi.Le calendrier actuel incite quand même à aller chercher des joueurs étrangers ? Il y a une limite à tout. Qu'il y ait quelques joueurs étrangers, c'est bien, s'ils sont de bons niveaux. Mais il y a trop de joueurs étrangers en France, c'est clair et c'est net. On est en train de se mondialiser. On prend des joueurs étrangers moyens parce qu'ils sont un peu mûrs et ils prennent la place des jeunes joueurs français, c'est dommage. Exceptionnellement avec la tenue de l'Euro en France, la finale du Top 14 aura lieu à Barcelone le 24 juin prochain et pas au Stade de France, vous êtes un peu responsable des festivités, elles seront à connotation catalane ? Vous verrez, on ne va pas raconter. Mais déjà, sur toutes les places que l'on a mises en vente, c'est complet. Il y aura 98 000 spectateurs. Une partie des places a été donnée à des clubs espagnols, s'ils les rendent on peut en récupérer. Mais c'est vrai qu'à ce jour, et c'est formidable, il n'y a plus de places. C'est énorme. C'était quand même un pari d'aller jouer un vendredi soir à Barcelone. On va faire des festivités parce que le stade permet bien de le faire, mais c'est la surprise.