Ancienne vedette du rugby français, Frédéric Michalak n’est toujours pas à la retraite, loin s’en faut. Débarqué à Lyon en 2016 après une carrière qui l’aura vu porter le maillot du Stade Toulousain, des Sharks de Durban (Afrique du Sud) et du RC Toulon, le demi d’ouverture revit dans le Rhône, lui qui devrait très prochainement signer une prolongation de contrat. Dans une interview au Figaro, il dresse un constat assez critique sur l’évolution du Top 14 et sur son niveau actuel.
"Le plus souvent, ce n’est pas du très haut niveau"
"Si on compare au niveau international, le Top 14, c’est facile. Il n’y a pas énormément de temps de jeu effectif. C’est la longueur du championnat qui est dure, mais le niveau de jeu n’est pas exceptionnel. Il y a quelques matchs intenses mais, plus souvent, ce n’est pas du très haut niveau. Mais c’est dû à la particularité du Top 14 : un championnat avec énormément d’enjeux donc de pression. Certains clubs ne jouent pas pour gagner, mais pour ne pas perdre. Alors, pour ne pas perdre, tu ne fais que taper dans le ballon et bien défendre. Si toutes les équipes essayaient de gagner, on aurait plus de mouvements, d’inspirations, de spectacle", assure-t-il avant d’évoquer l’éternelle polémique sur le nombre de joueurs étrangers dans le championnat.
"3 ou 4 étrangers par club ça suffit, pas besoin d’en avoir 25 !"
"D’abord, on entend un peu trop de monde qui crache dans la soupe et je trouve ça plutôt déplaisant. Ceci dit, depuis plusieurs années, on souligne que les Français accèdent de plus en plus difficilement au plus haut niveau. Un exemple : à mon époque, quand un joueur se blessait, on faisait monter un jeune en équipe première. Aujourd’hui, le club recrute un joker médical, ne prend plus le temps de faire confiance à un jeune… Quand les joueurs étrangers apportent une plus-value, que les jeunes progressent à leur contact, que ça apporte en termes de marketing, je n’y trouve rien à redire. Mais trois ou quatre par club, ça suffit. Pas besoin d’en avoir 25 ! En France, on est les seuls à avoir cette politique. Ailleurs, on limite le nombre d’étrangers pour laisser la place aux joueurs locaux. Mais j’ai l’impression que ça va enfin changer chez nous…", ajoute-t-il, plaçant visiblement beaucoup d’espoirs dans l’accession de Bernard Laporte à la présidence de la FFR.