Vendredi à suivre en direct sur Sud Radio, le Racing 92 se déplacera à la Rochelle pour remporter un barrage à domicile. Les Rochelais, eux, jouent pour une septième place au classement. Rémi Talès, demi d'ouverture au Racing 92 se confie à Sud Radio Sports sur la saison en cours, la défaite en coupe d'Europe et les matchs à venir. Entretien. Anthony Tallieu : Tu es sorti à la mi-temps du match contre Pau, la cheville a pris un petit coup, ça va mieux ? Rémi Talès : Ça va mieux de jour en jour, c'est une petite entorse, j'espère que ça pourra être bon pour vendredi. En tout cas, on fait tout avec le staff pour que je sois dans le groupe. La semaine dernière lorsqu'on a demandé à Laurent Travers si l'équipe allait pouvoir se remettre de la défaite en finale de coupe d'Europe, il a dit que la réponse viendrait des joueurs sur le terrain, tout n'a pas été parfait contre la section paloise, mais il y a quand même eu cette victoire bonifiée. Comment le groupe l'a-t-il vécu ? Ça permet de vite évacuer et de repartir sur un nouvel objectif. On avait pour objectif de gagner le match de Pau, ça a été fait avec le bonus en plus. C'est vrai que ça n'a pas été parfait, mais on a vu que sur l'engagement et la détermination, l'équipe a répondu présente, c'est plutôt bon signe pour la fin de la saison.Dan Carter blessé, tu es de nouveau le titulaire à l'ouverture. On imagine que c'est plaisant pour toi ? C'est vrai que je bénéficie de la blessure de Dan sur les dernières semaines, j'ai pas mal joué et ça fait du bien, ça permet de retrouver de la confiance, de pouvoir enchaîner les matchs et de se sentir de mieux en mieux sur le terrain. Après, je souhaite à Dan de revenir le plus vite possible.Comment as-tu vécu la finale de la Champions cup ? On sait que Dan a été titularisé alors qu'il était un peu amoindri, les coachs t'ont parlé par rapport à ça ? C'était normal, attendu ?C'était très clair depuis le début avec le staff : si Dan était apte, il débutait. C'est tout à fait logique, le choix je le comprends. Moi j'étais content d'être dans le groupe, car vu la qualité de l'équipe et des joueurs qu'il y a, c'est déjà dur d'être dans les 23. Dan s'est fait mal et j'ai eu la chance de rentrer assez vite quand même. Ça aurait été mieux, dans tous les cas, que l'on gagne.
"Quand c'est Dan Carter ton concurrent, tu ne peux que l'accepter et travailler à ses côtés"
Tu t'étais fait un peu mal à l'épaule, tu as eu peur ?Sur le coup je savais que ce n'était pas grave, en plaquant Farell j'ai pris son coude sur un nerf à l'épaule donc ça m'a donné des fourmis. Ça arrive quelques fois donc je savais que ce n'était pas très grave, mais c'est vrai que sur le coup, c'est assez douloureux.Si tu joues contre La Rochelle, ce sera ton seizième match de la saison, comment juges tu ta saison pour l'instant, à titre personnel, par rapport à ton temps de jeu et à tes prestations ? Déjà elle est très longue, j'avais commencé la préparation à la coupe de monde le 18 juin donc ça fait presque un an maintenant. Elle était en plusieurs étapes, il y a eu la coupe du monde, qui s'est terminée sur une grosse déception. Après on a enchaîné avec le club, j'ai vite joué ici. C'est vrai qu'il y a eu l'arrivée de Dan qui a fait que j'ai beaucoup moins joué. Ce n'était pas forcément évident à vivre au début. Mais je respecte amplement, quand c'est Dan Carter qui est ton concurrent tu ne peux que l'accepter et travailler à ses côtés. Après j'ai réussi à renchainer un peu plus. Il y a eu de tout, de bons matchs, des matchs moyens, j'espère continuer à jouer le plus longtemps possible dans cette équipe et gagner le plus de temps de jeu.Ce n'est pas une question piège, mais est-ce que l'équipe de France te manque ? Tu y penses encore ?Forcément, elle manque à tout le monde. Une fois qu'on a été international, pour n'importe quel joueur de rugby, c'est quelque chose d'immense. J'ai 32 ans et le staff l'a pas mal répété, qu'ils partent plutôt avec des jeunes. Je le comprends tout à fait et je ne suis pas le titulaire ici. Aujourd'hui, l'équipe de France est un peu loin, mais si un jour le staff refait appel à moi j'irai avec grand plaisir.
"Si on veut aller le plus loin possible, il faut gagner à La Rochelle"
Vendredi ce sera La Rochelle, un match décisif qui conditionnera un peu la fin de saison pour un barrage à domicile ou à l'extérieur. Il vaudrait mieux le gagner quand même ? Il faut le gagner, on voit que Toulouse revient très bien en cette fin de saison. Je crois qu'ils ont un calendrier quand même plus favorable que le nôtre. Si on veut aller le plus loin possible dans la compétition, il faut qu'on gagne le match à La Rochelle, pour continuer de reprendre confiance en notre jeu et en nous. Et surtout s'assurer au minimum une place de barragiste à domicile, car on connait tous l'avantage de recevoir un match. Ancien maritime, tu as connu la Pro D2 et le Top 14 avec cette équipe de La Rochelle. Est-ce que comme beaucoup de joueurs qui sont passés là-bas, tu en gardes un souvenir extraordinaire ? Comme tous les joueurs, c'est vrai que c'était fabuleux, j'ai vécu cinq années extraordinaires. On était plus jeunes, on avait une super bande de potes. On a eu énormément de phases finales et j'ai pu connaître l'accession en Top 14 alors que ça faisait longtemps que le club échouait à ce niveau-là. Je t'avoue que j'ai hâte d'être vendredi pour retrouver l'ambiance qu'il y a. Pour moi c'est un des plus beaux stades du Top 14.C'était ta première saison en Top 14 avec La Rochelle, ça reste forcément dans la carrière d'un joueur ?Forcément, c'est vrai que c'est là ou tout a commencé. J'ai quand même fait 3 ans et demi pro dans mon club formateur à Mont-de-Marsan, mais c'est La Rochelle qui m'a permis de continuer à grandir et de découvrir le Top 14. Même si on était descendu, je pense qu'on avait quand même réalisé une très belle saison, surtout en terme de contenu. On s'était vraiment régalé et c'est vrai que je dois beaucoup à ce club-là.