Après une quatrième démission au sein de la Commission d'appel de la FFR et malgré le démenti hier de son président, Jean-Daniel Simonet, Bernard Laporte est toujours au coeur d'une affaire de favoritisme présumé. Le président de la FFR s'est donc expliqué ce mercredi matin dans une interview accordée au Parisien ayant pour but "d'apaiser les tensions».
Bernard Laporte nie formellement avoir exercé des pressions sur la commission d'appel pour favoriser le club de Montpellier, mais il a confirmé avoir appelé Jean-Daniel Simonet. «J'ai donné un éclairage politique après une crise grave avec le rugby professionnel qui nous avait menés devant le Conseil d'Etat. Le temps était à l'apaisement. J'ai appelé M. Simonet pour porter à sa connaissance ces événements afin qu'il en tienne compte dans sa décision, dans le respect de l'indépendance de la commission d'appel. N'oubliez pas que depuis les trois dernières années, cette commission a jugé 29 dossiers. Vingt se sont traduits par un amoindrissement des peines. Il n'y a donc rien d'exceptionnel».
"Il est instrumentalisé, c'est évident."
Avant de poursuivre en fustigeant Philippe Peyramaure, le premier membre de la Commission d'appel de la FFR a avoir démissionné et l'auteur de la lettre au JDD. «Dans la réunion de la commission en question, trois personnes sont présentes ce jour-là. Une seule a démissionné, celle qui est le représentant de la Ligue. Cela peut poser des questions (...) Il est instrumentalisé, c'est évident. S'il était si fort, si professionnel et si indépendant comme vous le dites, il n'aurait pas signé le procès-verbal de la commission dont il était le secrétaire de séance et aurait démissionné sur le champ. Je rappelle que cette même commission, dont les membres n'ont pas changé depuis mon élection, m'a infligé seize semaines de suspension il y a deux ans quand j'étais manager de Toulon. On ne peut donc pas m'accuser d'avoir placé des hommes à moi, contrairement à ce qui a pu être fait dans d'autres gouvernances.»
"J'irai au bout de mes réformes."
En conclusion, Bernard Laporte a totalement réfuté l'idée de démissionner. "Jamais. J’irai au bout de mes réformes, dans l’intérêt du rugby amateur et de l’équipe de France, même si cela dérange". Même s'il a reconnu une erreur de jugement en ayant passé un contrat d'image avec la société de Mohed Altrad, le président de Montpellier. «C'est pour cela que j'y ai mis fin avec effet rétroactif. Mais je n'ai rien dissimulé. Comment me serais-je caché d'intervenir devant des salariés d'Altrad, donc en public, à l'heure des réseaux sociaux ? Ces séminaires représentent ma seule source de revenus (...) Lundi, je suis allé voir Mohed Altrad pour lui annoncer que des gens médisants et malveillants utilisaient cette affaire pour polluer le rugby alors que tout est légal. J'ai renoncé pour protéger l'institution mais aussi le potentiel partenariat entre le groupe Altrad et la FFR.»