François Guionnet, Jean-Pierre Humbert et Alain Roumégoux, présidents des clubs de Massy, Bourg-en-Bresse et Albi (Fédérale 1) étaient les invités ce dimanche de Xavier Barret, Julien Plazanet et Arnaud Rey dans Sud Radio Rugby. Même s'ils ne jettent pas l'éponge pour la montée en Pro D2, ils ont débattu autour de cette proposition d'un nouveau championnat national. Une formule qui a ensuite été officiellement proposée par le président de la FFR, Bernard Laporte.
Jean-Pierre Humbert : Je milite toujours, dans l'hypothèse où il n'y aurait pas de montée en Pro D2, pour une poule nationale et que l'aide financière prévue pour les deux clubs qui devaient monter en Pro D2 soit répartie pour créer cette division et aider ces clubs à être plus forts surtout par rapport à la crise économique actuelle. Il y aura quand même des baisses de sponsoring et probablement de fréquentations dans les stades. Je milite donc pour la création de cette division intermédiaire et que l'on soit aidé financièrement par la Fédération Française de Rugby.
Je crois qu'il y avait un contrat avec l'Équipe TV qui se terminait cette année et je profite d'être en compagnie des présidents Guionnet et Roumégoux pour justement proposer que l'on se serre les coudes pour aller voir cette chaîne, leur dire qu'il y a ce nouveau championnat et que nous sommes prêts à leur vendre.
François Guionnet : Il y a effectivement du "pour" à ce projet de poule nationale. Si cela peut intéresser des diffuseurs et amener de la visibilité, il pourrait y avoir de l'accompagnement financier et cela peut préparer de manière plus efficace à la montée en Pro D2. Je ne dirais pas le contraire car la dernière poule unique que nous avons gagné avec Massy, on est monté en Pro D2 et c'est la seule fois que l'on s'est maintenu sur nos quatre accessions. Sportivement, c'est intéressant.
Derrière cette poule nationale, il peut y avoir un autre avantage pour des clubs comme Bourg-en-Bresse, Albi et Massy qui ont développé une politique de formation. Aujourd'hui, les Centres de formation de Pro D2 et Top 14 sont plus protégés que ceux des clubs fédéraux. Si un jeune de mon club reçoit une proposition d'une structure professionnelle après une année de formation chez nous, il peut y aller sans aucun défraiement pour le club de Massy qui a contribué à sa formation. À l'échelon professionnel, dans ce cas il pourrait y avoir un défraiement d'environ 50 000 euros.
Après, il faut que nous soyons accompagnés. Pour Massy, quand on voit les clubs que nous pourrions affronter dans cette poule, ce sont en majorité des clubs du sud donc des déplacements sur deux jours. Cela fait des surcoûts.
Maintenant, on n'a pas envie de jeter l'éponge (pour la montée en Pro D2 ndlr) mais on a envie que cela se passe bien et avec bon esprit. On est dans un environnement qui ne nécessite pas des aigreurs ou des recours, d'ailleurs on ne saurait même pas contre qui les faire, contre un virus ? Ce n'est pas l'idée. Dans le monde du rugby, on ne peut pas apprendre aux gamins à respecter l'arbitre et déposer un recours dès qu'il y a une décision qui ne nous convient pas. On souhaite que ça se règle, de la meilleure des manières et peut-être le plus vite possible car on est dans une position inconfortable notamment pour le recrutement. On ne perd pas espoir.
Alain Roumégoux : J'étais pour la poule unique d'accession que l'on avait fait il y a deux ans. Mais on s'est rendu compte qu'il n'y avait pas assez de clubs éligibles, c'est le malheur du rugby français, fédéral et amateur. Si on veut faire une poule comme ça, il faut des clubs professionnels ou semi-professionnels qui ont des moyens. Il n'était pas normal que cinq clubs seulement soient éligibles à cette époque. C'est bien de faire une poule Elite mais il faut qu'ils amènent des moyens pour aider les clubs à se structurer et à monter un centre de formation. Ceux qui sont bénévoles dans les clubs amateurs devront être salariés dans une structure professionnelle notamment sur certaines prestations. C'est assez complexe donc oui, on peut faire une poule comme cela mais il faut voir tous les critères car je confirme qu'il y aura des déplacements. Il faudra notamment aller à Massy et je préfère y aller en Pro D2 (...) Je me battrais jusqu'au bout et je vais y arriver (pour la montée en Pro D2 ndlr), on va y arriver. On ne va pas lâcher et on va continuer.