Le XV de France a rendez-vous vendredi avec l'Argentine pour son dernier match d'une année 2024 contrastée sur le plan sportif mais embellie par la victoire de prestige contre les All Blacks la semaine passée.
Gare au relâchement! Si l'équipe d'Argentine n'a pas le pedigree de la Nouvelle-Zélande, le demi-finaliste du Mondial-2023 a connu une belle année, ayant également battu les All Blacks mais aussi les champions du monde sud-africains.
Dans cette tournée d'automne, elle a aussi écrasé l'Italie (50-18) avant de perdre de peu en Irlande (22-19).
Mais il est vrai que côté français, les matches de novembre sont en grande partie une réussite qu'une défaite ne viendrait pas gâcher, mais tout de même assombrir.
Ce petit point d'avance (30-29) face à la Nouvelle-Zélande permet de voir le verre à moitié plein, après un Tournoi 2024 terminé deuxième, mais qui avait entraîné des critiques sur le jeu des Bleus.
"Je vous trouve dur sur 2024", a répondu Fabien Galthié aux journalistes après la victoire contre la Nouvelle-Zélande. "Pour le moment nous sommes la meilleure nation européenne" sur l'année, la France n'ayant subi que deux défaites, tout comme l'Irlande, contre sept pour l'Angleterre.
Parmi ces deux défaites, se trouve notamment l'Argentine, le 13 juillet (33-25), dans un contexte lourd après l'arrestation d'Hugo Auradou et de Oscar Jegou, qui sont encore actuellement inculpés pour viol aggravé. Le parquet a requis un non-lieu, mais la décision de la justice n'est pas encore tombée.
La belle victoire lors du premier test-match en Argentine (28-13) a aussi été éclipsée par les dérives hors du terrain.
Toutefois, le XV de France sera radicalement différent de cet été: en comparant avec le second Argentine-France, seuls cinq noms sur 23 sont similaires, dont deux titulaires (Gros en première ligne et Barré à l'arrière).
- Concurrence -
"C'est une année de transition post-Coupe du monde qui est à la fois très riche et très difficile à traverser", explique Galthié.
Ce constat est vrai pour quelques joueurs qui ont subi un net déclassement, le dernier en date étant le troisième ligne centre Grégory Alldritt, même pas dans le groupe pour l'Argentine alors qu'il avait joué le Tournoi en tant que capitaine.
Matthieu Jalibert, déclassé dans la hiérarchie des ouvreurs, n'a lui même pas fait la dernière semaine à Marcoussis pourrait à la place jouer samedi à Vannes, avec son club de l'Union Bordeaux-Bègles.
Le troisième ligne Charles Ollivon, pas dans le groupe contre le Japon puis remplaçant face à la Nouvelle-Zélande, est lui de retour comme titulaire, preuve que les rétrogradations ne sont pas un chemin sans retour.
"On arrive tous à prendre conscience du fait qu'il y a beaucoup de monde à tous les postes, du fait aussi que ce n'est pas forcément des punitions ou des choses définitives, qu'il faut aller de l'avant, s'accrocher, ne pas lâcher et que les portes finissent par se rouvrir derrière" a souligné en conférence de presse son binôme de chambre Gabin Villière. Il le sait bien: titulaire aux deux premiers matches du Mondial-2023, il n'a porté de nouveau le maillot bleu qu'un an après contre la Nouvelle-Zélande.
L'année a permis aussi l'éclosion de nouveaux joueurs, comme Louis Bielle-Biarrey et Paul Boudehent, trois essais chacun en novembre et qui seront titulaires vendredi.
Les Bleus n'ont eu que six jours de récupération, un de moins que l'Argentine, après deux matches très énergivores, avec plus de 200 plaquages réalisés à chaque fois.
"Il faudra la même énergie", a prévenu Gabin Villière.
Les Français connaissent notamment les Argentins du Top 14, dont l'arrière Juan Cruz Mallia, auteur d'un spectaculaire essai contre l'Irlande et d'une année 2024 de grande qualité avec le Stade toulousain. Dix joueurs du Top 14 sont sur la feuille de match d'une équipe qui a très peu changé par rapport à la défaite sur le fil contre l'Irlande.
AFP / Paris (AFP) / © 2024 AFP