En parallèle des matchs du XV de France de rugby, l’équipe de France des moins de 20 ans, les "bleuets" feront aussi leurs preuves sur le terrain. Thomas Lièvremont, le nouveau manager de cette équipe, était l’invité de Romain Almaric sur Sud Radio Sports. Sud Radio Sports : Le premier match des bleuets face à l'Italie, en parallèle de l'équipe de France, ce sera donc vendredi 5 février à Neuvers. Tu as livré ton groupe, ils sont 23 à être convoqués. Il y a une vraie révolution à la tête des moins de 20 ans ? Thomas Lièvremont : "On est dans la continuité. Le groupe qui a fait la coupe du monde en 2015 était composé de joueurs nés en 96. Cette année nous pouvons faire jouer des jeunes de 20 ans et moins. Il y a donc une belle ossature de joueurs de 96 renforcer par d'autres jeunes joueurs de 97."Le grand public connait peu les noms de ces joueurs, est – ce que c'est handicapant pour le sélectionneur que tu es ? "On n'est pas forcément sujet à prendre sur le palmarès. Forcément, lorsque les joueurs évoluent en Top 14, ça prouve une certaine valeur. Mais on est en contact avec les centres de formation, on suit les joueurs qui sont dans la formation française depuis deux ou trois ans déjà. Rares sont les joueurs qui passent à travers les mailles de la détection, même s’il y en a."On voit qu'il y a aussi des joueurs qui sont licenciés dans des clubs de top 14, mais qui ne font pas forcément partie de l'effectif. Ce n'est pas un problème qu'ils n'accèdent pas au haut niveau tout de suite, même s'ils ont bientôt 20 ans ? "La chance c'est que la majorité d'entre eux s'entraînent avec les pros. Les joueurs qui sont pris au pôle France viennent une semaine par mois s'entraîner avec une équipe de France de moins de 20 ans. Très peu d'entre eux font des feuilles de match, mais c'est arrivé en Top 14 et en Pro D2. L'important, c'est de s'entraîner au quotidien avec des grands et même parfois des très grands, puisque parfois ils sont au contact d'internationaux français ou étrangers."C'est plus dur de sélectionner sans la médiatisation autour, notamment la télévision ? "Ce n'est pas plus compliqué qu'avec les seniors. On se base sur les listes des années précédentes et on est au contact permanent des clubs pour des révélations ou des joueurs qui auraient une maturation rugbystique ou physique un peu plus tardive que d'autres et qu'on va récupérer. Aujourd'hui, on est capable de récupérer tous les matchs pour les analyser. Il est très rare de passer a coté d'un joueur. Je dirai que c'est même plus facile qu’avec les seniors parce qu'il y a peut-être un peu moins de choix."Tu as été nommé manager en remplacement de Fabien Pelous qui est parti du côté de Toulouse avec de nouvelles fonctions. Tu es donc nouveau sélectionneur, au même titre que Guy Novès pour l'équipe de France senior. Est-ce qu'il y a un lien entre vous deux sur l'état d'esprit ? "J'ai été aussi nommé pour la volonté commune. D'abord parce que Fabien m'a laissé le poste, mais surtout parce que la génération de Jean-Frédéric Dubois, de Yannick Bru ou de Gérald Bastide, c'est aussi la mienne. Il fallait établir un lien entre la vraie et la grande équipe de France et toute la formation avec les moins de 20 et les moins de 18 ans. Ce lien est très important. C'est pour ça qu'aujourd'hui nous nous voyons régulièrement pour qu'il y ait un message et un état d'esprit commun."Et au niveau du projet de jeu ? "On se rapproche énormément du jeu de l'équipe de France, à quelques exceptions près du fait de l'immaturité de certains joueurs et de certains postes. En moins de 20 ans, il n'y a pas les mêmes capacités physiques ou techniques. Mais le cadre commun, nous le partageons entièrement avec l'équipe de France."Avec un objectif assez précis. Le tournoi arrive, il faut que les bleus brillent, et les bleuets aussi ? "Les bleuets doivent briller. On essaye de ne pas mettre de pression sur les joueurs sur un objectif de résultat, mais plutôt sur un objectif de comportement. Ce sont de jeunes joueurs, ils sont en perfectionnement."L'amour du maillot bleu, ça comment très jeune, ça veut dire que votre discours va insister sur le fait de se transcender avec ce maillot ? "J'ai eu la chance de porter ce maillot, je sais ce que ça représente d'être fier de son pays. Encore une fois je trouve des jeunes assez mûres et assez matures pour bien assimiler cette responsabilité. L'équipe de France doit rester un endroit où on a une attitude exemplaire parce que l'on représente son pays. On insiste là-dessus, mais je dirai que ces jeunes partagent complètement notre point de vue."
T.Lièvremont : "Les bleuets doivent briller"
Par Mathilde Régis
En parallèle des matchs du XV de France de rugby, l’équipe de France des moins de 20 ans, les "bleuets" feront leurs preuves sur le terrain. Thomas Lièvremont, le nouveau manager de cette équipe, était l’invité de Romain Almaric sur Sud Radio Sports.