"Après des finales perdues, Joël s'est souvent posé la question de savoir s'il avait une valeur ajoutée à apporter chaque année. C'est quelqu'un qui est excessivement engagé avec la section paloise puisque c'est toute sa vie. Au-delà de ça, c'est aussi quelqu'un de très professionnel qui se pose de vraies questions sur le fond." Malgré les qualités de Joël Rey relevées par le président du club, l'entraîneur des avants depuis huit saisons ne fera bientôt plus partie du projet de croissance souhaitée à la section paloise : "On cherche à créer quelque chose de nouveau un peu tous les ans, mais aussi à amener une valeur ajoutée nouvelle au sein d'un groupe" a précisé Bernard Pontneau, interrogé par Judith Soula.Le départ officiel de l'entraîneur des avants interroge également sur l'avenir de David Aucagne, l'entraîneur des lignes arrières encore sous-contrat pendant un an. Le président du club l'affirme, il s'agissait bien d'un véritable tandem entre les deux entraîneurs : "la position de David à un petit peu changé puisqu'il n'était plus sur la défense depuis six mois. Il est certain que sur la fin de l'année, David n'aura pas la même fonction, je dirai, dans le coaching quotidien. Mais il est toujours sous contrat avec nous." Si l'entraîneur des arrières souhaite partir plus tôt que prévu, le président du club se dit ouvert à la discussion : "il est bien évident qu'on est dans le dialogue et la compréhension à la section paloise. C'est quelqu'un qu'on a mis au centre de formation pendant deux ans. Il avait les moins de 20 ans de l'équipe de France donc on l'a doucement programmé pour, entre guillemets, prendre l'équipe première. Tout ça a été fait en construction avec les hommes eux-mêmes."
Nouvelle-Zélande – France : "deux cultures qui marchent bien ensemble"
Le président n'a pas souhaité couper court à la rumeur du remplacement de Joël Rey par l'ancien pilier des All Blacks : Carl Hayman. "Vous en saurez plus vendredi sur le staff de l'année prochaine", a-t-il promis en souriant. Pour autant, la culture néo-zélandaise semble bien avoir conquis l'homme : "En amoureux du rugby, c'est un rugby qui m'a toujours plu. À côté de ça, je dirai qu'on se retrouve sur notre modèle sportif et surtout sur notre process de travail. Les joueurs néo-zélandais sont très attachés à leurs clubs de base et à leurs racines. Je pense qu'ils trouvent chez nous tout un tas de valeurs de ce style qui leur convient bien et qui leur permet de s'épanouir. Je pense que c'est une rencontre. C'est peut-être tout simplement ça : deux cultures qui marchent bien ensemble."
Objectif maintien : "trois ou quatre ans d'adaptation sont nécessaires à ce niveau-là"
Si l'objectif affiché du club pour cette saison est le maintien en Top 14, le président souhaite d'abord être bien installé dans le championnat avant de voir ses objectifs à la hausse : "de manière générale, il faut un peu de temps pour bâtir quelque chose de probant et de solide en Top 14. Je pense que trois ou quatre ans d'adaptation sont quand même nécessaires à ce niveau-là pour changer d'objectif. Si on se réfère à des clubs qui ont bien réussi, comme Bordeaux par exemple, ils commencent à réfléchir à des qualifications européennes ou an Top 6 après avoir prouvé qu'ils étaient dignes de cela, mais aussi avoir montré qu'ils avaient un groupe pour le faire."Si la saison de cette année est à la hauteur de ses espérances, il évoque tout de même quelques regrets sur les matchs perdus à domicile et ne souhaite pas vraiment évoquer la dernière défaite face à Toulon. "On vient de toucher un petit peu ce qu'il nous manque. La saison n'est pas finie, donc il faudrait assurer le maintien de la plus belle des manières sur les cinq journées qu'il reste. C'est comme ça que l'on prépare une bonne saison pour l'année prochaine." Une future saison que le président voit déjà certainement comme "encore plus difficile que cette année."