Deux matchs en cinq jours, comment avez-vous géré ce court délai entre l'Italie et la France ?
Kieran Crowley : C’est surtout difficile d’un point de vue mental. Évidemment, il y a la dépense physique, mais le mental en prend un coup aussi. Quand on joue des matches internationaux, ça prend généralement une semaine de se retaper. Chacun gère les choses différemment, donc il faut essayer de sentir où en est chaque joueur. Tyler Ardron : C’est dur. Le plus compliqué, c’est qu’on manque de temps pour bien analyser l’adversaire. Il faut donc se focaliser sur ce qu’on peut faire nous quand les délais sont si courts. Normalement, on aurait travaillé des solutions pour défendre contre eux. Mais une semaine comme celle-ci, on s'est plutôt centré sur ce qu’on sait faire et on a bien potassé nos systèmes habituels.
Du coup, le groupe aligné face à la France comprend des joueurs inexpérimentés, est-ce compliqué de faire tourner entre deux grosses affiches ?
Kieran Crowley : On a joué l’Italie il y a cinq jours et on doit encore jouer dans cinq jours, donc ça nous fera trois matches en 10 jours. Pour certains joueurs, ça fait beaucoup. Il a fallu gérer tout ça pour mettre en place l’équipe que l’on estime la plus à même de gagner ce match. Tyler Ardron : C’est bien d’aligner quelques joueurs moins expérimentés, parce qu’ils ne savent pas trop à quoi s’attendre. Pour eux, il s’agit juste d’un autre match, face à un nouvel adversaire. Il y a peut-être même un peu de naïveté par rapport à ce qu’on est supposé faire, mais je trouve ça très positif pour l’équipe.
Le XV de France est l'un des favoris de la poule, comment abordez-vous ce match face à une équipe dite supérieure ?
Kieran Crowley : On les connaît tous : un bon paquet d’avants, un alignement fort, une mêlée plutôt bonne, des gars capables de jouer en percussion comme Mathieu Bastareaud, et puis Scott Spedding, qui est très fort en contre-attaque. Il faut bien connaître les joueurs que l’on affronte, le fonctionnement de l’équipe et la philosophie de l’entraîneur. Mais l’essentiel, c’est qu’on fasse notre match. Tyler Ardron : Même si on joue les All Blacks la semaine prochaine, quand on s’entraîne et qu’on commence à étudier le rival, on trouve toujours des points faibles et on finit par se convaincre au fil de la semaine qu’une fois qu’on sera sur le terrain, l’adversaire importe peu. Quand on identifie les solutions possibles, on se dit qu’en s’appliquant bien, on aura forcément une chance.