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Ugo Mola : "Le Stade Toulousain a besoin de retrouver un cap"

Par Jérémy Jeantet

L'entraîneur du Stade Toulousain, Ugo Mola, fait le point sur la saison décevante de son club et se projette déjà dans les semaines à venir, pleines d'incertitudes.

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Sud Radio : Comment abordez-vous ces deux derniers matches de la saison, dans la mesure où il n’y a plus d’enjeu de qualification ?

Ugo Mola : Dans un souci de bien terminer avec l’aventure toulousaine de certains de nos grands joueurs, qui ont glané quelques titres dans les années 2000 et 2010, mais aussi avec le souci de la construction pour la saison à venir. On va terminer avec des objectifs très identifiés à l’intérieur du groupe, avec un match de Castres où on va s’étalonner contre une équipe qui joue la qualification et le match de Bayonne où ce sera le temps des remerciements.

 

Qu’est-ce qui différencie les deux équipes ?

Castres a, depuis quelques années, une forme de régularité à un très haut niveau, notamment sur les fondamentaux du jeu, la conquête, d’excellents buteurs, avec des joueurs capables de faire la différence un peu seul, à l’image de Rory Kockott dans les années 2015, 2016. Ça reste une équipe très difficile à manoeuvrer. C’est quasiment la meilleure équipe du championnat, c’est un cador du Top 14.

Diriez-vous qu’ils ont dépassé le Stade Toulousain aujourd’hui ?

Sur les dernières années, ils font champion en 2013, finale en 2014. Ils ont atteint comme nous les qualifications en 2015 et 2016. Force est de reconnaître que sur les quatre dernières saisons, ils sont devant le Stade Toulousain sur le plan des résultats. Ce club s’est donné les capacités de construire et de faire des choses très cohérentes.

Au moment du bilan de la saison, quel sentiment domine ?

Il y a de la frustration, mais aussi un petit sentiment de gâchis, au regard des circonstances qui ont été les notres. C’est toujours rageant d’être à mi-saison troisième ex-æquo du championnat avant la trêve internationale et de se retrouver au fin fond du classement lorsque les internationaux reviennent. On espérait être en mesure d’inverser cette spirale négative, on n’a pas réussi. C’est quelque chose qui est pesant, c’est vrai.

Est-ce qu’il y a une remise en cause individuelle ?

Il y a une remise en question, on ne peut pas se permettre d’être dans le déni. Quand les choses vont s’éclaircir, quand on saura qui fait quoi, les choses seront plus simples à mettre en place et une nouvelle saison démarrera.

Sentez-vous les joueurs affectés ou révoltés ?

Ils sont bien plus affectés. Les performances ne sont pas à la hauteur de ce qu’ils souhaitaient et de l’investissement qu’ils y ont mis. Je n’ai jamais eu à reprocher l’état d’esprit ni l’investissement au quotidien ni le travail effectué. On a manqué de réussite, mais surtout de sang-froid dans les moments importants, alors que l’investissement et le comportement étaient plutôt bons. L’indiscipline nous coûte très cher cette année, comme l’incapacité à transformer nos temps forts en points. C’est une vraie voie de progrès pour les temps futurs.

Ça fait plusieurs années que vous entraînez. C’est une année particulièrement difficile ?

C’est une situation qu’on n’a pas envie de revivre. À nous de nous donner les moyens de faire bien mieux, tous autant que nous sommes.

Il y a les enjeux de la présidence, les enjeux financiers du club. Tout cela était lié et a pesé sur le contexte ?

La gouvernance de n’importe quelle entreprise a toujours un impact. Mais les dirigeants ne jouaient pas, les entraîneurs ne jouaient pas. Pour autant, les joueurs se sont toujours bien comportés, malgré des vents contraires. Le Stade Toulousain a besoin de retrouver un cap, avec du temps pour bâtir quelque chose de nouveau. Une ère se termine et on passera à autre chose.

Avec les départs de joueurs emblématiques, comme Dusautoir, Albacete et peut-être une nouvelle gouvernance, c’est encore une nouvelle page qui se tourne ?

Les derniers gros titrés du club vont partir. Il reste encore Fritz, Maestri, Médard, qui ont gagné avec le club, mais ils vont commencer à se compter. Aujourd’hui, peu auront été champions de France ou champions d’Europe, mais on a beaucoup de jeunes joueurs qui ont eu la chance de gagner dans les catégories de jeunes et on va s’appuyer sur cette formation.

Est-ce que vous craignez que des joueurs comme Fickou, qui ont rejoint le club en 2012 pour gagner des titres et qui n’en ont toujours pas gagné, vous quittent ?

La crainte est toujours présente, parce que la concurrence est de plus en plus forte. Mais on ne vient pas dans un club en attendant que ça vous tombe dessus. C’est aussi à cette génération de prendre le pouvoir et d’assumer le statut qui est le leur. Ils ont le talent, les capacités, pour être une génération qui gagne.

Face à Castres ce week-end, il faut faire bonne figure et offrir une bonne sortie à Dusautoir. C’est le discours que vous tenez aux joueurs ?

Bonne figure ne me plaît pas trop. Il faut aller guerroyer et se battre pleinement comme une équipe du Stade Toulousain qui ne va pas aller à Castres en victime. On a tout intérêt à faire un bon match, ne serait-ce que pour bien préparer la suite.

Propos recueillis par Judith Soula pour Sud Radio

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