Romain Amalric : Un président heureux, mais qui prépare déjà l'avenir. Champion de Pro D2, certes, mais il faut préparer le Top 14 ? Yann Roubert : Exactement. On a bien fêté la montée, c'était mérité parce que ce sont de beaux moments qui récompensent le travail de toute une saison. La fin de saison va être sereine et en même temps il faut préparer l'avenir. Ça va venir très vite et ce sera très fort en face.Fin de saison sereine, studieuse, mais d'abord vous l'avez fêté ce titre, cette accession, même si on l'a supposait depuis un petit moment ?On en a bien profité, on avait conscience d'avoir fait un très grand pas en gagnant à Bayonne. C'est vrai qu'il y avait pas mal de sourires et de joies ce jour-là. On avait aussi fait notre partie du chemin en battant Perpignan et on aurait bien aimé le fêter avec nos supporters. Quand on s'est retrouvé tous ensemble, en famille au sein du LOU, la fête a été très belle. Là, les entraînements ont repris.La saison n'est pas terminée, seulement 24 matchs joués, mais seulement deux défaites aux compteurs pour le LOU, 100 points au classement de Pro D2 avec 22 matchs gagnés et zéro match nuls. Vous vous attendiez à un tel succès cette saison ?C'est conforme aux espoirs bien sûr. On s'était dit qu'on prendrait les matchs les uns après les autres, avec l'intention de les gagner à chaque fois. On était conscient d'avoir fait des efforts dans la préparation de la saison, dans le recrutement et au quotidien pour se donner les moyens d'être au niveau de chaque match. Après c'est du sport, et il y a beaucoup de matchs où l'on n’est pas passé loin de la défaite. Mais cette année, c'est vrai que ça a souvent tourné dans le bon sens. Donc il faut en profiter et ne pas se croire arrivé.
"Il faudra être armé pour pouvoir bien figurer"
Lyon remonte en Top 14, ce n'est pas une surprise, tout le monde s'y attendait un petit peu. Maintenant, les autres fois cela a été assez éphémère, Lyon est redescendu tout de suite en Pro D2, qu'est-ce qui fait que le projet lyonnais va être un peu plus costaud cette fois ?On a essayé de tirer les leçons du passé, parce que même si les deux descentes ont été différentes, je reste convaincu que la saison dernière on avait les moyens de rester, mais il y a pas mal de choses qui ont mal tourné. J'espère qu'on en a tiré les enseignements. On a cherché à se renforcer pour la saison prochaine. On a un noyau dur qui existe avec un peu plus de 25 joueurs et puis on a essayé de se renforcer avec une douzaine de recrues qui, chacun, devront apporter leur plus-value pour que l'on soit au niveau de ce Top 14. On sait qu'il sera très relevé quand on voit la concurrence. Il faudra être armé pour pouvoir bien figurer.Un tiers de l'effectif va être renouvelé, c'est ce qu'a voulu Pierre Mignoni, l'entraîneur de l'équipe. C'est un ancien du RCT, il y a d'ailleurs beaucoup d'anciens du RCT dans votre recrutement, Delon Armitage, Alexandre Menini, VirgileBbruni... On se sert des relations ?Oui il y a Théo Belan aussi. Toulon n'est pas connu pour avoir de mauvais joueurs, ils ont forcément une connaissance du très haut niveau et une exigence de la victoire qui doit nous faire du bien. Après, le fait que Pierre soit passé par là peut lui permettre de connaître ces joueurs et l’on espère que ça nous fera gagner du temps, tant pour les joueurs à qui cela inspire confiance de retrouver Pierre Mignoni et Seb qu'ils ont connu, que pour Pierre qui espère ainsi pouvoir faire passer ses méthodes et ses idées le plus rapidement possible. Même s'il y a un noyau dur de 25 joueurs, douze c'est quand même beaucoup de recrues, donc il n'y aura pas de temps à perdre dès l'après-saison.À l'ouverture, un international australien, Mike Harris, vous pouvez nous parler un peu de ce joueur qu'on découvrira à la saison prochaine ?On voulait se renforcer à l'ouverture avec un joueur qui soit buteur et qui soit dans ses plus belles années. Cela semble être le cas de Mike Harris. Mais il n'est pas seulement ouvreur, il peut jouer à l'arrière et premier centre aussi. Cette polyvalence compte parce qu'on sait qu'il peut jouer avec Jacques Louis Potgieter qui fait une très bonne saison et qui est très bon buteur aussi. Il peut jouer avec les centres qu'on a et qu'on aura et il peut éventuellement jouer à l'arrière aussi. Cela donnera à notre stade des options, c'est ça qui nous a beaucoup intéressés, en plus du fait qu'on a vu ses matchs et qu'on la trouvé bon. On voit qu'il bute et les feelings sont très bien passés quand on s'est vu.
"En Top 14, personne n'est à l'abri en regardant vers le bas"
C'est quoi l'exemple pour le Lou, c'est la saison dernière d'Oyonnax, c'est ce que fait Pau cette année, c'est ce qu'à fait le Racing et Toulon qui ont réussi à se hisser bien plus haut et qui sont aujourd'hui au sommet du rugby européen ?C'est tous ceux qui sont devant nous parce que ça veut dire qu'ils ont bien travaillé, qu'ils marchent et qu'ils gagnent des matchs. C'est autant de sources d'inspiration. Les exemples que vous citez sont des bons, car ils ont réussi à s'installer et à durer. Quand on voit par exemple que Bordeaux était monté en même temps que nous il y a cinq ans et que depuis ils ont continué à franchir les étapes une par une... Si on pouvait progresser en franchissant les étapes sans se brûler les ailes, c'est évident que c’est tout ce que l'on se souhaite.Vous avez des objectifs affichés à long terme ?L'objectif est bien sûr d'essayer de durer au plus haut niveau, de continuer à faire progresser ce club et à le faire grandir et de franchir les étapes petit à petit. Quand on voit la densité de ce Top 14, on se dit que tout peut arriver en bien et que personne n'est à l'abri en regardant vers le bas.Est-ce que vous allez jouer à Gerland ?Pour l'instant on est au Matmut et on y est bien. Il n'y a pas de commentaires à faire sur Gerland, si ça évolue bien sûr on en reparlera.