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Amandine Leynaud : "On fait passer le collectif avant tout le monde"

Par Justin Boche

La gardienne de but de l'équipe de France de handball était l'invité exceptionnel de Judith Soula avant le début du mondial qui débutera ce samedi au Danemark.

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Comment abordez-vous ce mondial après avoir gagné vos trois matchs de préparation ? Comment sentez-vous le groupe France ?Amandine Leynaud : Je sens le groupe bien. Je sens surtout que ça fait 10 jours que l'on est ensemble. Il faut rester dans la concentration. On a réussi à faire jouer tout le monde et c'était important avant de partir. Grâce à ça, les jeunes ont pu prendre confiance au sein du groupe. C'est de bon augure pour la suite.Vous ça fait 10 ans que vous êtes en équipe de France. Cette année, il y a beaucoup de jeunes dans l'équipe. Ce sera le premier mondial pour quatre d'entrevous. Comment travaillez-vous avec les jeunes ?Elles sont très impatientes. Je me souviens que j'étais pareil avant ma première compétition. Elles ont envie de bien faire et d'apporter plein de choses. Le discours entre nous et dans nos échanges on se rend compte que l'on a besoin de tout le monde. Si on a une force, ce sera celle-là. Que tout le monde puisse jouer et apporter une pierre à l’édifice.Vous, vous leur apportez quoi ? Votre expérience ? Des conseils ? Ou vous êtes plutôt quelqu'un de réservé ?Je suis quelqu'un de réservé, mais handballistiquement, c'est vrai que j'essaie de les aider un maximum par rapport à la défense. Mon poste me permet de conseiller les jeunes. Je montre que je suis là et que même si elles font une erreur ce n'est pas grave, que ça ira mieux la prochaine fois. C'est toute la démarche des anciennes pour essayer qu'elles se sentent bien pour joueur leur meilleur handball.Votre objectif est de faire mieux qu'en 2013 ?Oui on veut toujours faire mieux. On a un peu notre quart de finale en travers de la gorge. Certaines filles y étaient d'autre non. Donc il ne faut pas tout le temps regarder en arrière, mais vivre les choses comme elles viennent. On va vivre les matchs les uns après les autres et essayer de faire en sorte que tout le monde puisse jouer avant les 8es de finale ou tout sera possible. Mais généralement, ces matchs nous ont réussi. Ça fait deux ans que l'on travaille plus ou moins tous ensemble. Aujourd'hui, on veut prouver que le groupe a mûri. Ce qui est le cas. J'espère que l'on va le montrer sur le terrain.Alain Porte disait qu'il n'y a pas de grand mondial sans grand gardien. Ça vous met la pression ?C'est le genre de chose que l'on entend partout et dans toutes les compétitions. Tout le monde sait très bien que ça passe par là. Ça passe par une grosse défense et de grosses performances derrière. Je l'ai déjà fait et je ne vois pas pourquoi ça se passerait mal. Il ne faut pas se mettre la pression non plus.Qui est le cauchemar pour vous ? Quelle joueuse redoutez-vous ?Je dirais Heidi Loke, la pivot Norvégienne qui sait tirer des deux mains. Ce sera sûrement sa dernière compétition. Quand on fait la vidéo, c'est le genre de joueuse ou l’on se dit 'par où je commence' ?Après dix ans vous avez envie que ce soit votre mondial ?J'ai envie que ce soit notre mondial. Je rêve d'avoir la plus belle médaille parce que l'on fait du sport pour ça. C'est quelque chose d'énorme de rentrer à Noel dans sa famille avec une médaille. Ça multiplie les émotions de passer presque un mois à être fatigué, à se lever, à faire des vidéos tard le soir. Ce sont des émotions très fortes que je veux vivre avec ce groupe-là. Parce qu'il y a une très bonne ambiance.C'est le collectif, la force de cette équipe de France ?Oui je pense que c'est le collectif parce que ça l'a toujours été. On a cette culture-là en France. On fait passer le collectif avant tout le monde. Chacune connaît sa place et il faut que tout le monde apporte quelque chose pendant ce mondial. Plus on sera forte collectivement, plus on posera des problèmes aux adversaires. C'est un effet boule de neige. Si on est toutes fortes en face elles vont s'arracher les cheveux sur la vidéo.Comme à chaque compétition, c'est vous qui êtes votre pire ennemi ?On n'est pas des filles pour rien. C'est compliqué de faire un sport collectif et que tout le monde soit performant en même temps. C'est quelque chose qui doit être appris au fur et à mesure des années. C'est pour ça que le rôle des anciens est important de ce point de vue là. Il ne faut pas douter de nos capacités et avoir confiance à ce que l'on a fait pendant la préparation. Ça va passer, il n'y a pas de raison.Ce mondial aura lieu au Danemark, un pays fou de handball. Ça rajoute de la ferveur à l'événement ?Oui, les salles sont pleines, il y a toujours une ambiance un peu particulière. Il fait froid donc les gens aiment bien les sports en salle. Le Danemark a aussi une équipe jeune qui veut faire des belles choses. Tout le monde auparavant rêvait de joueur au Danemark. Aujourd'hui leur championnat est un peu moins fort qu'auparavant, mais ça reste le pays du handball féminin et c'est toujours plaisant d'aller jouer là-bas.

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