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Athlétisme: Clémence Calvin se sent "à sa place" en équipe de France

Vice-championne d'Europe du marathon en 2018 avant d'être suspendue quatre années pour s'être soustraite à un contrôle antidopage, Clémence Calvin retrouve dimanche l'équipe de France pour les championnats d'Europe de running à Bruxelles et affirme se sentir "à sa place" au haut niveau dans un entretien accordé à l'AFP.

KENZO TRIBOUILLARD - AFP

Vice-championne d'Europe du marathon en 2018 avant d'être suspendue quatre années pour s'être soustraite à un contrôle antidopage, Clémence Calvin retrouve dimanche l'équipe de France pour les championnats d'Europe de running à Bruxelles et affirme se sentir "à sa place" au haut niveau dans un entretien accordé à l'AFP.

De nouveau autorisée à courir depuis fin 2023, l'athlète de 34 ans a enchaîné les courses jusqu'à courir le marathon de Valence en 2h 27 min 36 sec en décembre, de quoi se qualifier pour ce nouveau championnat européen du running, qui propose samedi et dimanche un 10 km, un semi-marathon et un marathon ouverts aux élites comme aux amateurs.

"Je ne m'étais pas projetée dans cet objectif, j'avais prévu de courir un autre marathon en avril", admet Clémence Calvin. "Mais quand on m'a appelée pour me dire que j'étais potentiellement sélectionnée, j'ai réfléchi et ça me faisait plaisir de revenir en équipe de France, c'était le moment."

Clémence Calvin retrouve un maillot bleu-blanc-rouge pas porté depuis 2018, quand elle avait décroché la médaille d'argent au marathon des Championnats d'Europe à Berlin.

L'athlète de Martigues empilait alors les gros chronos, jusqu'à battre en avril 2019, lors du marathon de Paris, le vieux record de France de la discipline en 2h 23:41, une performance finalement jamais homologuée puisque l'athlète avait ensuite été suspendue.

- Contrôle inopiné au Maroc -

Clémence Calvin, lors du marathon de Paris, le 14 avril 2019

Clémence Calvin, lors du marathon de Paris, le 14 avril 2019

KENZO TRIBOUILLARD - AFP

L'affaire Clémence Calvin avait en effet débuté quelques jours plus tôt quand elle avait été suspendue provisoirement par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) pour s'être soustraite à un contrôle inopiné au Maroc où elle s'entrainait avec son compagnon et coach Samir Dahmani.

Le dossier avait pris une tournure inattendue quand Calvin, qui nie les accusations, avait expliqué qu'un des agents missionnés par l'AFLD pour la contrôler ne s'était pas présenté comme tel et l'avait agressée dans la rue, son enfant tombant même de ses bras pendant l'altercation.

Dans un premier temps, le Conseil d'Etat avait levé la suspension provisoire, permettant à l'athlète de courir le marathon de Paris. Mais elle avait de nouveau été suspendue provisoirement quelques semaines plus tard avant d'écoper d'une suspension définitive de quatre ans fin 2019.

"J'ai fait une suspension que je qualifie d'injuste", assure-t-elle six ans plus tard. "Je sais ma vérité. Je n'ai jamais fait de +no-show+. Je n'ai pas d'irrégularités sur mon passeport. Je n'ai jamais eu de contrôle positif."

- "Il faut y croire" -

Pendant ces quatre années loin des compétitions, Clémence Calvin cesse sa vie d'athlète, continue le sport "en filigrane" mais se consacre à d'autres projets (elle devient psychomotricienne, elle a un deuxième enfant) "sans forcément réfléchir à un retour".

A la fin de sa suspension en décembre 2023, elle décide de reprendre avec un objectif colossal: les Jeux olympiques de Paris huit mois plus tard.

"Il me fallait un gros challenge pour réembrasser le sport de haut niveau", explique-t-elle. "J'ai dû démissionner, réorganiser ma vie de famille... Il fallait viser haut pour accepter tout ça."

"Mais c'était trop tôt", reconnaît l'athlète, qui bouclera finalement son marathon de qualification olympique en 2h 31 min 26 sec, loin du niveau demandé.

Clémence Calvin, à son arrivée au siège de l'Agence française de lutte contre le dopage après s'être soustraite à un contrôle inopiné au Maroc, le 20 novembre 2019 à Paris

Clémence Calvin, à son arrivée au siège de l'Agence française de lutte contre le dopage après s'être soustraite à un contrôle inopiné au Maroc, le 20 novembre 2019 à Paris

DOMINIQUE FAGET - AFP

Pas abattue, Calvin décide d'enchaîner les courses "pour me réhabituer à mettre un dossard", et les chronos descendent progressivement du 10 km au marathon, jusqu'à retrouver la victoire en octobre 2024, quand elle remporte la célèbre course Marseille-Cassis.

Confiante sur ses capacités et très compétitrice, Clémence Calvin veut croire en ses chances dimanche à Bruxelles, même si elle fait partie des outsiders.

"C'est assez ouvert, le parcours est vallonné, ça laisse des ouvertures pour le podium", estime l'athlète, même si le format - une course mixte ouverte aux amateurs - laisse la possibilité à certaines de courir avec des lièvres sur des allures plus rapides.

"Le jour d'une course, il faut y croire. Moi j'y crois, je suis une lionne", sourit-elle.

Quant aux interrogations, notamment sur les réseaux sociaux, que suscite le retour avec le maillot bleu d'une athlète suspendue par l'AFLD, Clémence Calvin veut passer outre.

"Je suis fatiguée d'essayer de faire taire les critiques sous chacune de mes publications. Sur les courses, les gens sont toujours contents de me voir", assure-t-elle. "Je me sens pleinement à ma place."

Par Valentine GRAVELEAU / Paris (AFP) / © 2025 AFP

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