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Basket: les Bleus lavent leur linge sale en public sur fond de désaccord tactique

"Une déclaration regrettable et inacceptable": l'équipe de France de basket s'est offert, samedi, au lendemain de sa première défaite contre l'Allemagne (85-71) et à trois jours de son quart de finale, une passe d'armes en public sur fond de désaccord tactique.

Thomas COEX - AFP

"Une déclaration regrettable et inacceptable": l'équipe de France de basket s'est offert, samedi, au lendemain de sa première défaite contre l'Allemagne (85-71) et à trois jours de son quart de finale, une passe d'armes en public sur fond de désaccord tactique.

La mèche a été allumée par Evan Fournier au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq (Nord), après le lourd revers face à la Mannschaft, venue mettre au grand jour les carences des Bleus qui vont très probablement affronter la redoutable équipe du Canada.

"Je pense que, par moments, on se trompe dans la façon dont on veut jouer, a affirmé le chef de file offensif des Bleus ces dernières années. De nos jours, la meilleure défense, ça reste l'attaque. Ce n'est plus le jeu des années 90 ou des années 2000, où vraiment tu pouvais défendre demi-terrain. Ton attaque est primordiale pour l'équilibre, pour la transition. Surtout quand tu joues avec une équipe qui est aussi forte en transition que l'Allemagne."

Interrogé samedi à Paris, que les Français ont rallié pour y disputer la phase finale, le sélectionneur Vincent Collet n'a pas éteint le feu: "Evan Fournier, ce n'est pas le groupe, c'est Evan Fournier. C'est une déclaration regrettable et inacceptable dont il porte la responsabilité. On va s'en expliquer. Je n'ai pas d'autre commentaire à faire."

Relancé à propos d'éventuelles conséquences pour l'arrière après ces propos, Collet a déclaré: "L'équipe de France n'est pas celle de l'entraîneur mais d'une fédération, vous verrez mardi sur le plan du coaching" lors du quart de finale, à Bercy.

- "Ça m'attriste" -

Fournier s'est présenté ensuite devant les médias et s'est dit "désolé que Vincent le prenne comme ça, ça m'attriste".

"Ce n'est pas le but qu'il le prenne mal, je veux juste qu'on avance. Une seule chose m'anime, c'est qu'on soit performants", a-t-il ajouté.

Il a par ailleurs précisé et assumé ses propos tenus la veille: "Quand tu perds des balles, que tu prends des tirs à 15 mètres, tu nourris les autres équipes sur du jeu rapide et c'est difficile d'être en place défensivement sur du demi-terrain, de se replier. Ce n'est pas quelque chose de réfutable. Je maintiens ce que j'ai dit."

"On n'a jamais dit qu'il ne fallait pas attaquer, on cherche aussi à trouver de la fluidité en attaque, mais pour l'instant ce n'est pas la clé. La clé c'est de retrouver une identité (défensive) plus forte", qui permettra de "plus marquer sur du jeu rapide", a répondu Collet, pour qui la France est "la dernière équipe" dans ce secteur sur la phase de poules.

Cette passe d'armes illustre les difficultés tactiques et dans le jeu des Bleus, recentré après le fiasco du Mondial-2023 sur une identité défensive forte et vers l'intérieur, autour de Victor Wembanyama.

Mais il est souvent mal servi et fait aussi parfois de mauvais choix en prenant des tirs extérieurs compliqués, comme s'il n'était pas suffisamment cadré.

- "Rester ensemble" -

Le discours passe-t-il toujours dans le vestiaire? Depuis le début des Jeux, un refrain revient trop souvent, de manière inquiétante tant cela paraît être une évidence, dans la bouche de plusieurs joueurs: il faut appliquer les consignes de l'entraîneur.

Face à la Mannschaft, ce n'était pas le cas, selon Nicolas Batum vendredi: "En première mi-temps, on est une équipe qui ne veut pas écouter les consignes, qui ne veut pas jouer dur. En tant que vieux de cette équipe-là, j'ai poussé une gueulante à la mi-temps."

Interrogé samedi, Nando De Colo, autre cadre des Bleus, a estimé que les joueurs essayaient "d'appliquer les choses, mais chacun à (leur) manière".

Ils doivent aussi dans le même temps, selon lui, mieux lire les situations: "Il faut faire confiance aux coéquipiers. Faire confiance, ce n'est pas seulement faire l'extra-passe parce qu'elle est ouverte, c'est aussi comprendre le jeu (...) et ne pas forcément que répéter ce qu'on a vu à l'entraînement."

Le meneur-arrière de 37 ans , comme les autres joueurs, a par ailleurs appelé les Bleus à rester "ensemble".

"Il faut qu'on essaie de trouver les solutions par nous-mêmes, mais quand je dis nous, c'est le staff et les joueurs réunis, il ne faut pas qu'on essaie de rejeter la faute sur les uns et sur les autres", a-t-il souligné.

Par Remi BOUVERESSE, Nicolas KIENAST / Paris (AFP) / © 2024 AFP

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