Quelle est votre première réaction après la publication de ce rapport ?Le moment est difficile pour l'athlétisme mondial. C’est au-delà de l'entendement. C'est une trahison aux valeurs du sport. C'est au-delà de l'entendement. J'ai lu le rapport entièrement. J'imaginais des choses, mais pas ça. C’est pire que l'imagination. C’est un système organisé qui rappelle ce qui se passait durant le temps de la RDA où le dopage était instrumentalisé par le pouvoir. Je suis d'accord avec ce rapport qui demande une suspension des Russes. Il faut marquer le coup en frappant très fort pour que les Russes ne puissent pas participer aux JO. Qui finance le dopage en Russie ?On peut se poser la question. On sait que l'état russe n’est pas comme les autres. Il y a un pouvoir autoritaire très fort. Ce qui me gêne, c'est l’instrumentalisation des athlètes. Dans les témoignages, on se rend compte qu'il y avait un chantage au dopage sur les athlètes, mais aussi un racket contre ces mêmes athlètes une fois qu'ils sont attrapés pour ne pas divulguer leur dopage . C’est la perversion des valeurs, on n'a jamais vu ça. Avez-vous peur que le scandale s'étende à d'autres pays que la Russie ? Ce rapport ne parle que des Russes, et il ne faut pas faire d'amalgame avec les autres pays. Parce qu'il y a des athlètes qui pratiquent le sport avec éthique. C'est bien que l'AMA fasse cette enquête et propose des sanctions. Aujourd'hui, avec ce rapport, vous pensez que ça va bouger ?C’est très bien que la France mène l’enquête. Nous avons été précurseurs en matière de lutte contre le dopage avec la loi Buffet et nous sommes un pays démocratique. Il faut que les juges aillent jusqu’au bout. Sebastian Coe, le nouveau président de l'Association internationale des fédérations d'athlétisme arrive au bon moment parce qu'il a basé son programme sur l'intégrité. Il a eu des infos ou de l'intuition. Je souhaite qu'il sanctionne et qui suspende ceux qui ont triché. Les responsables du système, il faut les sanctionner à vie. D'autres sports peuvent-ils être impactés par le dopage ?J'en ai assez que l'on parle de dopage pour le cyclisme et l'athlétisme. Il faut aussi aller voir ailleurs. Le dopage est dans tous les sports. Aucun n'est épargné. Je demande que l'on externalise les sanctions. On ne peut pas demander aux fédérations nationales et internationales de suivre les affaires et de sanctionner parce qu'il peut y avoir des connivences. Il faut une autorité impartiale qui juge de façon objective les fautes. Il faut aussi des sanctions financières en tapant très fort sur le porte-feuille pour indemniser ceux qui ont été floués par les tricheurs.
Bernard Amsalem : l'affaire de dopage "est au-delà de l'entendement"
Par Justin Boche
Le président de la Fédération française d'athlétisme était l'invité de Sud Radio Sport pour revenir sur le rapport explosif de l'agence mondiale antidopage (AMA) qui à mis en lumière un scandale de dopage organisé dans l'athlétisme russe.