A un an des JO-2026 de Milan Cortina, l'équipe de France de biathlon a marqué les esprits samedi à Anterselva (Italie) avec des démonstrations de Lou Jeanmonnot en poursuite et du relais masculin, invaincu cet hiver.
Déjà sans rivale en sprint jeudi, Jeanmonnot, irrésistible, a survolé la poursuite pour signer sa sixième victoire de la saison.
Depuis le début de l'année 2025, il y a Jeanmonnot et les autres: la Doubiste a remporté toutes les épreuves individuelles au calendrier, sauf le sprint d'Oberhof, en Allemagne (7e), et la mass-start de Ruhpolding, toujours en Allemagne (9e).
Pour décrocher la dixième victoire de sa carrière, devant sa compatriote Julia Simon, 2e à 24 sec 1/10, et l'Allemande Franziska Preuss, 3e à 53 sec 6/10e, Jeanmonnot a mis la manière.
Partie avec sept secondes d'avance sur l'Allemande Selina Grotian et 17 secondes d'avantage sur Preuss, elle les a vite distancées avec un départ canon et un sans-faute lors de ses trois premiers passages sur le pas de tir.
Seule la 16e cible lui a échappé, mais cela n'a pas compromis son succès qu'elle a pu célébrer en levant les bras bien avant la ligne d'arrivée, fêtée par les 20.000 spectateurs de la Südtirol Arena, dont ses parents.
- Petite amertume -
La Française Lou Jeanmonnot sur le podium après sa victoire dans la poursuite d'Antholz-Anterselva le 25 janvier 2025
Marco BERTORELLO - AFP
"Je finis avec une toute petite amertume parce que ça aurait pu être une course parfaite, et cette 16e balle me sucre un peu cette satisfaction-là. C'est pas 100% parfait, c'est à 95% parfait, mais je m'en contente tout à fait", a-t-elle expliqué.
Ce succès lui permet de réduire son retard au classement général de la Coupe du monde sur Preuss, impressionnante de régularité et leader avec 92 points d'avance.
"Pour le général, tout peut se passer, il reste un tiers de la saison. Franziska est tellement régulière", a-t-elle prévenu.
L'équipe de France autour de Lou Jeanmonnot après sa victoire dans la poursuite d'Antholz-Anterselva le 25 janvier 2025
Marco BERTORELLO - AFP
Son prochain objectif, avant le relais de dimanche, est programmé dans deux semaines avec les Mondiaux de Lenzerheide, en Suisse (12-23 février), qu'elle abordera parmi les favorites, un statut qu'elle avait mal vécu lors de l'étape française du Grand-Bornand le mois dernier.
"Il va falloir que je gère bien cette attente, en sachant que je peux techniquement gagner toutes les courses, on est beaucoup à pouvoir le faire", a noté la biathlète de 26 ans.
C'est toute l'équipe de France qui a brillé sous le soleil d'Anterselva (ou Antholz en allemand): le top 5 était tricolore avec quatre Bleues, dont Julia Simon, partie en 5e position et revenue vite jouer les premières rôles grâce sa vitesse sur les skis et surtout son sans-faute au tir.
- "Challengers" -
"Je suis contente de cette deuxième place, je pense très clairement que la première était inatteignable. Lou est tellement forte, je suis la première des humaines", a résumé la N.1 mondiale de l'hiver 2022-23.
Quatre victoires consécutives en relais pour la France en coupe du monde, comme le montre Emilien Jacquelin en franchissant la ligne d'arrivée du relais 4x7,5 km samedi à Antholz-Anterselva, en Italie
Marco BERTORELLO - AFP
Au lendemain d'un sprint décevant, les Bleus ont pris une revanche éclatante et sont restés invaincus en relais depuis le début de la saison.
Déjà vainqueurs à Kontiolathi (Finlande), Hochfilzen (Autriche) et Ruhpolding (Allemagne), ils ont remporté le quatrième relais de la saison en étant quasiment impeccables au tir (quatre pioches, ou recharges autorisées en tir) leurs grands rivaux norvégiens, relégués à 43 sec 6/10.
"C'est magique, moi même je suis impressionné", a souligné Perrot à sa descente du podium, salué par une Marseillaise improvisée par les supporters français.
Cette série inédite dans l'histoire du biathlon français est de bon augure pour les Mondiaux-2025, mais les Bleus gardent à l'esprit que la Norvège qui avait débuté les deux dernières saisons avec quatre victoires consécutives a laissé échapper à chaque fois le titre mondial, en 2023 face à la France et l'an dernier face à la Suède.
"On n'est toujours pas les favoris (pour le titre mondial), les tenants du titre, c'est les Suédois, les meilleurs sur le papier, c'est les Norvégiens, nous on est les challengers", a jugé, en dépit des résultats, Jacquelin.
Par Jérôme RASETTI / Anterselva (Italie) (AFP) / © 2025 AFP