L'Américain George Foreman, entré dans la légende des poids lourds après sa défaite contre Mohamed Ali lors d'un combat mythique en 1974, puis "panthéonisé" en redevenant champion du monde deux décennies plus tard, est mort vendredi à l'âge de 76 ans.
Champion olympique en 1968, avant de s'emparer des ceintures WBA et WBC en 1973, Foreman, considéré comme un des plus gros puncheurs de l'histoire, avait dû s'incliner à l'issue du célèbre "Rumble in the Jungle" ("combat dans la jungle") à Kinshasa, au terme d'un affrontement d'une rare violence sur un ring, avant de signer un retour spectaculaire, à 40 ans passés.
"C'est avec une grande tristesse que nous annonçons le décès de notre bien-aimé George Edward Foreman Sr, qui s'en est allé paisiblement le 21 mars 2025, entouré par ses proches", a écrit sa famille dans un communiqué.
"Un humaniste, un olympien, un double champion du monde, il était grandement respecté. Il était une force du bien, un homme de discipline, de conviction, un protecteur de son héritage, qui s'est battu sans relâche pour préserver son nom, pour sa famille", a-t-elle ajouté.
Du haut de son 1,93 m, Foreman, alors encore parfait inconnu, a décroché l'or olympique à seulement 19 ans, en expédiant le Soviétique Jonas Cepulis en finale des JO de Mexico de 1968 en seulement deux rounds.
- Force de frappe -
Faisant parler sa grande force de frappe, avec des crochets et des uppercuts dévastateurs, il est ensuite devenu une première fois champion du monde en 1973, aux dépens du redoutable Joe Frazier, qui avait bien cru envoyer Ali aux oubliettes deux ans plus tôt.

George Foreman (gauche) face à Mohamed Ali à Kinshasa lors de leur combat légendaire du 30 octobre 1974
- - AFP
Ce titre obtenu en Jamaïque aurait pu rester LE grand combat de Foreman, tant sa domination fut totale. Mais c'est bien sa défaite - la première en 41 combats - face au "Greatest" qui restera dans la postérité, comme l'un des plus grands affrontements de l'histoire de la boxe, par son niveau pugilistique et sa férocité de tous les instants.
Le 30 octobre 1974, à Kinshasa, devant près de 100.000 spectateurs, le boxeur, originaire d'un quartier défavorisé noir de Houston, était grand favori face à Ali, vieillissant, mais il fut terrassé par l'endurance, la tactique, et la roublardise d'avant-combat de son adversaire, qui s'était mis tout le public dans la poche et acta sa renaissance à 32 ans.
Sur son compte X, un autre astre des poids lourds, Mike Tyson, a envoyé ses "condoléances à la famille de George Foreman". "Sa contribution à la boxe, et au-delà, ne sera jamais oubliée."
Le légendaire promoteur Bob Arum a lui salué Foreman, "l'un des plus grands puncheurs et l'une des plus grandes personnalités du sport", qui était "un grand ami, pour moi mais aussi pour toute ma famille, nous sommes anéantis."
- Prêches et grillades -
Le président américain Donald Trump a rendu hommage à un "GRAND COMBATTANT" qu'il "connaissait bien". "Il était vraiment à part, mais avant tout, c'était une grande personne", a ajouté le président américain sur sa plateforme Truth Social.
Après avoir multiplié les aventures avec des femmes - dont naîtront de nombreux enfants -, Foreman avait raccroché les gants à 28 ans, entrant en religion, avant de remonter sur les rings dix ans plus tard, l'appât du gain se conjuguant à une soif de revanche.
Après deux échecs pour un nouveau titre - aux points face à Evander Holyfield et Tommy Morrison -, celui qu'on surnommait alors "Big George" du fait de son embonpoint de quadragénaire, est redevenu champion du monde (WBA et IBF) en 1994, le plus vieux de l'histoire à 45 ans et 299 jours, face à Michael Moorer.
Foreman s'arrête définitivement en 1997, avec 76 victoires (dont 68 avant la limite) et 5 défaites au compteur.
Sa troisième carrière aura été celle d'un homme d'affaires ayant fait fructifier son image en l'associant à des marques, notamment de grill, qui lui ont rapporté plus que toute sa carrière de boxeur.
AFP / Los Angeles (États-Unis) (AFP) / © 2025 AFP