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Car de l'OL caillassé : le football est-il malade ?

Par Jean Baptiste Giraud

L'entraîneur de l'OL a été blessé au visage suite au caillassage du bus. A-t-on franchi une frontière dans la violence dans le football ?

Graves agressions, match annulé, entraîneur blessé, saluts nazis et cris racistes dans les tribunes… Sept personnes sont encore en garde à vue à Marseille.

Caillasser un bus, "une figure de style"

Christophe Bouchet a été le président de l’Olympique de Marseille de 2002 à 2004. A-t-il déjà été confronté à un tel déchaînement de violence ? "Malheureusement oui. J’étais dans un bus attaqué quand nous nous allions jouer à Paris, explique-t-il. Avec des boules de pétanque, des barrières de chantier. Pape Diouf, directeur sportif de l’époque, avait été légèrement blessé."

"C’est un moment douloureux car vous êtes captif, et vous avez une horde de gens qui veulent votre peau. Il n’y a plus de nuances. Ce sont des moments d’une rare violence. Avec une dizaine de points de sutures, l’entraîneur lyonnais aurait pu perdre un œil." N’a-t-on pas franchi un nouveau palier dans ces violences que l’on a hélas l’habitude de voir dans le football ? "Je ne pense pas, mais on a beaucoup laissé faire. Ce caillassage de bus est un peu devenu une figure de style. Là, il y a un blessé grave", souligne l'auteur de “Main basse sur l'argent du foot français” (Editions Robert Laffont).

 

 

 

Football : "On n’est pas intransigeant"

"Mais une boule de pétanque ou un pavé pourraient tuer quelqu’un. On a considéré cela comme un folklore : on a caillassé le bus, les dirigeants de Paris et de la ligue n’avaient pas l’air ému, se souvient Christophe Bouchet, président de l’Olympique de Marseille de 2002 à 2004. Là, la Une des journaux est très forte. Cela crée un électrochoc et c’est tant mieux." Comment lutter contre ces violences ? "D’abord c’est un phénomène de société. Post-Covid, la société est plus brutale, plus tendue, plus agressive. Les commerçants, ceux en face du public vous le diront : la société s’est crispée. Et puis la réponse n’est pas la bonne : on n’est pas intransigeant."

"Dans le stade, c’est un endroit clos où le club est responsable de ses troupes. Lors de Nice-OM, quand un joueur a été blessé, on a continué le match : c’est invraisemblable. La Ligue n’a pas pris de mesures assez sévère sur ces sujets. Il va falloir sanctionner les clubs durement pour qu’ils trouvent une manière de parler avec leurs supporters. Ils peuvent briser un club ou sa direction. À l’extérieur, on tombe sur un problème de droit commun : la justice ne fait pas peur aux caillasseurs de bus. Comme elle ne fait pas peur dans les banlieues. C’est à peu près le même phénomène. Il est clair que ces gens-là n’ont pas peur de la sanction."

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