Pascal Boniface, directeur de l’Iris, est aussi un passionné de football, et l’auteur du livre "Trois minutes pour comprendre l’histoire de la coupe du monde de football".
Une coupe du monde géopolitique
Les aspects sportifs de ce Mondial au Qatar sont intéressants, mais le côté géopolitique également. En France, on a assisté à une pluie de critiques autour du Qatar ces dernières semaines. "C’est la première fois qu’un pays aussi petit organise la Coupe du monde, rappelle Pascal Boniface. C’est un pays grand comme l’Île-de-France, de 3 millions d’habitants dont 300 000 nationaux. La dernière fois, c’était le pays le plus grand du monde. C’était l’objectif de Michel Platini : le football se veut universel. C’est un empire qui conquiert le monde de façon pacifique."
"Elle était allée partout, sauf dans le monde arabe. Or c’est justement dans les pays n’ayant pas de tradition de football qu’on élargit l’empire universel du football. La première Coupe du monde a eu lieu en Uruguay en 1930. Un pays coincé entre deux géants, Argentine et Brésil. Comme le Qatar aujourd’hui, il voulait exister sur la carte du monde. Quoi de mieux que d’organiser cette compétition ?"
[#SudRadio] 📣 #CoupeDuMonde2022 au #Qatar
🗣️@PascalBoniface : "@amnestyfrance n'appelle pas au boycott. #Amnesty appelle à se servir de la Coupe du Monde comme coup de projecteur, comme un levier pour obtenir des progrès sur la situation"
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— Sud Radio (@SudRadio) November 16, 2022
Des polémiques parfois justifiées
Quid des polémiques : sont-elles justifiées ? "Il y a des arguments, des critiques qui le sont, juge Pascal Boniface. Ils sont portés par de gens qui cherchent à améliorer la situation, et le Qatar y a répondu. Les critiques d’Amnesty International sur le sort des travailleurs immigrés sont justifiées. Amnesty appelle à se servir de la Coupe du monde pour obtenir des progrès. Il y a des gens qui demandent le boycott de toutes les compétitions sportives, car ils trouvent que le sport prend trop d’importance, ou quand ce n’est pas dans un pays occidental. Mais on voit bien que le monde et le sport sont devenus multipolaires."
Le football peut-il faire bouger les lignes ? "C’est très souvent le premier contact qu’un enfant aura avec un étranger, au travers d’un footballeur qu’il admire, qui n’aura pas forcément sa couleur de peau, sa religion, C’est un fait social total . Les footballeurs sont plus connus dans le monde que les chefs d’Etat et les gouvernements. De Gaulle disait avoir Tintin comme seul concurrent. Macron c’est Mbappé."
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