Le tirage au sort de l'Euro a eu lieu ce samedi sans Michel Platini, vous avez regretté son absence ?J'ai été déçu pour Michel parce qu'en tant que président de l'UEFA sa place était d'être présent au tirage. Il a fait beaucoup pour que cette compétition soit organisée en France. C'est quelqu'un que j'apprécie. Après j'espère que tout se passera du mieux possible pour lui. Il y a un volet judiciaire dans son affaire et c'est ce volet qui l'a empêché d'être présent pour le tirage de l'Euro. Vous le défendez alors qu'il n'a pas toujours été tendre avec vous ?Par voie de presse, c'est quelqu'un qui aime bien plaisanter et chambrer, mais on a toujours beaucoup de respect l'un pour l'autre.Il a souvent dit que vous avez eu beaucoup de chance. Vous êtes tombé dans un bénitier étant jeune ?Il vaut mieux être tombé dans un bénitier qu’être un chat noir. Après la chance dans le sport, ça existe et il en faut aussi.La France jouera contre l'Albanie, la Roumanie et la Suisse à l'Euro. C'est un groupe plutôt facile ?Ça aurait pu être pire. Maintenant on connaît nos adversaires. On va les observer dans le détail. Chaque détail aura son importance. Aujourd'hui, on sait qui on rencontre et dans quel stade. Sur le papier moi je gagne tous les matchs. Mais sur le terrain je ne les gagne pas tous. On se rend compte qu'il y a eu des résultats surprenants dans ces qualifications pour l'Euro. L'écart s'est réduit entre les petites nations sur le papier et les plus grosses. Il faut prendre la même précaution et le même sérieux pour la préparation de tous les matchs. Il ne faut pas minimiser nos adversaires. Tout ce que l'on dit peut-être interprété dans les pays concernés. Et je n'ai pas envie de leur manquer de respect et de les énerver. Les Roumains ne vont pas jouer le match d'ouverture pour nous regarder. Ils vont vouloir prendre des points.Des trois équipes on connaît peut-être moins la Roumanie ?Oui. Ça fait longtemps que l'on ne les a pas rencontrés. Ils se sont bien qualifiés. Ils ont fait 5 victoires, 5 nuls et n'ont encaissé que 2 buts. C'est la meilleure défense des qualifications. Ils n'ont pas un joueur hors-norme comme dans le passé avec Hagi et Mutu. C'est un collectif et un collectif performants.Ce sera le premier match. Celui qui donne le tempo de la compétition ?Le premier match est toujours le plus important pour chaque équipe parce qu'il place dans les meilleures conditions.Aujourd'hui vous pensez avoir une bonne ou une très bonne équipe pour l'Euro ?J'ai une équipe compétitive avec beaucoup d'ambitions. On a encore une marge de progression parce que j'ai des jeunes joueurs. Certaines équipes ont un vécu, une expérience internationale. Mais on peut rivaliser. J'ai confiance et les joueurs ont confiance en eux. Il faut avoir de l'ambition sans que ça devienne de l'arrogance. On va mordre dans ce qui nous attend avec la ferme intention d'aller le plus loin possible.Les deux derniers matchs se sont déroulés dans le contexte des attentats qui ont touché la France. Est-ce que vous avez pu tout de même en tirer des enseignements ?Sur le premier oui parce qu'il s'est joué, mis à part le contexte, dans des conditions footballistiques normales. Les joueurs et les staffs français et allemands n'ont pas été mis au courant pendant le match. L'opposition s'est jouée dans des conditions normales. Le deuxième match avait une dimension humaine plus que sportive. Je voudrais remercier l'ensemble des joueurs et du staff pour la dignité qu'ils ont affiché. On a été fière de représenter notre pays et de porter très haut les couleurs de notre drapeau. Mais la tête et les jambes n'étaient pas prêtes à jouer un match de très haut niveau contre une très bonne équipe d'Angleterre.L'Allemagne peut faire partie de vos matchs références ?Oui parce que ce sont les champions du monde. Ils ont joué le jeu. Cette victoire contre le champion du monde n'a pas eu la valeur qu'elle mérite. Mais évidemment dans le contexte je le comprends.Vos prochains matchs seront fin mars contre les Pays-Bas et la Russie. Qu'est-ce que vous attendez de ces deux rencontres ?Ce sera la rentrée 2016. Ce sera le dernier rendez-vous avant la liste définitive.Vous allez tester des joueurs ?Je ne fais pas des tests. Si j'estime que quelqu'un peut apporter quelque chose au collectif et que je ne l'ai pas sélectionné alors je peux le sélectionner. Mais pour que je prenne quelqu'un de nouveau, il faut que quelqu'un sorte du groupe. Je vais avoir des choix à faire. Quand il s'agit d'une liste finale, c'est forcément plus difficile parce que la réflexion est très très approfondie. Mais les choix vont être difficiles parce que j'ai beaucoup de joueurs de qualité dans certains secteurs où la concurrence est très importante. Je ne suis pas là pour faire des surprises. Je suis dans une logique de sélection. La porte reste toujours ouverte.Vous pratiquez toujours la liste de l'homme en forme ?Pas sur une liste de grande compétition. La forme du moment ça peut être un critère durant une année. Après je m'appuie sur le potentiel des joueurs, sur ce qu'ils ont fait avec nous et sur ce qu'ils peuvent nous apporter. Je regarde la valeur intrinsèque de chaque joueur. C'est ce qui est plus important que la forme du moment. Après certains joueurs auront eu une saison très chargée, d'autres moins.
D.Deschamps : "J'ai une équipe compétitive avec beaucoup d'ambition"
Par Justin Boche
Le tirage au sort de l'Euro a eu lieu ce samedi sans Michel Platini, vous avez regretté son absence ?J'ai été déçu pour Michel parce qu'en tant que président de l'UEFA sa place était d'être présent au tirage. Il a fait beaucoup pour que cette compétition soit organisée en France. C'est quelqu'un que j'apprécie. Après […]