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Escrime: les cosaques du sabre en bronze

Et de six médailles: la famille de l'escrime brille, avec les frères Patrice, Boladé Apithy et Maxime Pianfetti. Les turbulents sabreurs français se sont emparés du bronze mercredi dans l'épreuve par équipes des Jeux olympiques de Paris, la première médaille dans cette arme depuis 2008.

Fabrice COFFRINI - AFP

Et de six médailles: la famille de l'escrime brille, avec les frères Patrice, Boladé Apithy et Maxime Pianfetti. Les turbulents sabreurs français se sont emparés du bronze mercredi dans l'épreuve par équipes des Jeux olympiques de Paris, la première médaille dans cette arme depuis 2008.

Des enfants terribles mais tendres. Survoltés, multipliant les clappings devant les 8.000 spectateurs et imitant les personnages de Dragon Ball Z, les lames bleues ont aussi affiché le visage doux des liens durs en commun dans le match pour le podium confisqué à l'Iran (45-25).

A l'embrassade entre Boladé Apithy et sa femme championne olympique Manon Apithy-Brunet, a répondu l'étreinte de Sébastien Patrice à son frère Jean-Philippe au moment de lui passer le relais pour sa première entrée.

"Il m'a dit, +c'est ton moment frangin, tu le mérites, tu es là où tu devais être, donc fais ce que tu as à faire+", a raconté celui qui était remplaçant. "La seule possibilité pour que je rentre, c'était que les gars tirent comme des chefs. Ca n'a pas loupé. Ils ont fait un début de match fantastique, majestueux."

"Fusionnels" les frères, se décrivant à longueur de conversations comme "le yin et le yang", entre l'agité Sébastien et le posé Jean-Philippe, habitent aujourd'hui à 300 mètres d'écart dans la même rue de Paris.

- "Je ne reverrai plus jamais ça" -

"C'est magnifique, historique... le Grand Palais", a livré le vice-champion du monde 2022 Maxime Pianfetti, grand gaillard en larmes avant même l'ultime touche de Sébastien Patrice. "C'était un truc de malade. Je n'ai jamais vu ça et je pense sincèrement du plus profond de mon cœur que je ne reverrai plus jamais ça de ma vie."

Sous le chant "Aux armes" dont est familier le Marseillais Sébastien Patrice, portant sous sa cuirasse un maillot de l'OM mercredi, la bande survoltée a électrisé le Grand Palais entre les bravades sur la piste et les bonds du cadet des frères Patrice.

La nef bordant les Champs-Elysées a fait rayonner une création d'avant-garde de plus cet été avec ses sauts de kangourou --"tu les appelles comme tu veux"-- que le sabreur de 24 ans a empruntés aux Sud-Coréens et bien entendu décuplés.

"Il y a une vidéo à deux millions de vues sur laquelle je suis tagué. Je savais que ça n'allait pas passer inaperçu ce truc", ", a-t-il lâché mercredi. "J'ai dit que je préférais sans aucun doute avoir une médaille équipe qu'en individuel. Pour moi mes Jeux olympiques sont en partie réussis et ça va me donner la grinta pour les prochaines années."

Les hussards français, rarement discrets, avaient traversé l'épreuve individuelle comme des fantômes, évaporés en totalité dès les huitièmes. La jeunesse peut-être. Excepté le vétéran Boladé Apithy, 38 ans, Maxime Pianfetti (25 ans), Sébastien Patrice (24) et Jean-Philippe Patrice (27) éprouvaient leurs premiers Jeux à Paris

- "J'ai couru après toute ma carrière" -

"Ca représente vingt ans d'entraînement de haut niveau qui sont récompensés à la toute fin, a savouré Boladé Apithy dont c'étaient les derniers Jeux. J'ai couru après ça toute ma carrière, et aujourd'hui, je l'ai."

Le Français Maxime Pianfetti contre l'Iranien Ali Pakdaman pour la médaille de bronze du sabre par équipes, le 31 juillet 2024 au Grand Palais à Paris

Le Français Maxime Pianfetti contre l'Iranien Ali Pakdaman pour la médaille de bronze du sabre par équipes, le 31 juillet 2024 au Grand Palais à Paris

FRANCK FIFE - AFP

Méconnaissables, ils ont de nouveau signé une pâle entrée en matière mercredi, dans une drôle de situation face à l'Egypte, dirigée par Vincent Anstett encore entraîneur des Bleus il y a quinze mois et demeuré le coach personnel de trois des quatre sabreurs de l'équipe sur la piste mercredi.

Menés 20-11 après une entrée en matière délicate, ils ont repris les devants grâce à des relais énormes de Sébastien Patrice, revenu à cinq longueurs (25-20), puis Boladé Apithy, passé en tête (30-27). Avant de fuser en demi-finale où la marche fut trop haute face aux désormais triples tenants du titre sud-coréens.

Avec déjà six médailles, l'escrime française n'est plus qu'à une longueur de sa moisson historique de 1996 et 1992. Quatre chances restent à cueillir jusqu'à dimanche.

AFP / Paris (AFP) / © 2024 AFP

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