Pour son premier match des play-offs d'Euroligue, l'AS Monaco basket reçoit mercredi soir (19h00) Barcelone dans sa salle Gaston-Médecin, avec la ferme intention de débuter sa série d'une meilleure manière que lors des trois dernières saisons.
Monaco est devenu un habitué des quarts de finale de l'Euroligue. En quatre saisons dans la compétition, la +Roca Team+ s'y est invitée autant de fois. Mieux, pour la troisième année consécutive, elle aura l'avantage du terrain, après avoir terminé 4e cette saison.
Au-delà de cette récurrence unique en Europe, le président Aleksej Fedoricsev, et le manager général, Oleksiy Yefimov, comptent désormais aller plus loin en rejoignant le Final Four.
"On a l'expérience, on sait ce qu'on a devant nous et comment l'aborder, assure Yefimov à l'AFP. Mais le Barça est encore plus expérimenté. Il faudra donc garder nos valeurs, avoir de l'ambition et de l'humilité. Il faudra surtout maîtriser nos émotions."
Autant d'ingrédients qui pourraient permettre aux Monégasques de remporter enfin leur match d'ouverture. Car, en 2022 au Pirée, contre l'Olympiakos (54-71), comme dans sa salle contre Tel-Aviv (67-79) en 2023, et Fenerbahçe (91-95) la saison dernière, le club de la Principauté a systématiquement raté ses débuts.
"Notre objectif, c'est de gagner trois matches le plus tôt possible", rétorque l'intérieur Mam Jaitey. Pour aussi évacuer ce sujet, son entraîneur Vassilis Spanoulis indique que "les joueurs connaissent l'importance de ce match" et surtout que "la tradition est faite pour être brisée".
Yefimov, lui, clôt les débats: "Ce match sera important, pas crucial. Et puis, on a toujours montré qu'on était capable de gagner à l'extérieur".
Effectivement, Monaco a toujours poussé son adversaire au match 5. Mais, par deux fois, les hommes de Sasa Obradovic s'étaient inclinés. Notamment en 2024, sur un cruel panier primé de Nick Calathes (79-80) à 19 secondes du terme de la prolongation. Le meneur grec, désormais à Monaco mais encore blessé, sera absent mercredi.
- "Nouvelle histoire"-
Depuis, Obradovic a été remplacé par Vassilis Spanoulis, 42 ans. Triple vainqueur de la compétition comme joueur, mais entraîneur encore novice à ce niveau, le Grec impose progressivement sa patte, axée sur un jeu plus collectif.

L'Américain Mike James (D), de Monaco, face à son compatriote Jabari Parker (G) lors d'un match d'Euroligue à Barcelone, le 1er mars 2024
Josep LAGO - AFP/Archives
"Cette orientation correspond aux qualités des joueurs, apprécie Yefimov. Il a la volonté de limiter les +one-to-one+ et de travailler plus collectivement. Avec lui, le basketball devient un jeu d'échec, avec de nombreuses idées développées."
A bientôt 35 ans, la star de l'équipe, Mike James, meilleur marqueur de l'histoire de la compétition avec 5.159 points, est ainsi devenu plus altruiste, capable d'intégrer très rapidement Daniel Theis lors de son arrivée début 2025, ou d'offrir à ses acolytes de la base arrière Okobo, Matthew Strazel et Jordan Loyd, des ballons importants.
Nommé capitaine en juillet dernier, James, qui n'a encore jamais remporté l'Euroligue, sait que les opportunités pour y parvenir s'amenuisent chaque année. Comme ses partenaires, il s'est donc mis en mode +Mission+.
"Les joueurs sont complétement concentrés et impliqués dans la préparation de ce match, souligne Yefimov. Ils savent qu'ils ont fait un très bon travail pour en arriver là. Et ils sont prêts pour cette série."
Quant aux deux défaites subies par la +Roca Team+ face aux Catalans en saison régulière (86-71 à Barcelone, 84-98 à Monaco), "elles apportent une motivation supplémentaire", assure Yefimov.
Pour Spanoulis, c'est au contraire "une nouvelle histoire qui débute". "C'est un nouveau départ pour nous, conclut-il. Et ce serait pareil si on avait gagné ces deux matches."
Par Christophe BELLEUDI / Monaco (AFP) / © 2025 AFP