La famille Arnault, via sa holding Agache, a annoncé jeudi entrer "en négociations exclusives en vue de l’acquisition d’une participation majoritaire dans le Paris FC", un pas de plus vers le rachat de ce qui devrait devenir le deuxième grand club de football de la capitale et un potentiel rival pour le PSG.
"Le Paris FC va écrire une nouvelle page de sa riche histoire avec la famille Arnault et Red Bull, qui est également entré en négociations pour l’acquisition d’une participation minoritaire", explique un communiqué conjoint d'Agache et du PFC.
La holding précise être "conseillée" par le géant autrichien des boissons énergisantes, déjà bien implantée dans le monde du football, avec des clubs connus pour la qualité du développement des jeunes joueurs, tels que le RB Leipzig ou Salzbourg.
Avec cette future acquisition, précise Agache, "une double ambition" anime la famille Arnault, dont le patriarche Bernard occupe régulièrement la tête des classements de presse des plus grandes fortunes mondiales: "inscrire durablement les équipes masculines et féminines dans l’élite du football français et dans le cœur des Parisiens".
"Par son parcours et son histoire, le Paris FC incarne une autre facette du football dans la capitale", ajoute la holding, assumant son désir de mettre fin à une anomalie française, seule nation européenne ou presque dont la capitale ne compte qu'un seul club de premier plan et, in fine, de concurrencer à terme, le Paris SG.
Négocié depuis avril, le rachat du club, actuel leader de Ligue 2, n'est pas encore acté. Une conférence de presse doit "avoir lieu dans les prochains jours", a-t-on appris auprès du PFC.
- "Bienvenue" -
Le président de la Ligue de football professionnel (LFP) Vincent Labrune a réagi devant la presse à cette "très grande nouvelle": dans un contexte difficile avec la baisse des droits TV, c'est "la meilleure nouvelle depuis plusieurs mois, totalement en phase avec notre plan stratégique d'avoir plus d'investisseurs pour développer le foot français", a-t-il dit.
"On avait l'habitude d'avoir des investisseurs étrangers et là, c'est la famille Arnault", s'est-il réjoui.
"On leur souhaite la bienvenue!", s'est exclamé Jean-Pierre Rivère, président de l'OGC Nice, auprès de l'AFP. "Cela montre que la L1 est attractive. La famille Arnault a démontré sa qualité dans d'autres secteurs, elle a une vision à long terme. Ils ont en plus l'intelligence de s'appuyer sur Red Bull qui connait très bien le foot."
Mardi, le quotidien Le Monde avançait que parmi les actionnaires minoritaires, l'entrepreneur anglo-sri-lankais Allirajah Subaskaran, qui a fondé l’opérateur téléphonique Lycamobile, montrait une résistance à revendre ses parts (10%) du club.
- Révolution douce -
Selon une source proche du club parisien, la famille Arnault deviendra actionnaire majoritaire "à hauteur de 55%", Red Bull prendra 15%, tandis que Pierre Ferracci gardera 30% du capital avant de céder ses parts en 2027 à la famille Arnault.
Au club depuis 2006, l'homme d'affaires de 72 ans cèdera à ce moment-là la présidence, probablement à Antoine Arnault, le fils de Bernard, en première ligne dans les négociations pour le rachat du PFC.
Le Brésilien Rai, ambassadeur du Paris FC et actionnaire très minoritaire, gardera ses parts et ses fonctions à l'arrivée de la famille Arnault.
Si révolution il y a, elle se fera en douceur. Les Arnault vont investir d'importantes sommes mais il n'est pas question pour eux de dépenser tous azimuts.
Et s'ils nourrissent de grandes ambitions, leur premier objectif, raisonnable, est d'installer le PFC dans le haut du tableau de la Ligue 1, pour pouvoir jouer l'Europe.
Implanté à Orly, le club ne devrait pas quitter son centre d'entraînement du Val-de-Marne qui, un peu étroit désormais, sera étendu. S'il joue actuellement au stade Charléty, dans le XIIIe arrondissement, le Paris FC lorgne Jean-Bouin, qui jouxte le Parc des Princes, dans le XVIe.
Ainsi le PFC, version Arnault, ne rivalisera pas immédiatement avec son puissant voisin du PSG. En privé, un président de club de l'élite fait remarquer que bon nombre d'investisseurs extérieurs se sont cassé les dents, ces dernières années, dans le monde du football.
AFP / Paris (AFP) / © 2024 AFP