Philippe Malafosse, médecin de Raphaël Varane et spécialiste des commotions cérébrales, lance l’alerte dans un entretien avec le quotidien L’Équipe quant au danger du jeu de tête dans le football.
Football : "des micro-traumatismes répétés"
On se souvient que Raphaël Varane avait été blessé avant le quart de finales de coupe du monde en 2014 contre l’Allemagne. Le football est-il plus dangereux qu’on ne le pense ? "Comme tous les sports, surtout pratiqués à haut niveau, avec l’intensité, la vitesse des joueurs et du ballon, estime Philippe Malafosse, médecin de Raphaël Varane. Le footballeur se rappelle des entraînements où l’on ne fait que des têtes. "Il y a des impacts : le jeu de tête à répétition crée des micro-traumatismes répétés, accumulés."
"Au bout d’un certain temps, cela équivaut à une commotion que l’on aurait eu sur un choc brutal. Donc, beaucoup de petits traumatismes équivalent à un gros choc." Un sujet très peu abordé dans le football. "C’est peut-être un peu tabou, mais il n’y a pas de retard dans la prise de conscience du problème. Cela fait des années que les instances du football y réfléchissent."
Commotions cérébrales : le médecin Philippe Malafosse tire la sonnette d'alarme
"Dans le rugby, c’est la course à l’armement. Il y a une commotion tous les trois matchs, c'est énorme. Je ne sais pas comment nous allons nous arrêter" #GrandMatinhttps://t.co/jjgXXsnr2O pic.twitter.com/QXyuVXF7vU
— Sud Radio (@SudRadio) April 3, 2024
Une "course à l'armement"
"Il y a l’aspect spécifique du football, qui est le jeu de tête, rappelle Philippe Malafosse, médecin de Raphaël Varane. Après, cela n’empêche pas les commotions par choc direct à la tête. On est en train de réfléchir à un protocole de commotions. Dans le rugby, on ne joue pas dans la même cour : il y a une commotion avérée tous les deux ou trois matches. C’est énorme. Dans le football, il y en a une tous les 50 ou 70 matches. Le rythme n’est pas le même, les blessures si. Elles peuvent avoir des conséquences identiques."
Est-ce aussi dû au gain en puissance des joueurs, véritables athlètes, les chocs étant plus durs ? "Si je prends le cas du rugby, que je connais bien, c’est la course à l’armement. Les joueurs sont de plus en plus préparés à recevoir des chocs, à impacter. Leurs adversaires également. Je ne sais pas où cela va s’arrêter."
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