Alors que le Toulouse Football Club joue ce week-end sa survie en Ligue 1 avec la réception de l'En avant Guingamp au Stadium (Samedi 21h), les hommes de Michaël Debève devront composer sans le soutien de leurs supporteurs, qui ont décidé de boycotter l'ultime journée du championnat pour protester contre les mauvais résultats du club, mais aussi et surtout pour dénoncer l'attitude de la direction, qu'il jugent "méprisante". La raison du litige entre le board et les fans toulousains ? Les incidents qui avaient émaillé la fin de match houleuse contre Lille, le 6 mai dernier.
"On se sent lâchés par notre club"
Rappel des faits, tels qu'ils ont été rapportés par nos confrères de RMC. À l'issue de cette rencontre décisive pour le maintien - qui s'était achevée par une cruelle défaite (2-3) - un groupe de supporteurs décide de se rendre sur le parvis de l'enceinte, afin de s'adresser directement aux joueurs et à la direction. S'en suivent quelques palabres avec le défenseur Christophe Jullien d'abord, puis avec l'avant-centre Andy Delort. Si l'échange est cordial avec le premier, sous le regard attentif de plusieurs membres de la sécurité, le climat se tend et des noms d'oiseaux fusent lorsque le second se présente face aux supporteurs. Survient alors un attroupement, provoquant la fuite de l'ancien Caennais qui regagne le parking réservé aux joueurs. Les supporteurs, qui réclament la venu du président Olivier Sadran pour lui faire part de leurs griefs, vont ensuite s'entretenir brièvement avec l'officier de liaison, avant qu'un pot de fumée ne soient allumé au son des slogans que l'on entend habituellement dans les tribunes. C'est alors que plusieurs membres de la BAC (Brigade anti-criminalité) et de la SIR (Section d’intervention rapide), présents sur les lieux, décident de charger le petit groupe. Dans la confusion, une personne en fauteuil roulant est même renversée, selon des témoins. Après une accalmie, une seconde charge est donnée, aboutissant à l'arrestation de plusieurs supporteurs, dont un homme de 22 ans, qui a été jugé en comparution immédiate puis condamné à huit mois de prison avec sursis, assortis d’une interdiction de stade de deux ans et d'une obligation de pointage les soirs de match du TFC.
Suite à cet incident, les supporteurs du club, qui dénoncent l'attitude de la police, ont critiqué la direction, considérant que cette dernière n'avait pas voulu prendre parti dans cette affaire, fustigeant au passage le silence du président Sadran. Si un communiqué du club, rappelant que l'opération relevait d'une "décision autonome prise par l'Autorité Publique", a bien été publié, celui-ci n'a pas suffit à calmer les tensions. Yohan, membre du club de supporteurs des West Eagles a accepté de nous expliquer les raisons de la colère et du boycott. "On se sent lâchés par ceux que l'on aime et par notre club. Du coup, comme on ne s'y retrouve plus, on préfère ne pas y aller (au stade) et ça permet aussi de faire passer un message à tous les dirigeants pour dire : 'Stop !'", nous explique-t-il ainsi. "Il faut se réveiller, arrêter tous les copinages, prendre les bonnes décisions et relever la tête. On aime le foot, on aime Toulouse, on est là pour rêver avec ce club et ce n'est pas du tout ce qu'il se passe à l'heure actuelle. On doit avoir beaucoup plus d'ambitions", insiste-t-il encore.
Vous l'aurez compris, le climat autour du club n'a jamais semblé aussi délétère et ce, à moins de 24h d'une rencontre cruciale pour l'avenir du "Téfécé" dans l'élite. Sans leur 12e homme, les joueurs auront-ils les ressources nécessaires pour aller décrocher leur maintien ou une place de barragiste* ? Réponse samedi soir !
*18e et barragiste avec 37 points, les Toulousains peuvent obtenir leur maintien en cas de victoire contre Guingamp et à condition que le SM Caen, qui reçoit le PSG, s'incline de son côté. En cas de victoire des Caennais, le TFC sera en revanche barragiste et affrontera le vainqueur du match Ajaccio-Le Havre (ce soir 20h45) pour une place en L1.
Propos recueillis par Lucas Pierre