La veille du match de Ligue 1 qui opposera Montpellier au Toulouse Football Club, l'entraîneur de Montpellier, Frédéric Hantz, était l'invité de Sud Radio Sports.Sud radio sports : On dit souvent match à six points, match à neuf points... Mais là c'est un match qui va compter trois points et point barre, c'est ça ? Frédéric Hantz : C'est ça. Mais quand on joue des équipes dans notre zone de classement, ça prend un peu plus d'importance. Il y a cinq points d'écart entre vous et Toulouse, une victoire montpelliéraine ferait quand même une belle affaire, avec huit points d'écart vous respirerez un peu mieux ?Oui et une victoire toulousaine réduirait l'écart à deux. Il y a un enjeu important, ce match a ce moment de la saison, c'est un tournant, il ne faut pas le nier. On connait notre situation au classement et Toulouse aussi. En ce qui me concerne, je suis vraiment fixé sur les objectifs de travail à mettre en œuvre et je ne suis pas encore dans les calculs de point, même si on sait que c'est important. Comment travailler sur le match face à Toulouse, on les a vus face au PSG faire de très belles choses, même s'il n'y a pas eu le résultat au bout. En championnat, c'était un peu plus délicat. Comment imaginer le TFC qui arrivera demain au stade de la Mosson ? Je l'imagine tel qu'il est depuis plusieurs semaines, il y a des constantes qui restent. C'est une équipe très organisée et cohérente dans le jeu. Mais ils font parfois des erreurs individuelles défensives qui coûtent cher ou leur manque de confiance individuelle offensif ne permet pas de prendre trois points. Je m'attends à un match où Toulouse va en priorité défendre et vouloir contrer. Il va falloir qu'on soit capable de faire sauter le verrou.Quels sont les motifs de satisfaction de votre club depuis que vous l'avez pris ? Vous êtes satisfait du potentiel offensif ?On a un potentiel offensif qui est peut-être trop important. Ça peut surprendre, mais trop de concurrence ou trop de joueurs offensifs, ce n'est pas bon. Ça crée de l'inquiétude au lieu de donner de la confiance. Mais j'ai pris un groupe tel qu'il est, je dois m'adapter. Je savais où je venais et je suis très content d'y être, car c'est un bon club avec de très bonnes structures. Je sais qu'il faut être concentré sur les trois prochains mois avec l'effectif que l'on a. On a un groupe hétérogène qu'il faut arriver à ordonner pour parvenir à notre objectif de maintien. On a des joueurs de qualité offensive, mais un équilibre d'équipe à trouver. On ne l'a pas encore trouvé de manière évidente. On a fait trois matchs : une victoire, une défaite et un nul. On a connu un peu tout avec des scénarios différents. J'aimerai qu'on ait un peu plus de constance et qu'on soit capable de créer le danger, ce qu'on a su faire à l'extérieur, mais pas encore à domicile.C'est compliqué d'arriver au chevet d'un club habitué à la ligue 1 et vice champion de France il n'y a pas si longtemps. Depuis le début de la saison, il a connu deux entraineurs. Comment arriver à faire prendre la sauce avec des joueurs que l'on n’a pas choisis ?C'est vrai que les joueurs ont connu beaucoup de perturbations. D'abord, il faut amener un dynamisme, ce que j'ai essayé de faire. Après, il faut faire un bon audit sur la situation sportive et les forces en présence, ce que je suis en train de faire à l'heure actuelle. Il faut aussi arriver à mettre une équipe type en place. Et là, je n'y suis pas encore. Quand je suis arrivé, il restait 16 matchs qui devaient donc être le condensé d'une saison. C'est-à-dire qu'en trois mois je dois prendre des décisions qui sont normalement prises sur l'ensemble d'une saison. C'est un exercice passionnant. Je pense qu'on a le potentiel de se sauver, tout comme Toulouse. Il faut être très précis dans ce que l'on fait, la marge d'erreur est très étroite. Mais il y a de bonnes conditions de travail et un potentiel de joueurs a exploiter. Mais ce n'est pas simple, le temps compte et chaque minute est importante. Comment se passe la cohabitation avec Loulou Nicollin ? Très bien, je pense que le rôle d'un manager en Ligue 1 est de comprendre la stratégie du club, les attentes du président et de s'adapter à sa personnalité. On s'appelle quasiment tous les jours. Louis Nicollin est aujourd'hui plutôt dans la stratégie générale du club. Le président opérationnel du quotidien, c'est plutôt son fils, Laurent. J'ai des contacts avec tous les deux. Eux aussi vivent une saison difficile, ils ont pris des décisions et ils en ont subi d'autres. Ils sont dans l'attente d'un entraineur qui comprend leurs problématiques pour donner une bonne impulsion au groupe. Je pense que dans ce que vivent les clubs comme Toulouse, Montpellier, Reims, Bastia, Guingamp ou le Gazélec d'Ajaccio, la dynamique interne est très importante. Il faut parler d'une seule voix. Ma fonction d'entraîneur terrain est aussi une fonction de manager ou je dois comprendre les attentes de tous.En tout cas il n'y a pas eu de sortie médiatique de Loulou Nicollin depuis votre arrivée. Le climat est apaisé ? Il y aura des sorties médiatiques de Louis Nicollin par rapport à Frédéric Hantz. Il faut voir de quelle teneur elles sont, mais ce n'est pas le plus important. L'important c'est ce qu'on se dit et ce qu'on fait entre nous. Aujourd'hui, c'est relativement simple, il y a un groupe qui n'a pas été modifié donc j'ai une mission, c'est de tout mettre en œuvre sportivement pour que le club reste en Ligue 1. Après, on aura d'autres discussions par rapport à l'avenir et à ce que doit être l'effectif l'an prochain. Il y aura des sorties médiatiques, mais ce qui est important pour moi c'est la stratégie qu'on met en place, qu'on soit en phase et qu'on se comprenne. Louis Nicollin est quand même un grand président qui a construit ce club et qui a eu beaucoup d'entraineurs. Il sait ce que c'est que le métier de président, mais aussi celui d'entraîneur. Pour le moment, ça se passe très bien et j'espère que ça durera. Le fait de retrouver la pelouse et de retrouver régulièrement un groupe, ça doit vous faire du bien ? Chaque entraineur a des besoins. Moi, le terrain ne m'a jamais manqué. Ce qui me manquait c'est de manager un groupe et de porter un projet. Aujourd'hui, j'ai des objectifs à atteindre, j'ai une intégration dans un club et dans une ville à réaliser. C'est ça qui me plait dans mon métier. Je pense que la fonction essentielle d'un entraîneur de ligue 1 est d'être un manager et de comprendre la problématique générale du club, de la ville, de l'intégration du club dans la ville. La fonction est autre que jouer en 4-4-2 ou en 4-3-3. Ce qui me plait dans ces expériences, c'est d'être à l'intérieur d'un projet, de répondre à une demande des dirigeants par rapport à une stratégie et d'optimiser les ressources qui sont à ma disposition. C'est-à-dire rendre les joueurs et l'équipe les meilleurs possible. Ça passe inévitablement par des résultats.Demain le match de Montpellier contre le TFC est à 20 heures à la Mosson, il y aura 5000 jeunes invités au stade. Vous appelez les supporters pour que le stade soit bien rempli ? C'est vrai que dans ce classement là, aussi à Toulouse, les gens n'accourent pas aux portes des stades. C'est toujours mieux d'avoir un stade avec du monde qu'un stade vide. Même s'il y a un enjeu important, on a quand même la volonté d'offrir un spectacle, qu'il y ait du jeu et du dynamisme. Je pense que la Ligue 1 en manque cruellement, il faut apporter ça aux jeunes et aux moins jeunes. En tout cas, on va essayer de le faire vendredi.
Frédéric Hantz : "Toulouse va défendre en priorité"
Par Mathilde Régis
La veille du match de Ligue 1 qui opposera Montpellier au Toulouse Football Club, l'entraîneur de Montpellier, Frédéric Hantz, était l'invité de Sud Radio Sports.