La qualification pour les quarts de finale en poche et la première place quasiment assurée après un match maîtrisé: l'équipe de France féminine de handball a vécu une soirée quasi parfaite contre le Brésil (26-20) mardi à l'Arena Paris Sud.
Si des nuages flottent au-dessus du ciel des Bleus, il est complètement dégagé au-dessus des championnes olympiques en titre, qui conservent deux points d'avance en tête du groupe B (6 pts).
Elles verrouilleront définitivement la première place avec une victoire lors des deux derniers matches, contre l'Angola jeudi puis l'Espagne samedi.
Mais au-delà du strict résultat, ce succès a confirmé la montée en puissance des Françaises, déjà aperçue contre les Néerlandaises (32-28) après la poussive entrée en matière face aux Hongroises (31-28).
Les championnes du monde ont mené ce match de bout en bout, faisant la différence dès le quart d'heure de jeu (9-5, 17e) pour ne plus relâcher l'étreinte.
- "On a progressé de fou" -
Grace Zaadi à Paris le 30 juillet 2024
Aris MESSINIS - AFP
Solides en défense, précises et collectives en attaque, pour s'engouffrer dans les intervalles, décaler les ailières ou monter la balle rapidement: la partition a été jouée quasiment sans fausse note, hormis quelques tirs manqués et un très léger relâchement dans les dix dernières minutes alors que la victoire était acquise.
"C'est cool d'avoir gagné avec la manière ce soir. Comparé au premier match, on a déjà progressé +de fou+. Il y a encore des petites erreurs en défense, en montée de balles aussi, mais je suis sûre que ça va se régler au fur et à mesure" a apprécié l'ailière Chloé Valentini.
"Je pense qu'on peut jouer mieux que ça en attaque. On perd aussi beaucoup de duels en défense. Il va falloir qu'on s'étage un peu plus" a relevé de son côté le sélectionneur Olivier Krumbholz.
- Glauser impériale -
La partition a été agrémentée de quelques spectaculaires actions qui ont fait se lever l'Arena Paris Sud, qui a entonné une "Marseillaise" à quatre minutes de la fin.
Comme cette passe de la capitaine Estelle Nze Minko dans le dos pour décaler Coralie Lassource (13-9, 27e) ou ce "kung fu" de Tamara Horacek pour Chloé Valentini (17-12, 37e).
La soirée a également été satisfaisante au plan individuel, particulièrement pour Tamara Horacek (4/6), qui prend de plus en plus de place au poste de demie-centre.
"C'est un bon organisateur de jeu et c'est vrai que quand elle prend des responsabilités au tir, elle est en réussite parce que ses tirs sont efficaces, elle a de la puissance" a commenté Krumbholz.
Pauletta Foppa a elle livré un récital au poste de pivot (7/8), comme Laura Glauser dans le but.
Laura Glauser à Paris le 30 juillet 2024
Aris MESSINIS - AFP
La gardienne N.1, peu en vue lors des deux premières sorties, s'est rattrapée d'un coup, arrêtant près d'un tir brésilien sur deux (14/34).
"Je me suis amusée, ce qui avait été difficile sur les deux premiers matches" a déclaré Glauser, qui a effectué un "travail psychologique" après les deux premières sorties.
"Car vous n'avez pas envie de passer à côté de votre compétition, à la maison, devant vos familles" a-t-elle ajouté en zone mixte, sa fille Kaniella à ses côtés.
Ses deux parades coup sur coup à bout portant devant Bruna De Paula puis Samara Viera (19-13, 42e et 43e) ont quasiment tué tout espoir de retour des Brésiliennes.
Glauser a disputé tout le match en l'absence de son habituel binôme, Hatadou Sako, forfait pour ce match (adducteurs) et remplacée par Cléopâtre Darleux.
Une blessure, avec celle de Méline Nocandy (visage, remplacée par Grâce Zaadi) qui constitue le seul nuage au-dessus du ciel dégagé des Bleues, qui ont fêté la qualification par un "clapping" avec les spectateurs.
Krumbholz a indiqué qu'elles pourraient revenir dès jeudi au sein d'une équipe définitivement lancée.
Par Nicolas KIENAST / Paris (AFP) / © 2024 AFP