"Une équipe de France des grands jours" a idéalement lancé l'Euro de handball jeudi, ne faisant qu'une bouchée de la Pologne (35-22) à Bâle, en Suisse.
La phrase est signée de la capitaine Estelle Nze Minko, ravie de la prestation aboutie des Bleues pour leur entrée dans une compétition où elles visent au minimum les demi-finales, elles qui font figure de favorites aux côtés des géantes norvégiennes (tombeuses de la Slovénie 33-26 en entrée).
Vice-championnes olympiques en titre, battues d'ailleurs aux JO par la Norvège, les Bleues ont fait respecter leur statut, et ont aussi offert une entrée idéale pour leur nouveau sélectionneur Sébastien Gardillou, qui a succédé à l'emblématique Olivier Krumbholz.
"Elles ont répondu présent dans tous les compartiments de jeu, je les avais trouvées impliquées depuis le début de la préparation, on a mis peut-être les derniers ingrédients qui manquaient", s'est satisfait le sélectionneur de 49 ans, même si son "exigence n'a pas été rassasiée" avec encore "des petits ajustements" à réaliser.
- Entame de feu -
Jeudi soir dans la St.Jakobshalle de Bâle peu remplie pour l'occasion, ses joueuses ont démarré pied au plancher, portées entre autres par Estelle Nze Minko, impressionnante en début de rencontre avec un 4/4, quand Chloé Valentini y allait aussi de ses réalisations (3/4 à la mi-temps). Le score était déjà de 9-3 après un peu plus de huit minutes.
D'ailleurs quand on demande à la capitaine si elle se souvient d'un tel début de rencontre en entrée d'une grande compétition, elle sèche: "J'ai une très mauvaise mémoire, j'ai fait trois fois l'aller-retour entre la salle et les vestiaires, je me suis perdue à chaque fois, c'est une question pour Seb (Gardillou)!".
"Londres en 2012, quand je n'y étais pas", répond l'intéressé, se souvenant d'une victoire 24-23 contre la Norvège lors des Jeux londoniens où les Bleues avaient finalement échoué en quarts de finale.
"J'ai des souvenirs d'avoir commencé des compétitions bien, sans que cela ne soit extraordinaire non plus. Là, c'est vrai que dès le départ on prend un écart énorme", a repris Estelle Nze Minko.
- Coatanea en forme -
Alors que Sébastien Gardillou avait émis avant la compétition son souhait de voir la France redevenir "la meilleure défense du monde", les Bleues ont aussi montré une belle agressivité défensive, quand dans les cages, Laura Glauser (8/18) puis Hatadou Sako (9/21) se sont aussi grandement illustrées.
Menant déjà 18-10 à la pause, les championnes du monde en titre ont continué de faire cavalier seul en seconde période, avec là encore une entame du tonnerre, où Pauline Coatanea s'est particulièrement distinguée (5/5).
"Je suis très heureuse d'avoir pu entrer en forme, j'étais dans des bonnes dispositions, les filles avaient commencé très fort", a-t-elle dit après la rencontre. "Cela a permis les changements et moi, cela m'a donné beaucoup d'énergie", a apprécié la joueuse.
"C'est bien de commencer là-dessus", a-t-elle lancé avec le sourire. Et après ce grand départ, la confirmation passera dès samedi par une rencontre l'Espagne.
Les Espagnoles avaient battu les Bleues à Saint-Chamond il y a moins d'une semaine en préparation (28-27). Elles ont disposé jeudi du Portugal (30-24) dans l'autre match du groupe C.
Par Laurie VEYRIER / Bâle (Suisse) (AFP) / © 2024 AFP