A la peine en Serie A, l'AC Milan a recruté lundi l'entraîneur portugais Sergio Conceiçao après le limogeage de son compatriote Paulo Fonseca, six mois seulement après son arrivée sur le banc des Rossoneri.
Un technicien portugais chasse l'autre pour redresser une équipe lombarde incapable d'enchaîner les victoires et distancée en championnat, 8e à 14 points du leader, l'Atalanta Bergame.
Libre depuis son départ du FC Porto il y a quelques mois, Sergio Conceiçao a signé un contrat jusqu'au 30 juin 2026, retrouvant la Serie A qu'il a connue comme joueur de 1998 à 2004, sous les couleurs de la Lazio, de Parme et de l'Inter Milan.
L'ancien international portugais de 50 ans a fait toute sa carrière d'entraîneur dans son pays, à l'exception de six mois passés au FC Nantes en Ligue 1 en 2016-2017.
Le match nul de l'AC Milan, dimanche à domicile contre l'AS Rome (1-1), a été fatal à Paulo Fonseca, qui a suivi la rencontre en grande partie des tribunes de San Siro: averti quatre minutes plus tôt, l'ancien entraîneur de Lille a été exclu à la 43e minute pour un nouvel accès de colère contre les arbitres. Lundi matin, un communiqué officiel l'a relevé de ses fonctions.
Alors que le club pointe à huit longueurs de la 4e place, qualificative pour la Ligue des champions, si importante sur le plan financier, il y avait urgence et les dirigeants lombards ont décidé d'agir alors que leur équipe va s'envoler pour l'Arabie saoudite où elle disputera la Supercoupe d'Italie, avec une demi-finale contre la Juventus vendredi.
Fonseca, 51 ans, est le sixième entraîneur remercié cette saison en Serie A.
- 12 victoires en 24 matches -
Fonseca a toujours été sur les charbons ardents depuis sa nomination il y a six mois, mal accueillie par les tifosi qui espéraient un entraîneur d'un tout autre calibre.
Son bilan leur donne raison: l'équipe n'a remporté que douze matches sur 24 disputés toutes compétitions confondues. Plus grave, depuis trois victoires de suite en septembre, elle n'a plus été capable d'enchaîner deux succès en championnat.
Au crédit de Fonseca, la victoire 2-1 dans le derby de Milan contre l'Inter et un beau parcours en Ligue des champions (4 victoires, 2 défaites) dont un succès face au Real à Madrid (3-1), qui laisse espérer une qualification pour les 8e de finale, directement ou en passant par les barrages.
Mais sa gestion des stars de l'équipe, Rafael Leao et Théo Hernandez, relégués sur le banc des remplaçants pour les piquer au vif, ou son utilisation trop frileuse du prodige de 16 ans Francesco Camarda n'ont pas aidé à asseoir son autorité.
Plus largement, toute l'institution AC Milan, qui vient de fêter son 125e anniversaire, traverse une crise majeure.
Les tifosi du club aux 19 titres de champion d'Italie et aux sept sacres en Ligue des champions, vivent mal d'être dans l'ombre de l'Inter, le rival honni qui a remporté son 20e titre de champion en mai dernier. Ils sont particulièrement remontés contre leur propriétaire américain Gerry Cardinale et contre son conseiller, l'ancien attaquant suédois Zlatan Ibrahimovic.
Ils leur reprochent leur manque d'ambition, en matière de transferts et l'erreur de casting Fonseca pour succéder à Stefano Pioli, l'entraîneur du dernier "scudetto" en 2022.
"C'est un football nouveau qui arrive, dominateur et offensif, avec une toute autre énergie", avait promis Ibrahimovic en juin lors de la présentation de Fonseca. En seulement six mois, cette énergie s'est déjà consumée.
Conceiçao doit désormais redresser la barre et n'a déjà que quelques jours pour préparer le prochain match contre la Juventus, où évolue depuis cet été l'un de ses fils, Francisco.
AFP / Rome (AFP) / © 2024 AFP