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J. Gallon : "l'agression de Clément gâche la magie de cette victoire"

Par Mathilde Régis

Hier soir, un club de CFA 2 fait sensation en coupe de France en se qualifiant pour les quarts de finale face à un club de Ligue 2. Au petit matin, Clément Daoudou, gardien de l'équipe, est violemment agressé. Johan Gallon, entraîneur de l'US Granville, était l'invité de Sud Radio Sports.

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Sud Radio Sports : Félicitation pour cet exploit en coupe de France. Juste avant de parler de cette soirée, donnez-nous des nouvelles de votre gardien, Clément Daoudou ? Johan Gallon : Il est hospitalisé, je pense qu'il ne va pas tarder à passer sur la table d'opération. J'ai passé plusieurs heures aujourd'hui à ses côtés. C'est quelque chose qui nous affecte beaucoup et qui gâche énormément la magie de cette qualification en quart de finale. Les joueurs sont très affectés et moi aussi, c'est un garçon que j'apprécie beaucoup. Il faut faire face à ce genre d'évènement, mais quand vous voyez son visage aujourd'hui, c'est quelque chose d'horrible. Au retour de la soirée, au petit matin, il était seul et s'est fait agressé volontairement par une bande de jeunes, une enquête est en cours. Quelles sont ses blessures ? Il s'est fait agresser par plusieurs personnes qui lui ont sauté dessus à deux reprises. Maintenant, je n'en dirai pas plus, c'est la justice qui va faire son travail. Moi je suis entraîneur de foot et ça s'arrête là. Ce que je sais, c'est que l'évènement de la Coupe de France va s'arrêter pour lui. C'était sa compétition, hier, il a fait un grand match. Je suis très affecté, très déçu pour lui. J'espère que ça va donner de la force au groupe et l'envie de se surpasser.Clément Daoudou a été incroyable dans les buts de Granville, il a retardé l'échéance pendant tout le match. Avant un but libérateur de votre attaquant qui vous a permis de vous qualifier pour les quarts de finale de la Coupe de France. Cela faisait partie de vos objectifs de club ou c'était un rêve ? Personnellement, ce n'était pas du tout un objectif. Mon objectif était de faire monter ce club en CFA. Les présidents m'ont demandé de jouer la Coupe de France, donc j'ai répondu en mettant la meilleure équipe possible et les meilleurs investissements. Au fil du temps, on s'est pris à la compétition. Et quand vous commencez à arriver en 32e puis en 8e, vous êtes obligé de jouer les matchs sérieusement. Aujourd'hui, on se retrouve en quart de finale. Mais ce n'est toujours pas notre objectif qui est d'abord ce samedi en championnat. La Coupe de France, c'est encore plus loin.C'est donc une sorte de parenthèse ? Comment les joueurs retournent-ils au championnat après avoir joué en Coupe ? Nous n'avons pas un effectif comme les professionnels. On n’a pas les mêmes staffs médicaux. Il y a une fatigue physique et une fatigue psychologique. Cela demande beaucoup d'énergie et de concentration, ce n'est pas évident. Mais j'ai des joueurs qui ont une mentalité exceptionnelle, ils ont envie de relever des défis et ils sont compétiteurs. Ils ont de l'énergie à revendre. Mais c'est compliqué, on a bien vu nos résultats en championnat, on était premier jusqu'au début du mois janvier et on a perdu quelques points en route parce qu'on avait moins de fraîcheur. Lors du dernier match de championnat contre Guingamp, on a réussi à retrouver de l'énergie et à relancer la dynamique. On va s'accrocher jusqu'au bout et essayer de jongler avec ces deux compétitions le mieux possible. Vous avez un peu forcé le destin pour jouer ce match à domicile, ce ne sera pas le cas pour le prochain match. Le fait de jouer chez vous, ça a fait pencher la balance ? C'est un élément qui n'est pas fondamental, mais presque. On connait notre terrain, on y est habitué, et on avait envie de continuer à partager avec nos supporters. Pour nous, petit club amateur, c’est ça qui est important. Pour des raisons pratiques aussi, se déplacer en semaine un jour de carnaval et payer des frais de location... L'objectif de la coupe de France n'est pas de perdre de l'argent et on a la tête sur les épaules. On a pas grillé les étapes, et comme je l'ai déjà dit, on est plus fort dans son jardin que dans celui du voisin. Forcément on avait plus de chances de gagner chez nous. Les prochains matchs ne pourront pas se jouer chez nous, donc on est content d'avoir pu offrir hier ce spectacle à nos supporters.Le tirage au sort a lieu ce soir, vous avez un souhait particulier ? Je ne sais pas, pour l'instant on a joué les équipes les unes après les autres. On rêvait de grosses équipes pour finir en beauté, mais on voit que le destin nous propose un autre parcours. Alors pourquoi pas encore une chance de pouvoir passer un tour et de rentrer dans l'Histoire ! Ou alors finir par une super fête sur une grosse affiche. On a envie de jouer, on aime le jeu, notre plaisir c'est le foot. Plus il y a de matchs, plus on est content. Le stade de France est à deux matchs, ce qui est sur, c'est qu'on jouera cette compétition jusqu'au bout. Peu importe l'adversaire, on ira avec nos valeurs et notre philosophie de jeu qui nous réussit. En tout cas, on va croquer à pleines dents jusqu'aux dernières secondes de cette compétition.

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