En s’imposant sur le fil (23-21) face à la Norvège dimanche soir, l’équipe de France féminine de handball n’a pas seulement remporté la finale des Championnats du monde, elle est également rentré dans l’histoire du sport français, quatorze ans après un premier titre acquis en 2003 face à la Hongrie. Lui-même double champion du monde avec les "Barjots" (1995) puis les "Costauds" (2001), Jackson Richardson était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce lundi pour en parler.
"Elles ont eu une compétition très difficile, avec un peu de mal à rentrer dedans suite à une défaite contre la Slovénie. Mais je pense qu’avec cette défaite, l’équipe a pris conscience qu’elles devaient impérativement élever leur niveau pour aller chercher l’objectif affiché qui était de monter sur le podium. Elles ont réussi à détrôner cette équipe norvégienne qui était favorite, le résultat est là et c’est le plus important", analyse-t-il. "Une équipe est un tout, entre les joueuses et l’entraîneur. L’alchimie motive ensuite le groupe pour aller chercher le dépassement de soi. La médaille de bronze des derniers championnats d’Europe et la médaille d’argent aux Jeux Olympiques leur a donné l’envie d’aller chercher la plus haute marche. Elles s’en sont données les moyens et ont donné du plaisir à tous les sportifs français", ajoute-t-il.
"Dans les pays nordiques, en Espagne ou en Allemagne, le hand est plus valorisé"
Celui qui est aujourd’hui considéré comme une pierre angulaire et un précurseur de l’âge d’or actuel du handball français se félicite par ailleurs de voir le drapeau français bien représentée dans toutes les compétitions de handball. "C’est phénoménal, que ce soit les filles ou les garçons. Il faut voir aussi la formation et ne pas oublier les U17 et les U19 qui sont aussi champions du monde en 2017. Les succès de la sélection A donnent envie aux jeunes de se donner les moyens d’assurer la relève. C’est ça qui fait la force du handball français", explique-t-il avant de souligner toutefois quelques regrets.
"En France, le handball a toujours eu une image de sport scolaire. Nous, handballeurs, essayons d’enlever cette étiquette. Dans les pays nordiques, en Espagne ou en Allemagne, ce sport est plus valorisé. (…) On ne crache pas dans la soupe, mais c’est vrai qu’il faut toujours prouver et aller chercher un podium pour avoir des retransmissions sur des chaînes gratuites. À nous de croire encore à notre potentiel, de regarder ce qui se passe ailleurs et de donner notre maximum pour pouvoir être à la hauteur de nos résultats", déclare-t-il.
Retrouvez en podcast toute l’interview de Jackson Richardson dans le Grand Matin Sud Radio