12 mai 1976. Tous les amateurs de football français connaissent les émotions auxquelles cette date renvoie, le jour où l’AS Saint-Étienne s’est inclinée de justesse face au Bayern Munich en finale de la prestigieuse Coupe d’Europe des Clubs Champions à Glasgow. Une épopée accompagnée et magnifiée par la célèbre chanson Allez les Verts composée par Jacques Monty. Invité de l’émission Les Clefs d’Une Vie sur Sud Radio ce mardi, le chanteur revient sur l’origine peu banale de cette chanson.
"J’allais dans les kops de l’époque avec les Magic’s fans, je n’allais pas en tribune présidentielle. Pendant quatre ans j’ai vu tous les grands matches de Coupe d’Europe, et tous les supporters qui me connaissaient à l’époque me demandaient pourquoi je n’écrivais pas une chanson sur Saint-Étienne ! Pendant quatre ans, je cherchais plus ou moins mais je n’ai jamais eu l’idée, le déclic pour écrire cette chanson… Et puis j’ai eu la chance d’avoir dans ma voiture un play-back d’une jeune fille que je produisais à l’époque, ça s’appelait "Hello". J’étais dans les embouteillages, le "Hello" est devenu "Hey, j’en ai marre !". J’étais énervé dans ma voiture et je me suis arrêté sur le bas-côté des Champs-Élysées pour écrire la chanson en dix minutes", raconte-t-il au micro de Jacques Pessis.
"Le président Rocher a découvert la chanson au Chaudron vert, dans le juke-box"
Mais Jacques Monty est alors loin de se douter que cette chanson deviendrait très rapidement un tube incontournable. "M. Marouani, le directeur de la boîte de disque, m’a fait signer un papier – que je n’aurais jamais dû signer – stipulant que s’il arrivait quoi que ce soit, s’il y avait le moindre problème, s’il y avait un procès, je prenais tout sur moi ! J’ai quand même sorti le disque et je suis allé à Saint-Étienne où j’ai rencontré Roger Rocher, le président du club", indique-t-il avant de rappeler que ce dernier l’avait menacé de porter plainte contre lui suite à cette chanson. "Tout ça parce qu’il avait reçu une proposition de M. Marouani (qui m’avait reçu huit jours avant dans son bureau !). Mais je me suis débrouillé pour que le président écoute la chanson, (…) qui l’a découvert au Chaudron vert, où je l’avais mis dans le juke-box à l’heure du déjeuner. Au bout de dix minutes, tout le monde chantait la chanson. J’ai fait venir M. Rocher et je lui ai dit : "Vous voyez, c’est un tube". À partir de là, il a compris ce qu’il se passait sur cette chanson et a dit "on va faire un contrat"", se souvient-il.
Retrouvez en podcast toute l’interview de Jacques Monty dans Les Clefs d’Une Vie