Jean-Marc Furlan : "Le talent de Benzema ne suffit pas"

Sud Radio Sports : Le communiqué de la fédération française de football vient de tomber, Karim Benzema ne sera pas selectionné pour l'Euro 2016, qu'en pensez-vous ?Jean–Marc Furlan : Pour une performance collective, il faut aussi une exemplarité. Le talent de Karim Benzema est fantastique, c'est notre meilleur attaquant français, sauf que comme le dit le communiqué, monsieur Le Graët et Didier Deschamps, cela ne suffit pas. Cela a beaucoup choqué le peuple français, il faut qu'il y ait une symbiose totale quand une équipe joue sur son territoire. Le talent ne suffit pas, on doit tenir compte de pas mal de paramètres. C'est ce qu'ils ont fait.Romain : Si on lit entre les lignes, on peut dire que la fédération ou l'équipe de France soigne son image ?Je ne pense pas qu'il faille le voir comme ça. Le groupe a montré au dernier match, sans Karim Benzema, un dynamisme, un esprit collectif et une qualité exceptionnelle. C'est le message du dernier match et lorsqu'on est entraîneur, lorsqu'on est sur le banc, cela a dû beaucoup marquer. Moi, de ma télévision, j'avais rarement vu l'équipe de France aussi solidaire, dynamique et tonique. C'est vraiment aussi sur l'aspect sportif et comme le dit très bien le communiqué, c'est une affaire de dynamique collective et de symbiose totale avec le pays. Je ne sais pas si on peut gagner l'Euro avec ou sans Karim Benzema, ce qu'il faut surtout voir, c'est mettre l'équipe de France dans les meilleures conditions. Comme elle joue à domicile, il ne faudrait pas se retrouver, un peu comme l'a fait le Brésil, avec une tension extrême et une peur extrême de chaque match, la peur de perdre où à la fin l'équipe de France ne s'exprime pas. Elle a besoin d'avoir son public derrière qui adhère totalement à l'ensemble des individus et du collectif.Le collectif et l'état d'esprit avant tout, on peut peut être comparer ça à 98 quand Cantona et Ginola ne sont pas sélectionnés par Aimé Jacquet ?Effectivement cela peut se comparer. Les deux garçons, que ce soit David ou Eric, étaient des joueurs d'exception, mais il y avait eu des choix à faire pour aller dans le sens du collectif. Il faut aussi voir ce que peut vivre un sélectionneur. Lorsque vous êtes à l'extérieur, on ne vit que 3 ou 4 % de ce que peut vivre un sélectionneur ou un entraîneur avec son groupe.