Débarrassées de la concurrence de Rome et Budapest, Paris et Los Angeles se livrent désormais un duel pour obtenir l’organisation des Jeux Olympiques de 2024. Ce mardi, les deux délégations sont présentes à Aarhus au Danemark dans le cadre de la convention SportAccord, considérée comme le "Davos du sport", en compagnie des fédérations sportives internationales et de membres du CIO. Tony Estanguet (coprésident de Paris 2024), Anne Hidalgo (maire de Paris) et Étienne Thobois (directeur général du comité de candidature) mèneront la délégation française qui aura une quinzaine de minutes pour convaincre leur auditoire. "On ne gagne pas en essayant de ne pas perdre. C’est l’une des leçons de 2012. L’objectif n’est pas de ne pas faire de faute. L’objectif, c’est de convaincre, très clairement", indique Étienne Thobois au Figaro, alors que les deux projets seraient actuellement au coude-à-coude.
"Pas mal de bonnes nouvelles" récemment pour Paris 2024
"On rentre dans le vif du sujet. Ça vient à un moment où on a eu une actualité chargée avec pas mal de bonnes nouvelles : sur le plan économique, avec l’arrivée de nouveaux partenaires, Bouygues Construction et la SNCF ; avec la certification ISO, qui est une manière importante de montrer qu’on était sérieux sur la problématique environnementale. Il y a également la charte sociale signée avec les cinq grandes organisations syndicales", ajoute-t-il, alors que le rendez-vous d’Aarhus sera suivi par deux événements majeurs : la visite de la commission d’évaluation du CIO (du 10 au 12 mai pour Los Angeles, du 14 au 16 mai pour Paris), et le briefing des candidats à Lausanne (11 au 12 juillet), avant le grand verdict de la 130e session du CIO, le 13 septembre.
La question du double vote 2024-2028 sur toutes les lèvres
Au Danemark, une question en particulier sera au centre des débats : faut-il accorder dès cette année les JO 2024 et 2028, permettant ainsi à Paris et Los Angeles d’être toutes les deux gagnantes ? Si les deux délégations assurent se concentrer uniquement sur 2024, la question reste d’actualité. "Il y a des symboles qui sont intéressants, comme le centenaire (Ndlr : Paris avait accueilli les JO pour la dernière fois en 1924). On pense que c’est le bon moment pour revenir en Europe, pour des raisons de droits TV, d’alternance… Pour un certain nombre de comités nationaux olympiques, on est à trois heures de 48 pays. Pour eux qui auront enchaîné Rio, puis trois fois en Asie (Pyeongchang 2018, Tokyo 2020 et Pékin 2022), Paris est une offre intéressante. On est concentré sur 2024. (...) Que le CIO réfléchisse, c’est normal et on le comprend, mais pour l’instant, c’est de la politique-fiction. Et puis, on a des problématiques pratiques. Tout ce qu’on a fait, c’est pour être prêts pour 2024. Je ne peux pas garantir qu’on pourra faire la même chose en 2028. Les choses évoluent", conclut Étienne Thobois.