A la veille de l'élection qui doit désigner le prochain président de la FIFA, l'instance dirigeante mondiale du football est secouée par une enquête américaine sur des faits de corruption, de blanchiment, de racket et de malversations qui a abouti à l'inculpation, mercredi, de 14 personnes en Suisse.
Pourquoi ces arrestations ?
La justice américaine enquête sur des soupçons de corruption dans l'attribution de plusieurs grandes compétitions sportives et dans la vente “des droits médiatiques et des droits de marketing et de sponsoring de compétitions organisées aux Etats-Unis et en Amérique du Sud.”L'enquête estime que les montants des pots-de-vin pourraient atteindre 150 millions de dollars. 9 officiels de la FIFA, 4 cadres de sociétés de marketing sportif et un intermédiaire ont été inculpés. Des perquisitions ont aussi eu lieu au siège de la Concacaf (la fédération d'Amérique centrale, du Nord et des Caraïbes de football), à Miami.En marge de cette opération, le siège de la FIFA, à Zurich, a également été perquisitionné, dans une procédure pénale contre X pour soupçon de blanchiment d'argent et gestion déloyale lors de l'attribution, à la Russie et au Qatar, des Coupes du monde 2018 et 2022.
Pourquoi la justice américaine intervient dans ce dossier ?
C'est sur une demande américaine que les autorités suisses ont procédé mercredi à ces 14 arrestations. La justice américaine va demander leurs extraditions. Selon Antoine Grynbaum, journaliste et consultant football pour Sud Radio, les autorités américaines n'auraient pas encore digéré leur défaite face au Qatar dans la course à l'attribution de la Coupe du monde 2022. Voilà qui pourrait expliquer, selon lui, la volonté de remettre en cause cette attribution, tout comme celle du Mondial 2018 à la Russie, pour des raisons plus géopolitiques.
Sepp Blatter est-il affaibli ?
Les soupçons de corruption autour de la FIFA ne sont pas nouveaux. Depuis 17 ans qu'il est à la tête de la fédération, Sepp Blatter a souvent traîné une image de politicien corrompu. François Lamy, député PS de l'Essonne, invité de Sud Radio ce jeudi matin, a espéré que cette affaire serait l'occasion d'un grand coup de balai au sein de l'instance internationale de football. Même Michel Platini, président de l'UEFA, après avoir demandé le report du vote censé se tenir ce vendredi, aurait également demandé à Sepp Blatter de démissionner, comme le révèle l'Equipe ce jeudi après-midi. Une requête refusée par le premier intéressé en personne. Son seul rival lors de ce vote, le prince Ali Bin Al Hussein, ne part pas favori, même si les récents évènements pourraient lui profiter. Mais Sepp Blatter, qui possède des relations étroites avec de nombreuses fédérations, semble toutefois garder une marge de sécurité. En tout cas tant que les différentes enquêtes ne l'atteignent pas...